Les liens d'amour 3 - Laisse-moi

20 - Sloane

Après notre nuit intense, quand je me réveillai, il n'était plus là. Je ne le pris pas mal. Je savais qu'il avait du boulot et une meute à gérer.

Je me fis un thé et le dégustai en regardant par la fenêtre. Il faisait beau aujourd'hui. Je repensai au fait que Teagan ne s'était même pas soulagé. Je sais qu'il avait voulu me faire plaisir. Mais et lui ? Il a du souffrir toute la nuit avec une telle érection. Son attitude était vraiment gentleman. Peu de mecs auraient fait passé mon plaisir avant le leur. C'était un homme bien, je le savais depuis notre rencontre.

Je me fis un petit déjeuner copieux que je mangeai devant la télévision.  J'étais déjà stressée à l'avance de mon rendez-vous chez le gynécologue. Je savais juste que c'était une femme et j'avais peur d'être stérile.

Je m'attelai à préparer des bricolages pour les enfants de ma classe, ça me changeait les idées. Puis je fis même du crochet. En tout cas, j'appris les bases et passai deux bonnes heures à m'exercer. C'était quelque chose de sain et au moins, je ne regardais pas la télé.

Le temps passa lentement et pas l'ombre d'un message de Teagan. J'avoue que j'en voulais un. Il courait après moi depuis longtemps et je n'avais rien reçu. J'étais étonnée mais pas vexée.

Quand l'heure du rendez-vous approcha, je montai dans ma voiture et roulai quinze bonnes minutes avant d'arriver à destination. Je me garai dans le parking prévu pour les clients et m'enregistrai à l'accueil de l'hôpital. Je patientai peu de temps dans le couloir quand une dame d'une cinquantaine d'année m'appela.

Hésitante, je la suivis à l'intérieur de son cabinet. Elle m'invita à m'asseoir sur un fauteuil face à elle et me posa plusieurs questions. Elle inscrivit toutes les réponses sur son ordinateur, me regardant de temps en temps.

- Pourquoi venez-vous consulter aujourd'hui ?

Je tortillai des mains et gigotai sur ma chaise, mal à l'aise.

- J'ai subi plusieurs viols il y a quelques années. Je ne suis heureusement jamais tombée enceinte mais je me pose des questions.

Elle acquiesça et je vis qu'elle était compatissante à mon égard. C'était dur pour moi d'en parler encore à l'heure d'aujourd'hui.

- Vous vous demandez si vous êtes stérile ? Je comprends. On va procéder à quelques examens. Si vous me dites que vos règles sont régulières, pour l'instant, je ne vois pas le souci. Installez-vous sur le fauteuil, je vais procéder à une échographie pour voir si vos ovaires n'ont pas de problème.

Je m'installai et essayai de me détendre. Une échographie, ce n'était rien. La gynécologue s'assit sur un tabouret près de moi et me demanda si elle pouvait soulever mon t-shirt. Je hochai la tête. Elle déposa le liquide froid sur le bas de mon ventre et y passa la sonde. L'écran a coté d'elle montrait des images que je ne parvenais pas à comprendre. Je regardai l'expression de mon docteur. Impassible.

- Vos ovaires ont une bonne taille. Pas de kystes. Rien qui explique tout cela. Nous pouvons faire une prise de sang mais vous avez l'air en parfaite santé, mademoiselle Mirror.

Je fronçai des sourcils, surprise. J'acceptai la prise de sang et on me la fit rapidement. Je connaitrai les résultats demain matin. C'était rapide mais ça allait me rassurer. Je me rhabillai et m'installai de nouveau sur la chaise en face son bureau.

- Si les résultats indiquent une stérilité, nous pouvons nous pencher vers la PMA, l'adoption et si vous avez les ovaires un peu paresseux, il existe des traitements. Mais je pencherais plutôt vu votre situation, pour quelque chose de psychologique, expliqua-t-elle en douceur.

- Psychologique ? m'interrogeai-je en ne voyant pas ou elle veut en venir.

- Quand le corps dit non, ainsi que le cerveau, on peut réaliser des choses incroyables. Le corps peut refuser une grossesse, surtout si c'était des attouchements sexuels et plus. Comme certaines personnes qui ne sont pas faites ensembles. J'ai déjà eu plusieurs femmes qui sont tombés enceinte de quelqu'un d'autre que leur ex-mari avec qui ils n'arrivent pas à concevoir. Des fois, les personnes ne sont pas faites pour nous, mademoiselle Mirror.