5 - Teagan

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Hello tout le monde ! Je vous préviens juste que ce chapitre est gore, c'est-à-dire qu'il y aura du sang donc vous êtes prévenus.

Bonne lecture !

*****

- Tu l'as raccompagné chez elle, au moins ?

La voix mélodieuse de ma bêta me réveilla de ma torpeur. Encore une fois, je m'étais à moitié assoupi dans mon bureau. Olympe était penchée vers moi, un sourcil relevé. Je me redressai en grognant. Ma nuque me faisait un mal de chien. Il ne faut jamais s'endormir comme ça, pareil en voiture.

- Bien-sur.

Elle soupira de soulagement.

- C'est déjà ça. Elle t'a invité à boire un café chez elle ?

Pourquoi cela l'intéressait autant ? Je grognai encore une fois. Une migraine pointait le bout de son nez. Je buvais bien trop, la faute à Théo.

- Non, répondis-je.

Je vis qu'une tasse fumante m'attendait devant moi. Un thé. Ça calmait toujours mes douleurs et la gueule de bois. Mieux qu'un médicament. Je bus une gorgée. La jeune femme finit par s'asseoir sur la chaise en face de moi, en croisant les jambes.

- Normal. Elle ne va pas te tomber dans les bras en un clin d'œil. Tu couches encore avec Nelly ?

Elle avait raison. Sloane n'était pas du genre à tomber dans les bras de n'importe qui en quelques jours. Elle était méfiante de nature. Et ça, j'aimais bien.

- Oui, je couche encore avec Nelly.

En quoi ça pouvait lui causer un problème ? Je pouvais bien faire ce que je voulais. Olympe ne dit rien de plus et s'en alla en claquant ma porte. Elle détestait ma relation avec la patrouilleuse célibataire de la meute et me le faisait savoir aussi souvent que possible. Cette relation embêtait énormément de monde, je le savais.

Justement, quelques minutes plus tard, Nelly, vint dans mon bureau. Elle me sourit et s'assit sur mes cuisses, passant un bras autour de mon cou. Elle était très belle, avec de longs cheveux roux et des yeux verts. Des taches de rousseurs s'épanouissaient partout sur son corps. Elle n'aimait pas mais moi si. Elle m'embrassa tendrement.

- Comment tu vas, mon amour ?

Elle m'appelait comme ça mais ça ne me faisait rien. Je ne ressentais absolument rien pour elle. Aucun sentiment à part la sympathie. Pourtant, j'avais vraiment essayé d'éprouver ne serait-ce que le soupçon d'amour.

- Bien.

Elle caressa mes cheveux en continuant de sourire. Ses mains descendirent le long de mon torse et voulurent s'infiltrer dans mon pantalon mais je l'arrêtai en attrapant son poignet. Je n'étais pas d'humeur et je pensais à quelqu'un d'autre, à vrai dire. Nelly stoppa ses gestes et fronça des sourcils.

- Je pensais que tu avais envie, me dit-elle. Ça fait presque deux semaines qu'on a pas baisé Teagan.

Elle avait l'air refroidie par ma réaction. Je passai une main dans mes cheveux, essayant de me donner une convenance.

- Désolé Nelly. 

Je le pensais vraiment. Je ne lui avais jamais dit non. Elle venait toujours me trouver pour évacuer la pression et j'avoue, que ça me plaisait bien. Malheureusement, pas cette fois.

- Je comprends. C'est à cause de cette fille ? Celle qui a été enlevée ?

Je vis la jalousie apparaître dans ses yeux. Je reculai pour mieux la regarder. Elle serrait des poings. Pourtant, on s'était mis d'accord, on était pas en couple. On pouvait voir d'autres personnes. Ce n'était pas de ma faute si les femmes ne comprenaient pas et voulaient plus. Je n'avais de toute façon pas grand chose à donner à une femme. Ma conception de la famille était un peu limitée. J'avais pour exemple des parents mariés mais beaucoup d'amis célibataires qui profitaient encore. Des amis des meutes qui extérieures très coureurs de jupons également.

- Non Nelly. Rien à voir avec elle. Je n'ai pas envie de coucher avec toi et le faire, serait un manque de respect envers toi.

Elle se leva de mes genoux, un rictus sur les lèvres. Je la regardai quitter la pièce en trombe. Quelques secondes plus tard, sa voiture démarra et elle quitta la villa. Olympe revint dans mon bureau, un sourire satisfait sur les lèvres.

- Bon débarras, dit-elle simplement.

Je ne sus pas quoi dire. Il venait de se passer un milliard de choses en deux petites minutes. Mon téléphone sonna et je décrochai.

- Jons.

Un souffle irrégulier accueillit ma voix. Je la reconnus sur le champ.

- Teagan, entendis-je la voix de Sloane entrecoupée de sanglots. Il y a des ho...hommes... chez moi qui...qui ne veulent pas sans a...aller. Je...sais pas quoi...faire.

- J'arrive ! Ne bouge pas.

Un par un, j'appelai mes patrouilleurs pour qu'ils viennent le plus vite possible. A peine eus-je fini que j'étais devant la porte de Sloane, trois maisons plus loin. La porte était cassée au milieu et j'apercevais le salon en bataille, les fauteuils retournés.

Sans plus attendre, je pénétrai à l'intérieur, humant l'air pour les trouver. Des cris de pur terreur me parvinrent à l'étage. Je fonçai dans les escaliers, les yeux révulsés. La scène que je vis me fit presque tomber à genoux. Sloane était allongée par terre, les vêtements déchirés et un homme essayait de la déshabiller tandis qu'un autre la tenait pour ne pas qu'elle bouge. Cette vision me donna la haine. Jamais je n'avais ressenti un sentiment si violent.

La jeune femme me sentit et leva son regard rempli de larmes vers moi, m'implorant silencieusement de la sauver. Je fondis sur le premier, le faisant tomber par terre et une pluie de coups s'abattit sur son visage. Je ne m'arrêtais pas, même quand le second homme essaya de m'étrangler par derrière. 

Je me retournai et lui envoyai mon pied dans ses couilles. Il s'écroula dans un hurlement, se tenant les parties intimes surement en lambeaux. Le premier revint à la charge, remit d'aplomb. On percuta le mur en nous battant, j'avais l'avantage d'avoir ma meute pour soigner directement mes blessures internes. Ces hommes là étaient surentraînés. Leurs techniques ne me disaient rien du tout.

- Putain de merde ! S'écria celui qui m'attaquait.

Un coup de poing m'envoya dans le décor et j'avais le souffle coupé. Une silhouette s'accroupit sur moi et m'étrangla. J'haletai, respirant du mieux que je pouvais. Je fus soudain libérer et vis Sloane agrippée l'homme, les jambes enroulées autour de lui. Elle hurla dans ses oreilles alors qu'il se débattait pour la faire lâcher prise. Puis la louve enfonça ses doigts dans les yeux de son assaillant et du sang m'éclaboussa. Elle continua tandis que sa victime criait de douleur et se cabrait pour échapper à la torture.

Ensuite, Sloane le libéra et envoya son pied dans le nez de l'homme blond qui craqua dans un bruit sinistre. Je ne la laissai pas terminer le travail et je plongeai ma main dans la cage thoracique d'un mouvement souple, arrachant le cœur de ma victime encore palpitant dans mes mains. L'homme ferma les yeux et ne bougea pas. 

Ma meute arriva juste à ce moment-là pour évaluer les dégâts. Certains affichaient un visage choqué et d'autres pas du tout. Ils nous débarrassèrent des corps et nous laissèrent seuls sans poser de questions. Olympe resta avec nous et mon chasseur entreprit d'appeler des nettoyeurs professionnels. Tout serait fait et terminé rapidement.

Je regardai de nouveau Sloane, assise en boule contre le mur. Du sang maculait ses mains, son visage et ses vêtements. Elle ne semblait pas s'en soucier. Je m'accroupis à sa hauteur et l'observai pleurer silencieusement. J'essuyai une de ses larmes et elle releva les yeux vers moi. J'y lus une profonde souffrance et sa louve brilla au fond de ses prunelles. Elle avait failli sortir mais ne l'avait pas fait. Tant mieux. Je ne sais pas si j'aurai réussi à calmer une louve en pleine crise. Surtout sa louve.

Je passai un bras sous les genoux de Sloane et l'autre dans son dos, puis la soulevai pour la mettre dans mes bras. Je rentrai chez moi avec mon fardeau contre mon torse. Elle blottit sa tête dans le creux de mon cou et bientôt, elle s'endormit.

Les liens d'amour 3 - Laisse-moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant