voile tombé

38. la vérité

Cela fait exactement un mois et cinq jours qu'on a rompu. On ne s'écrivait plus, on avait coupé les ponts et chacun fait sa vie de son côté.

Pour ma part, je me concentrerai sur ma nouvelle relation.

J'avais compris que le bras de fer avec mon père me ruinera.

Ce bras de fer qui a vu le jour avec l'arrivée des colons sur nos côtes continuait à persister. Bon nombres de romans africains que j'avais lu, c'était ainsi. "Le lion et la perle", opposait la nouvelle génération et l'ancienne génération sur la question de dot. La dot est dans nos coutumes et traditions mais avec l'arrivée des blancs, les jeunes ne voulaient plus payer de dot pour épouser les filles. C'est ce qui est illustré par Chinua Achebé (écrivain nigérian) dans son roman, rédigé en anglais et traduit en français. Les anciens l'ont emportés sur les jeunes.

Il y a également "Sous l'orage" de Seydou Badian et "trois prédetendants, un mari" de Guillaume Oyono qui traite de l'affront entre les anciens et les jeunes. Le premier est un roman et le second une pièce de théâtre. Dans ces livres, on fait face au mariage forcé et le choix du mari ou de la femme choisi par les parents. Avant c'était plus facile mais plus maintenant, les sentiments devraient primer.

Cette pratique a cessé dans beaucoup de contrée sauf chez nous au Niger.

Je trouvais l'illustration de ma vie dans ces livres. On trouve souvent ses solutions dans les livres, je m'étonnais de voir des gens qui n'aimaient pas lire.

Bref, je m'attachais à Mohamed et notre relation a un mois.

On sortait souvent pour aller prendre des glaces ou des poulets, je laissais mon portable avec lui pour qu'il sache qu'il est le seul.

Avec Issa le courant ne passait plus, on s'observait. Quand je vins dans un lieu, il s'éclipsait.

Le scandale est qu'un jour, cherchant à le parler, il m'a crié dessus devant mes amies.

- je voulais juste m'excuser, j'ai dit à Issa.

- t'excuser parce que cela va recoller mes morceaux?

- non mais on ne doit pas être des ennemis quand même!

- depuis que tu lui as préféré à moi, tu es morte pour moi.

Les Faouzia étaient tellement étonnées qu'elles n'avaient pas eu le temps de dire un mot.

Nous avions finit la composition fin février et nous attendîmes les résultats.

C'était prévu pour ce mois de mars. Les résultats étaient proclamés par le directeur et pour la première fois j'étais deuxième de ma classe. J'avais chuté en philosophie et c'était très grave.

Madame fît appel à mon père de venir car je devenais autre chose.

Nous concernant papa avait toujours le temps. C'est ce qu'un père doit à ses enfants. Ceux qui justifient leur absence par le travail ou d'autres préocupations doivent revoir leur cas.

C'était la première fois qu'il recevait une convocation de l'école. Il a su que s'était urgent!

Nous voilà assis dans le bureau du directeur, avec madame philosophie!

- bonjour Honorable, soyez les bienvenues et on s'excuse vraiment du dérangement vue votre emploi du temps chargé! Le directeur ouvra la balle...

- bonjour Monsieur le Directeur. Je vous remercie. J'apprécie le travail que vous faites d'avoir une vue d'ensemble sur tous les élèves et de les traiter de manière égale. Si mon enfant n'est pas sur le droit chemin et que vous me le cachiez c'est là le problème. Je suis à votre entière disponibilité.

- C'est justement la raison de notre appel, c'est une fille qu'on a vu grandir depuis qu'elle était au jardin, toujours travailleuse, elle était très assidue au cours. Ces derniers temps les professeurs se plaignent de se comportement, elle dort trop en classe, elle a des faibles notes en classe. C'est pourquoi on a fait appel a vous devant leur professeur titulaire, elle et vous pour comprendre son cas.

- madame ajouta, si elle est entrain de flencher c'est qu'il y a une veritable cause que vous pouvez resoudre pour limiter les conséquences même ses camarades étaient surpris d'entendre son rang.

Est-ce parce que j'ai perdu Issa? Est-ce parce que je sors souvent avec Mohamed? Est-ce parce que je suis dans les activités du bureau?

- On va régler cela à maison, dit papa au directeur.

Pappa me questionna tout au long du trajet sans que je ne lui reponde. Il était deçu de moi au point où il a oublié mes succès d'autrefois. J'étais comme une minable devant lui.

On rentre dans le salon, toujours entrain de crier, je pleurais à chaude larme.

Maman était sortie, les jumeaux qui dormaient se sont réveillés.

- qu'est ce qui se passe? Nous questionna maman

- ce qui se passe est que tu ne prend pas soin de ta fille, tu ne contrôles pas son éducation et jusqu'à ce qu'on me convoque.

- tu lui as demandé pourquoi elle est devenue ainsi?

- milles fois sans qu'elle ne me reponde? Que dois-je faire d'elle?

- laisses-moi m'occuper de ça s'il te plaît, tu t'énerves, tu cries sur elle, comment elle pourra se confier à nous?

- papa et maman, tenez ceci et lisez.

Je leur tendis un bout de papier sur lequel j'ai écrit mes angoisses:

J'ai écrit ceci: <<père et mère je n'oserai jamais venir vous parler en face pour contester vos propos c'est pourquoi je vous ai écrit. Vous m'avez fait, grâce à Dieu et vous, je respire. C'est un remerciement infini. J'ai toujours apprécié votre éducation, je savais que ce jour là arriverait. Quel résultat aurez-vous espéré si vous me forcez à épouser un homme que je n'aime pas. Qu'espérez-vous quand chaque soir il me mettait la pression de sortir avec moi et que je n'osais pas dire non car c'est ce que vous voulez. Je supportais ses appels tradifs, je jouais aux hypocrites juste pour vous faire plaisir. Il avait voulu un jour abuser de moi dans notre propre maison, qu'espérez-vous? Mon cœur saigne de l'intérieur, mais même aujourd'hui si vous me demandiez de l'épouser je vais le faire car vous m'avez engendré. Je vous dois tout>>.

Ils ont fini de lire, papa a pris la petite ceinture d'un des jumeaux, furiés, il avança vers moi.

À suivre!