6. ma grand-mère

475 78 8
                                    

On était rentré du Maroc en urgence cette nuit et le lendemain, Diffa nous attendait. Diffa est une ville très loin de la capitale plus de 1300km, environs 20h de route. C'était pénible, ce voyage, mais l'intérêt était grandiose.

Mais voyager avec papa est formidable, pas d'arrêt à la douane, pas de fouilles comme on faisait avec les bus ou les voitures personnelles.

Voyager dans les bus même m'est insupportable, tu suffoques avec des odeurs d'aisseilles, de manger, ça donne des migraines.

Le pire il y a des gens qui ne font que cracher dans le bus.

C'est ainsi qu'il y a les dragueurs qui, prennent ta charge depuis le départ jusqu'à l'arrivée.

Ma dernière fois, où j'avais voyagé pour Konni, il y avait des nigérians dans le bus qui convoyaient un de leurs amis qui est devenu fou. On était assi tranquillement avec les secousses, j'avais du mal à dormir quand j'ai entendu des cris, c'est le fou qui essayait d'ouvrir la portière et sauter. C'est là on l'a attrapé et chicoter.

On aura tout vu dans les bus sauf que cette fois c'était avec papa.

On était venu vite que possible car le chauffeur roulait à vive allure et il connaissait bien la route.

Connaitre bien la route, n'exclut pas la prudence, combien d'ingénieur de route ont fait accident et sont morts.

On est venu et tout le village était endormi sauf notre maison, papa n'a pas voulu qu'on informe les autres car en temps normal, il distribuait des vivres et de l'argent aux villageois.

On est venu car sa maman est souffrante, cela l'a plongé dans un sentiment de tristesse. Papa qui avait l'habitude de nous taquiner est resté muet tout au long du trajet en lançant des jets de salives par la vitre. Il n'avait bu que l'eau minérale, j'étais silencieuse aussi car j'imaginais la peine de mon père.

Moi, qui même si ma maman sentait des malaises, je ne pouvais pas suivre le cours dans les normes.

Grand mère était couchée devant sa porte, couverte de drap blanc comme signe annonciateur de cadavre, mon père n'avais pas pu avancer le second papa, il était resté fixe et immobile. Pour la première fois j'ai vu des larmes coulées sur son visage.

Enfin, Grand mère toussa, mon père reprit vie, son esprit lui est revenu et il courût comme un gamin dans les bras de sa maman.

Que c'est fou l'amour maternel!
Il est l'amour pure, l'amour complet, l'amour sans faille et sans condition, pas d'hypocrisie, que de l'affection indéterminée et indéterminable.

Avant même notre arrivée, tante bintou était là aussi. Les deux enfants de grand-mère étaient restés à ses cheveux toute cette nuit, sans que le sommeil les ait emporté.

J'avais pris congé d'eux pour aller me coller , cela murmurait entre papa et tante Bintou

- papa: ne devrons pas songer au mariage entre nos deux enfants, je ne veux en aucun cas que ma fille s'éloigne de la famille.

- oui il est bien vrai que la fille ne doit pas s'éloigner mais ce que nous parents faisions constitue un handicape pour nos enfants par la suite, on oblige les enfants à se marier sans amour, sans leur consentement. Par la suite, ce sont d'énormes problèmes jusqu'à la division des deux familles.

- je vois mais je les ai vu bien, j'avais fait semblant de les laisser partir pour créer une cohésion. De toutes les façons, on est leur parents.

- grand frère c'est dommage pour un homme d'Etat de penser ainsi, comme tu es mon grand frère je ne peux jamais refusé quelques choses pour toi, Mohamed, Anissa, et moi même nous t'appartenons. Je te demande juste de songer au bonheur de ta fille

- je suis un homme d'État cela n'exclut pas mon rôle de père. Prends le cas du Burkina par exemple, où les députés ont voté pour la prohibation de la dot, que la population ne paie pas la dote, tu penses que le jour du mariage de leurs enfants, ils allaient donner leurs enfants sans dote. La politique et les sentiments de parents ne sont pas pareils. J'ai pris ma décision et c'est irrévocable, même si je meurs, tu scelles les liens sinojmn je ne te le pardonnerai jamais.

Je savais que papa me préparait pour un événement spécial. Mais c'est cruel de vouloir me donner en mariage, je pense à Juliette, dans "trois prétendants, un mari" dans lequel Ferdinand Oyono peind la vie d'une jeune collégienne qu'on veut donner en mariage par force.

Le mariage forcé, qui aujourd'hui n'a pas complètement disparu m'aggripe. J'étais pensive toute la nuit. Certe on s'entend bien avec Mohamed car c'est mon cousin mais il ne me donne aucun effet. Je n'ai jamais contesté l'ordre de papa, mais quelle force pourra réussir à le convaincre? Impuissante, je me résigne au futur, qu'il soit meilleur.

Très tôt, le matin il est parti visiter des sites et à son retour, pris le chemin du retour sans moi car je voulais rester un peu et essayer de convaincre grand-mère de m'aider.

Elle était encore couchée et je suis partie m'asseoir:

- bonjour, ma co-épouse, allons mettre nos chaussures de sport, on va courir un peu; je disais à grand mère d'un sourire moqueur.

- j'ai plus de force que tu le croyais, à ton âge, je terrassais les hommes plus que moi, tiens moi à me lever....

- tu fais rire co-épouse, dis moi ce que tu penses de mariage de famille, je me dis que c'est un mariage forcé si on ne veut pas de la personne choisie...

- bon nombre de jeunes penses ainsi, me dit grand maman; mais nous on le fait pour l'union de la famille c'est pour que nos filles ne se perdent pas si ce n'est ta tante Bintou qui s'est mariée avec un autre du village voisin et il a fallu un véritable combat.

Je n'ai plus le courage de lui demander de m'aider, même pipe même tabac.

Je prend congé de lui, je suis allée voir les filles pour causer de tout et de rien. Des petits villageois venaient le regarder en pointant du doigt.

J'ai partagé mes habits avec les filles et j'ai donné des savons que j'ai acheté en cours de route.

Deux semaines après, je rentrai pour Niamey, le voyage était pénible d'autant que je suis partie vers la frontière pour acheter du jus pour Madina. Ils ont un mariage et c'est la raison pour laquelle je rentrai tôt.

On était rentré vers les deux heures, le chauffeur était venu me chercher à la gare, on avait les jus et on a prit la direction de la maison.

Aussitôt descendu, j'ai commencé à vomir, je voulais tomber, ma tête tournais et l'un des gardes a courut pour m'attraper.

De son escalier, papa courait

- tu es viré garde, tu touches à ma fille comme ça? Cria papa avec son pyjama

À suivre!

voile tombéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant