Je remémorais ce texte de Wahab Amadou:
« T'étais dure
J'étais doux avec toi,
Pourtant tu étais dure;
Tu voulais me changer en caïd.De Wahid,
Tu voulais que je deviennes David;
Tu me forçais à fêter la pâque et abandonner l'Aïd.Tu avais mille faces comme un dé,
Tu me parlais avec un cœur vide,
Mes efforts étaient insuffisants, avides.T'étais dure avec moi, tranchante comme un coupon
Me traitant comme un mouton
M'absorbais plus qu'un gloutonMa valeur était légère moins comme un coton
Pourtant tu me fais porter des tonnes de fardeau comme un maçon
Alors que j'étais un porteur de blousonJe prenais de toi à l'image d'une mère et son fiston
Tu me pointillais plus qu'un piston
Quand tu avais des besoins, je te disais seulement listonsT'étais dure avec moi mon altesse
Regarde je suis devenu mince comme althess
Tu étais sans cœur et tout le monde a attesté ».Pourquoi être si dure avec l'être aimé?
Je laissai Issa continuer à parler alors que j'étais perdue.Issa me parla du journal de sa défunte mère;
Dans son journal, c'était écrit: << je suis Rahina, une étudiante marquée par une histoire sans lendemain et je sais que je ne pourrai jamais m'en sortir.
J'étais passionnée par le métier du journalisme. Une passion d'enfance que je tenais tant à réaliser malgré la pression de la fille à me donner en mariage. De résistance en résistance, j'avais obtenu ma licence en communication. Je voulais trouver un stage à la radio ou à la télévision nationale. Dans mes recherches, j'ai appris qu'il y a un des nôtres comme directeur à télé sahel (Niamey). Mes parents ne voulaient pas que je parte seule à niamey pour chercher du travail. Ma sœur étant mariée là bas, j'y suis allée en persuadant mes parents que j'allais rester chez elle.
Ma sœur dormait avec son mari dans une "entrée-couché", je dormais au dehors avec la poussière les autres saisons ou la fraicheur dans l'hiver. Je voulais m'en sortir, je voulais réaliser mes rêves comme toutes ces grandes personnes.
La semaine suivante de mon arrivée, j'étais partie déposer mes dossiers et j'ai cherché à voir le directeur, il s'appellait Yahya, il était de Diffa tout comme moi. Je m'étais présentée à lui, tout en lui disant que je ne voulais aucun traitement de faveur mais qu'il sache que même si je n'obtiens pas de travail de m'aider avec le stage pour m'améliorer.
Ils ont finalement accepté de me donner un stage de deux mois et ensuite voir si on peut m'embaucher. J'étais tellement heureuse de travailler.
Face à moi, j'admirais le courage de notre directeur. Souvent on nous parle de lui, de son intelligence, de ces notes en classe. Je voulais être comme lui. J'ai donc essayé de le côtoyer pour apprendre.
Il me conseillait, il m'aidait à me booster. De relation professionnelle est née une relation amoureuse, une relation que j'avais pas su contrôler. Une relation intense qui nous a conduit à se découvrir, à s'admirer, à s'adonner l'un à l'autre en prenant du plaisir étant tous les deux célibataires.La nouvelle de ma grossesse a été bien digérée au début par le Monsieur. Mais par la suite, il me demanda l'avortement car il a été appelé pour être dans les affaires politiques. Donc il faut effacer toutes traces de moi dans sa vie. On lui a fait un mariage arrangé dans l'immédiat alors que je portais son enfant. On m'a donné une somme d'argent que j'ai refusé. Si il ne veut plus de moi, je ne prendrai rien de lui. Je préfèrais vivre ainsi et mon enfant je l'aurai.
La nouvelle de ma grossesse s'était répandue dans notre ville, les gens m'injuraient. Je regrettais déjà ma vie, plus personne ne m'accordait de l'attention, ce qui m'a causé une maladie de tension, que jétais devenu un peu handicape des pieds. Je souffrais et la seule personne qui m'a epousé, c'était un homme colérique qui avais perdu sa femme. Il me frappait, me traitant d'idiote, de prostituée, de femme sans retenue alors que je n'avais aimé une seule personne pour ce qu'il était. Il ne me cause jamais, c'est quand l'envi le presse qu'il monte et quand il eut fini ses besoins il descendait, j'étais comme un animal. Il me galopait comme un cheval. Dans les villages, les femmes ont toujours gardé cette apparence animal qui ne servent qu'à procréer. Je sentais ma fin proche et j'ai mis dans ce journal, tout ce que je n'ai pas pu exprimer en dehors de moi>>.
Ce fût un extrait du journal de la maman de Issa. Je le comprenais. Issa continua:
- quand j'avais eu le journal en ma possession, j'avais pleuré. Je ne savais pas vers qui me retourner. J'avais mis ma rage dans les textes du rap sans autant les chanter. Je voyais mon père à la télévision, je voulais aller le tuer. Mais j'attendais le bon moment jusqu'au jour, j'ai vu ta photo sur un statut, celui de Faouzia (les conséquences d'exposer toute sa vie sur les réseaux). On m'a dit que tu es la fille du député. J'ai poussé un soupire et j'ai dit il est temps de venger ma mère. Ta grand-mère connaissait ma mère c'est pour cela elle avait dit que je ressemblait à quelqu'un. C'est pourquoi nos sang étaient compatibles, peut-être. J'étais venue me venger contre sa fille mais j'ai trouvé en toi une bonté. Tu étais une fille, sans le désirer, bien, pure, tu m'as changé. J'ai commencé à bien prier, j'ai vu en moi les meilleurs. Par la suite, je suis tombé amoureux de vrai. L'amour est comme la mort, il rentre quand, comme, où il veut et avec qui il veut. L'amour est un tyran qui n'épargne personne disait Pierre Corneille, dans le Cid.
- et si j'étais sa propre fille, tu penses que le mariage aura lieu?
- heureusement que tu n'es pas sa propre fille sinon je n'allais jamais me le pardonner. J'étais un inconscient. J'ai compris qu'il ne fallait pas rendre le mal par le mal. Je t'aime Anissa.
- je ne sais plus à qui croire. Je ne sais même pas si jétais un garçon et devenir fille après. Tu as gaché ma vie Issa.
- certe mais on a la chance de la réparer. Je peux te jurer sur le coran que je t'aime.
- le véritable souci est que malgré cela, je t'aime toujours Issa. Tu as eu un véritable impact sur ma vie. Mon monde ne fait que tourner autour de toi.
Papa rentra dans la chambre avec maman et tante Bintou.
Papa:
- tant mieux, je viens avec ma sœur Bintou qu'elle soit témoin. On a beau être intelligent, riche, ayant plein de pouvoir, on ne peut avoir le contrôle sur tout. J'avais fait des erreurs qui me rattrapent aujourd'hui. Je ne peux vraiment pas les effacer, les traces resteront à jamais. Mais on peut éviter que cela se répande. Vous êtes tous les deux mes enfants. Il va falloir vous marier. Anissa, tu n'es pas obligée d'accepter, je ne vais plus rien t'imposer. Libres à toi de choisir. Issa et Anissa je suis sincèrement désolé. Chère épouse, je m'excuse également auprès de toi.Maman:
- je ne peux t'en vouloir, tu as vu les conséquences et tu as tiré tes leçons. On espère que demain soit meilleure qu'hier. On va écouter Anissa pour ce que son cœur désireMoi:
- est-ce que j'ai le choix?Effectivement je n'avais pas d'autres choix que d'accepter. J'aimais Issa au dessus de tout. C'était une personne bien mais rongée par la souffrance. Il était inconscient du danger qu'il produisait.
On a pu célébrer notre mariage avec l'aide des parents. Papa nous installâmes dans une de ses maisons face de chez lui. Il ouvra un grand supermaché à Issa pour qu'il survienne à nos besoins. Je m'étais inscrits comme candidate libre et l'enfant était resté dans notre grande maison. On l'a appelé Sara, la petite fille de Rahina, la petite fille de Yahya. Madina s'était mariée après le Bac et Faouzia continua dans un institut.
Ce fût mon histoire, maman m'appela car son petit mari le dérangeait.
Nul besoin de faire un resumé des thématiques abordés.
Puisses cette œuvre porter ces fruits à ses lecteurs et lectrices.Lomé, le 05 mars 2021, Wahab Amadou, voile tombé.
Il y a en plus de cette chronique:
- la fille du commissaire
-le pouvoir de l'amour face à l'amour du pouvoir tome 1 et 2
- cœur en disette
- sans issue
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voile tombé
RomanceGrandir dans un milieu où la religion est primée. J'étais couverte de la tête au cheville. Mon père, un homme politique avait toujours temps de nous priver de tous loisirs qui peut nous amener à dévier le droit chemin. Toute cette armure dont j'étai...