Commencement

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C'est le dernier jour.

Je me réveille à l'aube comme chaque jour prête à encaisser les coups que ma journée me réserve. Toujours s'entraîner, ne pas manquer un seul jour.

Assise sur mon lit, je jette un regard circulaire à la pièce qui m'a servi de chambre ces dix dernières années.
Elle est presque vide : un lit, un bureau et une armoire. Elle est austère. Je ne l'ai jamais décorée. À quoi bon se donner ce mal quand on sait que ce n'est que temporaire ?
Je me lève finalement et enfile mon uniforme. Lui aussi est austère : une combinaison simple, de couleur gris foncé. Il n'est pas là pour être esthétique, mais fonctionnel.
J'enfile mes bottes et attache mes longs cheveux roux en un chignon serré. Toutes ces années d'entraînements m'ont appris une chose : les cheveux sont une prise facile.

Je rejoins le réfectoire où très peu d'agents sont en train de prendre leur petit déjeuner.
Après avoir chargé mon plateau, je m'installe à une table isolée, seule.
Je n'ai jamais eu beaucoup de compagnie à ma table, je suis la fille bizarre, la mutante. Très peu de gens osent me parler et ils ne sont même pas présent dans le centre en ce moment.
Mes seules interactions avec les autres ont donc lieu pendant les séances d'entraînement, ou lorsque mes supérieurs me contactent pour une mission. Ça m'est égal, j'ai appris à vivre relativement seule parmi les autres.
Mon absence de vie sociale, ou presque, m'a permis de devenir la meilleure espionne russe de ma génération. Sans compter sur mes "capacités extraordinaires" - comme disent mes supérieurs - je suis celle qui maîtrise le plus de langues, le plus d'armes et le plus de techniques de combat.

Après avoir terminé mon petit-déjeuner, je descends dans les sous-sols du centre où je me lance dans des échauffements avant de vraiment commencer à m'exercer.
En attendant l'arrivée d'adversaires, je me saisis d'un arc et commence à tirer sur des cibles mouvantes. Je n'en rate aucune.

Louka Vasilis, un ressortissant grec âgé de vingt-cinq ans, m'attend à la sortie de la salle de tir.

« Aujourd'hui, je vais botter ton joli cul de russe, Katarina. »

Je lui souris poliment avant de lui faire un geste vers la partie réservée au combat au corps à corps.
Depuis son arrivée, six mois plus tôt, il n'a pas arrêté de me mettre au défi. Sa persévérance est sans limite malgré toutes ses défaites.

« Rêve toujours, Louka. Si tu arrives à me toucher, ce sera par pure chance. »

Il rit et se place face à moi.
Louka est bon mais prévisible. Avant de porter son coup, il change d'appui pour gagner de l'élan ce qui me permet de le contrer facilement.
Après quelques minutes à parer ses coups, je commence à riposter. Il pare autant qu'il le peut même si certains de mes coups font mouche. Lassée de le voir essayer de s'éloigner, je le déséquilibre d'un coup de pied à la poitrine et le maintient au sol par une clé de bras.

« Un jour ! Un jour, j'arriverai à te vaincre ! » s'exclame-t-il, le souffle court.

« L'espoir fait vivre. » dit une voix derrière nous.

Je libère Louka qui me lance un sourire radieux.
L'agent Belikov se tient devant nous dans son costume impeccable. C'est lui qui dirige la « section des identités ».

De cinq ans mon aîné, l'agent Alexandre Belikov est grand, brun, a les yeux foncés et le regard attentif de quelqu'un toujours sur le qui-vive. Je l'ai toujours admiré. Il est sévère mais juste et n'hésite pas remettre les gens à leur place.

« Romanova vous allez vous entraîner avec moi aujourd'hui. Étant donné votre volonté à accomplir votre tâche hors de nos missions, vous devrez vous rendre auprès de l'administration pour récupérer votre passeport en fin de matinée. »

Why so much lies ? {FRANÇAIS}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant