Chapitre 16 : Prioritaire.

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PDV CHERYL

Je me rends à l'hôpital après avoir reçus un message de mon ancienne belle-sœur. Kenzi regarde sa sœur et sa nièce par la fenêtre, les bras croisés contre son corps. J'arrive à ses côtés, finalement, non sûre que ma place soit ici. Je la scrute avant de poser les yeux sur Tamsin et la petite. Mon cœur manque un battement. Mes muscles se relâchent et je crois même que je suis en train de sourire.

- Qu'est-ce que tu comptes faire maintenant ?
- Récupérer ma fille. Dis-je sérieusement mais attendrie.
- Carrément récupérer ? Personne n'a dit que tu l'avais perdu.

Kenzi ne me regarde toujours pas, son intonation n'est ni froide ni chaleureuse.

- Comment elle s'appelle ? Demandais-je difficilement.
- Tu devrais demander directement à la personne concernée. J'ai fait ce que j'avais à faire en te prévenant mais je n'ai pas choisi de le faire moi-même. C'est elle qui m'a dit de t'appeler. Si ça ne tenait qu'à moi, tu ne serais pas ici actuellement.
- Bah voyons...
- Félicitation maman. Tu l'as ton second enfant. Ajoute Kenzi avant de partir.

La petite brune s'éloigne. Je respire à grand coup tout en regardant par la fenêtre. Il faut que je me mette d'accord avec moi-même. Je suis ici simplement pour ma fille, pas pour Tamsin, juste ma fille. Le regard de mon ex-femme croise le mien à travers la vitre. Il était doux avant de devenir vide en me voyant. Je prends mon courage à deux mains et finis par entrer dans la chambre. Tamsin reste silencieuse en allaitant la petite tout en ayant une main posée sur le petit visage qu'elle tient. Je ne peux pas voir à quoi ressemble cette petite merveille mais je ne peux m'empêcher de repenser à la naissance de Jessy.

- Quelle couleur son ses yeux ? Demandais-je doucement.
- De la même couleur que les tiens. Répond Tamsin sans me regarder.
- Elle a des cheveux ?
- Très peu, ils sont si fins et le bonnet les cache. Je finis de l'allaiter et je te la présente.

Sa dernière phrase sonne presque comme une mélodie. Ses yeux rivés sur ce bébé si petit, Tamsin ne cesse de lui sourire. Je m'installe sur le fauteuil qui se trouve près du lit et patiente sagement qu'elle finisse.
Je reste émue face à cette vision. Mon ex-femme ne prend pas le temps de cacher sa poitrine une fois que la petite est repue, elle l'embrasse puis me fait signe de la prendre. Elle se rhabille une fois que j'ai notre fille dans les bras.

- Que tu es magnifique... Dis-je en posant mes lèvres sur son front. Ça s'est bien passé quand même ? M'adressant à Tamsin cette fois.
- Très bien, oui.

Tam nous admire sans un mot pendant de longues minutes. Elle prend une photo de nous. Je suis si heureuse à cet instant que je pourrais presque tout oublier. J'ai bien dit presque.

- Comment l'as-tu appelé ? Demandais-je calmement.
- Comme tu l'aurais voulu et comme toi.
- C'est-à-dire Tamsin ?
- Tu as dans tes bras Elena, Cheryl Malikov-Blossom.

Attendri par ce geste de bonne foi, je sourie tout en laissant des petites larmes s'échapper.

- Comment as-tu fait pour lui donner mon nom alors qu'on est divorcé ?
- J'ai fait sa déclaration de naissance à la mairie avant que le divorce ne soit déclarée.
- Tu as fait ça pour moi ?
- Je ne pourrais pas te priver de ce bonheur et encore moins de ta fille. Dit-elle en détournant son regard. Aussi mauvaise personne que je suis, je ne pourrais pas te faire ça. Tu as donc autant de droit que moi sur cet enfant et légalement, tu es sa mère Cheryl.

Donc, si j'ai bien compris, Tamsin n'a jamais eut l'intention de me démunir de mes droits ou de l'enfant. Je fronce légèrement les sourcils en la regardant, elle est sur son téléphone.
Mes yeux se posent de nouveau sur Elena lorsqu'elle éternue. C'est adorable.

L'exposition de la vérité a un prix [TOME 3]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant