Le voyage de Noël {dramione}

2. le traître

Des sons, pour l'instant incompréhensibles, parvenaient aux oreilles d'Hermione. La lueur du soleil filtrait à travers ses paupières, la réveillant en douceur. Elle garda néanmoins les paupières closes pour faire durer cet instant de légèreté ; peut-être espérait-elle même retomber dans son sommeil pour continuer son rêve ? Au bout d'un court moment de calme, Hermione repéra les pas traînant d'Harry qui s'approchait vers sa chambre. La porte s'ouvrît la seconde d'après, au grand mécontentement d'Hermione qui lâcha un grognement.

— Oula, fallait le dire si tu voulais hiberner, ironisa-t-il.

Hermione ferma encore plus intensément ses paupières pendant que ses mains s'emparaient d'un oreiller qu'elle s'empressa de poser sur son propre visage, de sorte à le dissimuler.

— 'veux i-èr-ner.
— Quoi ? s'exclama Harry hilare.
— Je veux hiberner ! articula Hermione qui avait du se débarrasser de son oreiller.

Harry se contenta de ricaner avant de quitter la chambre.

— On part dans deux heures ! annonça-t-il déjà partit.

Hermione dut finalement se résigner à se lever de son lit. Une heure plus tard elle descendit, prête, dans le salon du Terrier pendant que Mrs Weasley s'activait dans la cuisine.

— Ah Hermione tu es là c'est parfait ! Le repas est prêt, on part juste après.

Hermione se réjouit d'être arrivée pile à l'heure et s'installa sans se faire prier à table. Elle remarqua Ginny quitter un vieux fauteuil pour rejoindre avec envie le plateau de sandwich préparé par Mrs Weasley.

— Où est Harry ? se demanda alors Hermione en s'apercevant qu'il n'apparaissait pas.
— Il est partit chez Weasley, farces pour sorciers facétieux, répondit Ginny en mordant dans un sandwich. Apparemment y a du monde à l'approche de la rentrée, George avait besoin d'un coup de main.
— Un peu moins de testostérone, ça ne nous fera pas de mal ! s'exclama Mrs Weasley.

Hermione remarqua le sourire pincé de Ginny et ne put retenir son rire. Elles mangèrent donc, toutes les trois, jusqu'à ce qu'elles soient rassasiées. Comme l'avait alors annoncée Mrs Weasley, elles se hâtèrent après le repas de récupérer listes et Gallions avant de se placer face à la cheminée. Hermione passa la première, se munissant d'une poignée de poudre de Cheminette et s'efforçant de se tenir droite dans l'entre.

— Chemin de Traverse, articula-t-elle en jetant d'une traite la poudre qu'elle possédait.

Le transport fut immédiat ; elle se sentit aspirer et emmener vers un autre lieu. Comme si des mains invisibles la déplaçaient. Quand elle ouvrait à moitié les paupières, elle pouvait apercevoir des bribes d'image de sorcières et sorciers lisant un livre dans leur salon ou entrain de faire du ménage ; parfois même, des pièces vides qui défilaient une par une. Cet effet de tournis se mélangea avec les sandwich qu'elle venait d'avaler et lui donnèrent presque envie de vomir. Elle referma instantanément ses yeux jusqu'à qu'elle se sente poussée hors de ce tumultueux voyage.

Il ne fallut pas attendre longtemps pour que Ginny et Mrs Weasley arrivent à leur tour. Elles décidèrent de commencer leurs achats par les fournitures utiles et de récupérer les livres chez Fleury et Bott en dernier, histoire de ne pas s'alourdir inutilement. Hermione acheta ainsi des racines séchés, de l'armoise et des épines de porc-épiques chez un apothicaire, des parchemins et de nouvelles plumes chez un papetier, deux nouvelles robes chez Madame Guipure et des croquettes pour Pattenrond dans la même animalerie où elle l'avait acheté, quelques années plus tôt. Ginny suplia tellement longtemps Mrs Weasley pour passer tout de suite voir George, Ron et Harry qu'elle céda. Hermione fut ravie de redécouvrir le magasin encore plus lumineux et coloré que dans ses souvenirs. George n'avait pas menti : les élèves de Poudlard se ruaient dans la boutique pour se dénicher une Boîte à Flemme ou quelques plumes qui se corrigeaient toutes seules. Hermione reconnu quelques élèves dont Seamus Finnigan, un condisciple de Gryffondor ou encore l'équipe de Quidditch de Poufsouffle.