15. le feu de Noël

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Les vacances de Noël en France paraissaient surréalistes tant elles étaient calmes. Hermione avait pris l'habitude de se lever plus tard, tellement qu'elle en ratait l'heure du petit déjeuner. Heureusement que le déjeuner et le dîner compensait le manque de croissant beurré ; Franck leur avait déjà fait découvrir les plaisirs de la raclette et d'une bonne fondue.

Elle passait également ses après-midi à se promener en ville et avait goûté toutes les gaufres que la carte du gaufrier lui permettait. Ce jour-là, Jones et Yaxley les accompagnèrent voir le lac. Une partie était rattachée au monde sorcier et donc invisible pour les moldus. C'est par cet endroit qu'on accédait autrefois à la banque sous-marine. Maintenant ce n'était qu'un bout d'herbe et un ponton qui se joignait au lac. Hermione avait beaucoup lu à ce sujet dans son livre. Il y avait pas mal de légende à propos de Merlin et de la mythique dame du Lac.

— Hagrid avait sûrement raison, il est pas très intéressant ce lac, dit Ron.

En ce mois de décembre, le lac était recouvert d'une fine couche de glace. Ce qui empêchait toutes  baignades et restait insuffisants pour le patin. Finalement, ils repartirent après avoir regardé le calme de l'horizon pendant quelques minutes sous le grincement de certains ; la température devait sûrement apprivoiser le négatif.

Noël arriva vite dans la maison de Franck. Ce jour de fête, tous étaient restés au chalet en raison de la fermeture des magasins de la ville. Hermione avait reçu un paquet de Mrs Weasley qui leur envoyait des biscuits et gâteaux faits maison. Un autre cadeau moins bien emballé avait été envoyé par Hagrid. Il contenait un pendentif en forme de dent pointue où une ficelle passait au travers. Hermione ne voulait pas vraiment savoir d'où cet os venait mais elle appréciait le geste de son grand ami et garda le collier dans sa poche.

— Ça vient de Kreattur ! s'était exclamé Harry en ouvrant un paquet.
— Qu'est-ce qu'il t'envoie ? demanda Ron en lâchant un pull mauve.

Hermione leva les yeux vers les mains de Harry et y vu une vieille photo. Elle avait été déchirée pile sur le visage de l'homme qu'on avait capturé mais en recollant les deux bouts, on reconnaissait le sourire bienveillant de Sirius.

— J'arrive pas à y croire..., murmura Harry.
— Il a du la repêcher dans une vieille poubelle pas vidée vu son état, ajouta Ron.
— Ça me va, répondit Harry. Je suis content qu'il l'ai fait.
— Regarde il y a autre chose, dit Hermione en se penchant vers le papier cadeau.

Il y avait en effet un fin parchemin dans les restes du paquet. Hermione le tira de l'emballage et lu à haute voix les mots inscrits par l'elfe de maison.

— "Pour mon Maître, un souvenir de son parrain que Kreattur à retrouver dans la noble maison des Black"

Harry fit apparaître un ruban adhésif grâce à sa baguette et tenta de réunir les deux bouts de la photo. Il en avait déjà vu ; tout le mur de la chambre d'ado de Sirius en était recouverte. Mais elles restaient collées sans que Harry ne puisse en garder une pour lui. C'est pourquoi le cadeau de l'elfe était si bon pour le Gryffondor, Hermione en était consciente.

Elle aussi aurait aimé recevoir un présent qui lui rappellerait ses parents. De simples mots auraient suffit. Avec le temps, Hermione avait du mal à se souvenir des détails du visage de sa mère. Avait-elle une ou deux fossettes quand elle souriait ? Une question qui restera sûrement sans réponse.

Après qu'ils eurent mangé, plus qu'à leurs aises, tout le monde eu l'idée de se rapprocher du feu de cheminée pour se réchauffer. Les températures avaient beaucoup baissé ce qui faisait que les élèves portaient tous gants et écharpes même à l'intérieur du chalet.

— Je crois qu'il est temps de faire un feu de bois ! proposa Franck.

L'idée avait d'abord été beaucoup appréhendée. Pourquoi aller dans le froid quand on peut être à l'intérieur ? Finalement Jones avait rajouté sa bonne humeur et motiver les élèves à se disperser pour préparer le feu de bois.

Hermione s'était occupée avec les autres filles de sortir les oreillers, les plaids et les nappes. Elles avaient tout disposé autour des bûches que les garçons avaient peiné à rassembler au centre du jardin enneigé, les doigts gelés.

— Vicky aurait adoré..., murmura Franck.
— Comment vous-êtes vous rencontrer ? demanda Hermione qui ne pouvait retenir sa curiosité.

Franck lui sourit chaleureusement alors que les autres élèves étaient en train d'allumer le feu. Il observait la scène avec une certaine nostalgie dans les yeux.

— On s'est rencontré dans la ville... côté moldu biensur. C'en était une. Je travaillais pour la banque à l'époque où elle était encore dans le lac. On avait appris que des chercheurs avaient découvert une étrange activité sous l'eau et que des lasers estimaient le lac deux fois moins grand que son volume ; ça les inquiétait. On m'a envoyé pour essayer de détourner l'attention des moldus et enfait... la meneuse du groupe de chercheurs c'était elle, Vicky, raconta-t-il un sourire aux lèvres.

Hermione souriait également. Les histoires d'amour étaient toujours ses préférées. Elle n'avait pas osé demander plus en remarquant le temps qu'il employait pour parler d'elle et son absence visible dans le chalet. Hermione en conclu que Vicky devait être décédé il y a relativement longtemps.

Quand le feu de bois fut prêt et allumé, Hermione s'installa près de ses amis. La majorité des élèves restaient emmitouflés dans leur couverture, émergent seulement leur tête.

— Un Noël à la plage, c'était cool aussi, dit un Poufsouffle aux oreilles rouges.
— Désolé Mattews, c'est le Ministre qui a choisi la destination, répondit Jones en rigolant.

Le feu commençait à réchauffer doucement les sorciers. Hermione sentait de nouveau ses doigts lorsqu'elle les rapprochait du centre.

— Ça vous dit de faire un match amical demain ? proposa un joueur de l'équipe de Quidditch de Serdaigle. Ça pourrait nous réchauffer.
— Je suis partant, répondit Harry qui s'était nettement défrigorifié à l'entente du jeu.
— Un match amical ? releva Malefoy.
— Je le fais aussi, répondit un Poufsouffle en se frottant les mains.

Hermione était impressionnée de la vitesse à laquelle les conversations reprenaient lorsqu'il s'agissait de Quidditch.

— On peut jouer si on est pas dans une équipe ? demanda Nora.
— Oui biensur, on se mettra d'accord pour les postes, répondit Harry.

Les yeux de Ron s'était exorbités quand il entendit la nouvelle. Encore une fois, il se sentait trahi.

— On va devoir mixer de toute façon. Même si tous les Serdaigles présents jouaient, on est pas assez pour une équipe, ajouta le Serdaigle qui avait proposé le match.
— On fera ça au capitaine, trancha un autre Poufsouffle.
— Alors il nous faut au moins deux Capitaines, ça dépend du nombre de joueurs.

Plusieurs mains s'était levées. Un élève s'était chargé de les compter. Il évitait cependant de sortir son doigt dans l'air glacé.

— 20, il en manque un pour faire trois équipes ! s'exclama-t-il.
— Tu t'es oublié, répondit Malefoy en levant les yeux au ciel.
— Ah, 21 c'est parfait !

Le groupe pouffa sous les lueurs du feu. C'était étrange d'être ainsi réuni. Toutes les maisons de Poudlard entrain de partager un Noël à l'autre bout du continent, sous une douce chaleur. Hermione n'aurait jamais pu s'imaginer un tel dessin ; cette image la fit même sourire pendant que les adeptes du Quidditch définissait les limites du terrain.

Et soudain, le froid la regagna.

Alors que les visages avaient commencé à reprendre de la couleur, l'impassibilité se redessina dans les traits de chacun.

Il n' y avait plus de bruit, plus le moindre rire.

C'était comme si on avait enlevé tout le bonheur du monde en un coup de baguette magique.

Et enfin, un cri percent.

Le voyage de Noël {dramione}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant