24. le dernier tour

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Hermione regardait le plafond de son dortoir avec rêverie. Elle était rentrée du Terrier ce matin et cette journée à Poudlard avait été épuisante. Entre les nombreuses épreuves d'ASPIC à préparer et son rôle de préfète-en-chef, le temps de souffler un peu lui manquait. C'est pour cela qu'elle aimait profiter du dortoir lorsque Parvati et Lavande trainaient dans la salle Commune.

Il lui restait un peu moins de ving minutes avant de rejoindre Malefoy pour faire une ronde. Elle ne lui avait pas parlé depuis la fois où elle lui avait répondu par une lettre, au Terrier. L'idée qu'ils passent du temps ensemble l'excitait et en même temps la rendait inquiète. Elle avait remarqué que le Serpentard avait nettement changer d'attitude envers elle ; d'ennemis ils étaient passés à amis. Pourtant Hermione ne pouvait s'empêcher d'espérer encore plus.

Depuis quelques temps maintenant elle se surprenait à le regarder quand elle le croisait. Parfois même, elle remarquait les yeux du blond s'arrêter sur elle. Lorsque ça arrivait, une envie de sourire lui montait d'un coup sans qu'elle ne puisse rien contrôler. Cette année, elle avait parlé avec lui et avait partagé ses inquiétudes. Jamais avant elle n'aurait imaginé compatir pour lui.

Hermione se leva, chassant ses tourments et sorti du dortoir confiante. Dans la Salle Commune de Gryffondor, plusieurs élèves faisaient encore leur devoir tandis que d'autres en profitaient pour discuter.

— Hermione vient faire une partie d'échec version sorcier ! lui proposa Ron assis près de Nora.

En face de lui, Harry semblait n'avoir jamais autant réfléchi. Pourtant la moitié de ces pièces s'étalaient face à lui.

— Je dois patrouiller, répondit Hermione en sortant sa baguette. Devoir de Préfète-en-chef.

Ron grimaça avant rire.

— Je suis content de ne pas être préfet-en-chef ; trop de travail, ajouta-il. Je suis ravi que Malefoy fasse ça à ma place.
— Tu patrouilles avec Malefoy ? demanda Nora surprise.
— Oui, répondit Hermione naturellement. Et depuis Halloween je pense que c'est plus prudent.

Harry acquiesça avant de sourire à la Gryffondor. La seconde d'après sa tour fut détruite par le cavalier de Ron.

— Un jour, tu me laisseras gagner ? demanda Harry.
— Tu rigoles ? Jamais, répondit catégoriquement Ron en croisant les bras.

Hermione roula des yeux avant de rejoindre le portrait. Elle sortit et marcha machinalement vers le couloir de rendez-vous où Malefoy l'attendait. Ce soir là, il avait les mains dans les poches de sa robe et le regard au loin.

— Malefoy ? l'interrogea la Gryffondor.

Les yeux du Serpentard se posa sur la fille. Ils paraissaient tristes et secs.

— Ma mère m'a envoyé un hibou.

Le coeur d'Hermione se serra quand elle entendit ces mots de la bouche de Malefoy. Ça ne pouvait annoncer qu'une mauvaise nouvelle.

— Mon père a disparu, ajouta-t-il.

Hermione s'approcha doucement afin de se mettre face à lui. Le silence était pesant.

— Je suis désolée...

Ces mots étaient inutiles elle le savait. Mais elle avait eu besoin de les lui dire.

— Je ne comprends pas ; si Kingsley savait qu'on allait s'attaquer à ceux qui possèdent la marque, pourquoi il n'a pas placé des aurors pour les protéger ? demanda sèchement Malefoy.
— Kingsley voulait... mais pas les aurors, chuchota Hermione. Avant ils devaient vous combattre, maintenant vous protéger ; ça les embête je crois.
— Et alors c'est leur travail non ? s'exclama Malefoy. Ou ces histoires de Paix et d'égalité c'était que des conneries ?

Hermione déglutit devant la sécheresse de Malefoy. Comment le calmer alors que son père venait de disparaître ?

— Tu viens ? murmura-t-elle en reculant légèrement.

Malefoy planta ses yeux dans les siens, ses sourcils se froncèrent.

— Où ça ?
— On a une ronde à faire non ?

Malefoy laissa échapper un rictus. Faire son devoir de préfet était bien la dernière chose qui l'inquiétait. S'il était encore à Poudlard c'était seulement parce que sa mère lui avait supplié d'y rester. Maintenant il se trouvait dans ce couloir avec la Gryffondor. Elle était si gentille avec lui, si compréhensive. Pendant 7 longues années il avait envié Potter d'avoir deux véritables amis près de lui. D'un côté Weasley qui ne manquait pas d'humour même dans les moments durs et de l'autre, Granger.

Hermione Granger lui avait d'abord paru comme une de ces premières de la classe un peu irritante. Ce qui n'était pas faux.
Il fallait lui accorder que son intelligence avait souvent fait serrer les dents de Drago, jaloux de ne pas l'égaler. Finalement, contre les sentiments qu'on lui imposait, le Serpentard avait fini par admirer la jeune fille, secrètement. Et voilà qu'aujourd'hui elle se tenait face à lui et lui faisait ressentir des sentiments encore nouveaux.

Hermione avait commencé à avancer lentement dans le couloir. Malefoy décida de la suivre, le coeur lourd. Alors qu'ils marchaient tous les deux côtes à côtes, c'est la jeune Gryffondor qui brisa le silence.

— Malefoy...? Est ce que tous les deux on est devenu amis ?

Dès sa phrase achevée, le rouge lui monta aux joues. La question était tellement absurde mais elle voulait savoir si ce sentiment de rapprochement était partagé.

Malefoy lui jeta un regard en biais. L'idée qu'elle soit son ami le rendait perplexe. Pas parce que son sang n'était pas pur mais plutôt parce qu'il aurait aimé qu'elle le considère comme plus.

— J'imagine que oui, répondit le blond posément.

Le Serpentard évalua la réaction de la brune. Elle n'avait ni l'air satisfaite ni déçue. Ne pas savoir ce qu'elle en pensait l'intriguait plus que ce qu'il imaginait.

— Alors... je peux t'appeler par ton prénom ? Ou ça serait trop bizarre ?

Drago n'avait pas pu s'empêcher de rire. Un sourire s'était installé sur ses lèvres.

— Ça sera bizarre... mais tu peux.

Hermione avait remarqué qu'elle était tendue que lorsque ses épaules se relâchèrent. Enfin elle esquissa un sourire de satisfaction.

— Et moi je peux t'appeler Hermione ?

Entendre son prénom de la bouche de Malefoy lui avait procuré un instant de bonheur. C'était la première fois qu'il l'appelait ainsi et elle espérait avec ferveur que ça ne serait pas la dernière.

— Tu peux, Drago.

Elle avait tenté de dissimuler sa joie en prenant un ton nonchalant mais au fond d'elle, son coeur criait victoire.

Alors que tout semblait enfin s'illuminer pour les deux adolescents, un elfe apparut devant eux dans un « crac » sonore.

— Kreattur ? s'exclama Hermione en voyant l'elfe de maison, deux casseroles dans la main.
— Monsieur Malefoy, Miss, Kreattur vient vous prévenir que Myrty a quitté les cuisines, annonça-il d'une voix grave.

La seconde d'après, l'elfe disparu du couloir, Hermione perdit son beau sourire et Drago s'empara de sa baguette.

— Reste derrière moi, murmura Drago en illuminant le couloir.
— C'est toi qui est en danger, pas moi ! s'écria Hermione en sortant sa baguette également.
— Hermione ne joue pas les super héros, la dissuada le Serpentard.

La Gryffondor allait rétorquer mais au même instant un deuxième « crac » résonna dans le couloir. Les deux se retournèrent au même moment prêts à envoyer un sortilège. Mais avant qu'ils ne puissent agir, les deux s'écroulèrent en plein milieu du couloir de Poudlard.

Le voyage de Noël {dramione}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant