PDV Eden :
Plus tard, je me relevais, le soleil s'était couché et le parc plongé dans l'obscurité de la nuit était seulement éclairé par la lune.
- Mais qu'est-ce qui s'est passé ? murmurai-je la gorge enrouée en me tenant le crâne. Je dois rentrer à la maison, Agathe doit être inquiète.
Je me relevais avec difficulté et marchais jusque chez moi, avec un mal de crâne abominable et l'impression qu'une chose s'était immiscée dans ma tête.
Une fois que je franchis la porte d'entrer, je tombais sur une Agathe pas du tout paniqué, au contraire même, elle semblait même surprise de me voir. Je passais devant elle sans lui adresser la moindre parole et courrais dans la salle de bain m'enfermer, à peine, avais-je eu de temps de me pencher au-dessus de la cuvette, que je vomissais mes entrailles.
Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ?
J'avais mal de partout, ma poitrine me brûlait et cette migraine, qui semblait persister, me rongeait le crâne. Sans plus attendre, je me déshabillais et me jetais littéralement sous la douche, j'actionnais l'eau et un liquide gelé vint s'écraser sur ma peau en feu. Des larmes brûlantes de peur, de douleur s'échappèrent de mes yeux et vinrent se mêler à l'eau tandis que je réprimais un sanglot.
Mon corps entier tremblait, et un liquide chaud commença à se répandre sur mes lèvres et mon cou. Au travers de la vitre séparant la douche du reste de la salle de bain, je jetais un regard au miroir se trouvant au dessus du vasque et se que je vis me terrorisa littéralement.
Un liquide écarlate s'écoulait de mon nez, de ma bouche, du sang, mon sang ! Il était en train de se répandre sur mon cou, glissait le long de ma clavicule et se mêlant avec l'eau, ruissela sur mes seins jusqu'à mon ventre pour finir par tomber en petites gouttelettes rosées sur le sol.
Mais ce n'était pas le pire...Loin de là même !
Mes yeux.
Mes iris d'un habituel bleu ciel, avaient en leur centre à la place de la pupille noir, une étincelle flamboyante.
Je sortis de la douche trempé et tachais le tapis de sang, mais à cet instant-ci, la seule chose qui me préoccupait était de savoir ce qu'il m'arrivait. Je m'approchais du miroir et me plantais devant en frottant maladroitement mon visage. Puis, enlevant doucement mes doigts tremblants, j'observais attentivement mon regard.
Le bleu de mes iris était littéralement en train de se faire dévorer par l'étrange flamme dorée.
- O-ok, murmurai-je. Inspire, expire...voilà, tout va bien...pas vrai ?
- Eden ! je sursautais à l'entente de cette voix féminine. À qui parles-tu ?
- P-personne...
- Tu es sûr que ça va ? demanda-t-elle, un brin d'inquiétude dans la voix. Je rentre !
- NON ! hurlai-je en tirant sur la poignée pour l'empêcher d'entrer. Je-je vais bien, c'est juste que...que, je viens d'avoir mes règles ! Oui, c'est ça ! Et...euh...et ça m'a un peu surprise, c'est tout ?...
- Oh, d'accord. Tu veux que je t'amène des vêtements de rechange et une serviette ?
- Euh...oui je veux bien, lui répondis-en lassant un regard circulaire à la pièce.
Agathe partit donc me chercher le nécessaire et pendant ce temps, j'avais nettoyé la salle de bain et heureusement, mon nez avez arrêté de saigner et je me sentais dans de meilleures conditions, ce qui m'avait au passage rendu la tâche bien plus facile.
Je m'étais par la suite empressée de me réfugier dans ma chambre, enfin à l'abri des regards, je constatais avec effarement que mes yeux avaient entièrement pris une couleur dorés. Mais ils n'avaient pas seulement changé de couleur, à présent, ils brillaient même dans le noir tandis que des espèces de filaments de lumières s'en échappaient constamment.
Il faut absolument que je retourne dans le parc, pensai-je. Tout ce qui venait de m'arriver avait commencé juste après ma rencontre avec ce loup ou chien-loup et mon malaise.
Enfilant autre chose que mon pyjama, j'attrapais un sweat noir et un legging de la même couleur et j'attendis qu'Agathe aille se coucher. Une heure passa avant que je ne constate plus aucun bruit, je sortis de ma chambre et passais devant celle de ma tutrice, aucune lumière ne s'en échappait et je pouvais distinctement entendre un ronflement.
Elle dormait !
Faisant demi-tour, je retournais d'où je venais en faisant le moins de bruit possible. Il serait plus simple de passer par ma fenêtre plutôt que de descendre en bas et d'ouvrir la porte d'entrer, surtout avec les marches d'escaliers qui faisaient un bruit pas possible dès qu'on posait ne serait ce qu'un orteil dessus.
En essayant de faire le moins de bruit possible, j'entrouvrais ma fenêtre et sautais, j'atterris sans trop de difficulté sur le sol et me remettais debout, puis je détalais comme un lapin. Sortant de mon jardin, je courus à travers les rues sombres en direction du parc, je ne devais pas traîner et faire extrêmement attention. Autant le jour, la ville était très calme et accueillante, autant la nuit elle pouvait être tout le contraire et devenir un vrai enfer sur Terre.
C'est avec une certaine difficulté que je finis par retrouver le parc et la forêt de Saul Pleureur, tout semblait si différent de nuit. Alors que je marchais avec une certaine inquiétude en direction de la fameuse petite clairière où j'avais vu cette sublime bête un peu plus tôt, j'entendis un craquement. Suivit d'un deuxième. Et même d'une troisième. Puis des voix d'hommes.
Le cœur battant à tout rompre, je me cachais dans un buisson à l'abri des regards.Deux hommes sortirent de la forêt pas loin de moi et se plantèrent sous les rayons lunaires. Le premier, très grand et mince avait une peau très foncé et des yeux...rouge ? Oui, c'est bien ça. Il possédait deux prunelle écarlates, aussi fou que ça en avait l'air, c'était pourtant vrai. Le deuxième était caché par la pénombre de son compère, je ne voyais donc pas grand chose de lui, à part peut-être sa petite taille.
- Pourquoi après tant d'année la Reine se préoccupe-t-elle enfin de cette gamine, hein ? demanda le plus grand. Elle n'aurait tout simplement pas put la tuer il y a douze ans ?
- Non, soupira le plus petit. Tu sais très bien qu'Alec lui avait demandé d'épargner sa sœur.
- Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi notre Reine a accepté et ne l'a pas tué ?! s'exclama la voix grave. Et pourquoi maintenant elle nous demande de nous en charger ?
- C'est tout simple, étant jeune la princesse n'était d'aucune menace, mais à présent que ses pouvoirs se sont manifestés, elle en représente une bien trop grande pour notre cher Reine, elle a prit peur et nous à demandé de l'achever une bonne fois pour toute.
- Satané De Lacour, ils n'auraient pas pu tous crevés pendant l'attaque ?! Surtout cette princesse, qu'elle pouvoirs peut-elle bien avoir pour nous menacer ? bougonna-t-il.
- Chut, tait-toi !
- Quoi ?
- Regarde, tu as vu ? C'est quoi cette lumière ?
Peine perdue, mes yeux brillaient toujours autant dans la nuit sombre.
- Surement un animal. Dépêche-toi, plus vite nous aurons tué cette fille plus vite, nous pourrons rentrer !
- J'arrive.
Il fallait à tout prix que je parte d'ici !
Maintenant !
Alors que les deux hommes s'éloignaient de plus en plus de ma cachette, je me mis à rampé le plus vite possible vers là sortit et une fois que je fus assez loin pour ne plus les entendre, je me levais et courus.
Avec un certain soulagement, je quittais enfin le parc, mais ce soudain relâchement bien que fugace, faillit me coûter la vie. Une vive lumière jaillit devant mes yeux, un crissement se fit entendre et je sombrais, pour la deuxième fois de la journée.
J'ouvris calmement les yeux et observais les environs, j'étais couché à même le sol. Instinctivement, je scrutais l'endroit à la recherche du moindre signe de vie, mais il n'y avait rien à part des arbres mort. Je me relevais difficilement avec l'impression de m'être fait rouler dessus par un camion.
Je tâtonnais la poche de mon sweat et y sentis mon téléphone avec soulagement. Je prenais mon cellulaire et distinguais le reflet d'une femme à la peau laiteuse, aux pommettes roses et saillantes. Son visage était encadré par de court cheveux blond et blanc qui retombaient lâchement sur ses épaules, et ses yeux d'un bleu presque surnaturelle exprimait la peur.
La peur de ne pas comprendre ce qui lui arrivait.
Et cette femme, c'était moi. Mon apparence avait quelque peu...changé.
Un hurlement atroce me fit sortir de mes réflexions et arrêter le flux de pensées et de questions qui commençaient à me donner la migraine. La panique m'envahit, tellement que j'en lâchais mon téléphone qui se brisa au contact du sol et je finis par partir en courant. Encore. Arrivé au bout d'un sentier, j'entendis un grognement bestial venant de ma droite.
Je m'arrêtai. À côté de moi, se trouvait une sorte d'énorme lion, je ne pouvais m'empêcher de pousser un cri d'effroi face à la mare de sang et à l'odeur putride qui l'entourait. À ma vue, la bête ouvrit une énorme gueule remplie de dents toutes plus aiguisé les unes que les autres et poussa un hurlement de rage.
Je me retournais, prête à partir, mais glissais dans le liquide rouge pour m'étaler de tout mon long sur le sol recouvert de ce même liquide poisseux. Je me relevais et pris la fuite, je courais aussi vite que je le pouvais. Je regardais autour de moi pour trouver un endroit où je pourrais me réfugier. Mais il n'y en avait pas. Il n'y avait aucune source de vie dans cette forêt, tout était mort, les arbres, le sol. Tout. Les branches mortes craquaient sous mes pas et je commençais à m'essouffler. Je ralentissais, mais si je m'arrêtais complétement, le monstre me tuerait.
Je tournais et me retrouvais face à une impasse, la bête en profita et me lança un énorme coup de patte ce qui m'arracha un cri de douleur et je percutais le mur de plein fouet, je sentis alors du sang s'écouler de mon crâne et de mon bras où sa griffe s'était plantée.
Alors que je pensais que tout était perdu, mes iris s'enflammèrent et se mirent à briller d'une lueur éclatante et un loup sortit de nulle part et sauta au cou de mon asseyant.
Avec un brin de culpabilité, je me retournais et fuis, après tout, j'étais bonne qu'à ça. Fuir. Toujours fuir. Abandonné mes problèmes aux autres comme je l'avais fait avec Jasmine et Clémence, je les avais laissés me protéger de mes problèmes parce que j'avais peur à l'époque de les affronter moi-même.
Je regardais une dernière fois le loup et priai pour qu'il ne lui arrive rien puis je me détournais et me remis à courir. Alors que je descendais une pente, je sentis le sol ce dérobé sous mes pieds et je basculais. Pourtant, je venais d'atteindre mon but, j'étais sorti de la forêt.Mais c'était trop tard, je perdais déjà connaissance.
À suivre...
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Eden la princesse oubliée | EN RÉÉCRITURE |
Ficção Adolescente| EN RÉÉCRITURE | Éden, une jeune femme au caractère bien trempé va se retrouver 12 ans après la perte de ses souvenirs le jour de ses 20 ans entrainée dans un nouveau Monde, où elle devra faire face aux diverses dangers qui la menace pour découvrir...