Chapitre 5

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On était lundi matin, le programme de la journée était repérage et surveillance pour les membres expérimentés, entraînement à l'équipement tridimensionnel en ville pour les jeunes recrues.
« Bon, les groupes de surveillance, vous irez en duo. J'ai fait les équipes : Hansi avec Mike, Moblit avec Nanaba et Livaï avec Petra.
- Quoi ?! S'écria cette dernière.
- Pas de contestations. Répondit le major avec un regard sombre.
- Tch. Marmonna le caporal.
- Bref, soupira le blond, Auruo, tu surveilleras les nouvelles recrues avec moi. »
Auruo grimaça de dégoût. Les duos s'en allèrent.

Après une heure de surveillance durant laquelle le soldat prenait bien soin d'éviter le major, Auruo prit la parole.
« Alors, tu as envoyé ton petit toutou Livaï hier soir ? Dit-il d'un ton enervé.
- De quoi tu parles ?
- Oh allez ne fais pas l'innocent.
- Je ne comprends vraiment pas.
- Ah oui ? Dans la soirée, hier, le caporal est venu nous voir, Petra et moi. Il s'est jeté sur elle en l'insultant. J'ai essayé de l'arrêter, mais ce salaud n'en démordait pas. Il nous a frappé sans aucune raison apparente, on ne faisait que discuter. On s'est battus, il a... gagné. Cracha-t-il avec dégoût.
- Pardon ?!
- Ce connard nous a insulté. J'espère que Petra va bien lui faire payer aujourd'hui. Dit-il en ricanant. »
Erwin ouvrit grand les yeux. Oh merde. Livaï, qu'est ce qu'il t'a pris ? Pensa-t-il. Pourquoi as-tu fais ça ? Oh putain, je l'ai mis en duo avec Petra. Mais c'est Livaï, il a clairement dessus sur elle. Non ? Il devait absolument aller voir.
Sans un mot, le blond se précipita vers le lieu où devait se rendre le duo.

Pendant ce temps, une jeune recrue venait voir le soldat aux cheveux noirs posté en haut d'une tour, c'était Sasha.
« Caporal, dit-elle en posant son poing sur son cœur, on m'a dit de venir vous voir parce que je n'ai plus de gaz.
- On à plus de bouteille en réserve je crois, j'ai passé la dernière à une recrue qui est venue il y a une dizaine de minutes. Je descends quand même pour voir. Répondit Petra en descendant dans la tour.
- Tch, râla Livaï en enlevant ses propres bouteilles de gaz, prend les miennes, de toute façon on ne bouge pas.
- Merci mon caporal !
- De rien, de rien. Tiens. »
Sasha s'en alla.

Le soldat se mit au bord de la tour, observant la ville. Il repensait à la soirée où il avait regardé la ville avec Erwin. Il était tellement prit dans ses pensées qu'il n'entendît pas la voix de Petra qui l'appelait. Il ne l'entendît pas non plus s'approcher derrière lui.
La seule chose qui le tira de ses pensées et le coup dans l'épaule que la jeune femme lui donna.
Il perdit l'équilibre, tendit la main pour s'accrocher à quelque chose, en vain.
Il tomba.

Durant sa chute, il vit sa vie défiler devant ses yeux. Il vit tous ses amis disparus au combat, Isabelle, Furlan. Tous ces gens qu'il n'avait pas réussit à sauver. Maintenant, il n'arrivait même plus à se sauver lui même. Résolut à mourir pour rejoindre tout ces gens qu'il avait perdu et mettre fin à sa vie de souffrance, il ferma les yeux.

Erwin arrivait vers la tour lorsqu'il vit la silhouette de Livaï tomber.
« LIVAÏ ! »
Pourquoi n'utilisait-il pas son équipement tridimensionnel ?! Le major se précipita aussi vit qu'il put. Alors que le caporal allait s'écraser au sol, le blond le rattrapa au dernier moment.

Le soldat ne comprenait pas, il n'était pas mort ? Il aurait déjà dû s'écraser au sol. Il ouvrit les yeux lentement, et vit le major qui le tenait dans ses bras, les yeux larmoyant.
« Erwin ?
- Oh mon dieu Livaï. Répondit-il en le serrant dans ses bras.
- Erwin, j'étouffe.
- Restons quelques instants comme ça s'il te plaît.
- Si tu veux. Dit-il en serrant à son tour le blond dans ses bras »

Après de longues minutes, ils se séparèrent et se relevèrent.Tout les membres chargés de la surveillance les avaient rejoins, sauf Auruo.
« On a vu Livaï tomber ! Qu'est ce qu'il s'est passé ? Cria Hansi.
- Tch, j'étais en haut de la tour avec cette connasse, dit il en désignant Petra du menton, Sasha, une des nouvelles recrues, et venue me voir. Elle n'avait plus de gaz, on avait plus de bouteilles de réserve alors je lui ai donné les miennes. Je me suis dit que de toute façon on ne bougeait pas. Après, alors que je surveillais l'entraînement, j'ai sentit qu'on me poussait dans le dos, juste avant de perdre l'équilibre j'ai vu que c'était l'autre salope. Du coup je suis tombé, et j'avais plus de gaz pour me rattraper.
- Qui est ce que tu traites de salope ?! Hurla Petra.
- Toi, ta gueule ! Comment tu as pu pousser le caporal ? Tu as essayé de le tuer ! Cria Mike.
- Non ! Je ne voulais pas le faire tomber ! Il ne répondait pas quand je l'appelait, je voulais juste lui parler !
- Et quand il est tombé, tu n'as pas cherché à l'aider évidemment ! Répondit Erwin ironiquement.
- Je ne savais pas qu'il n'avait plus de gaz ! J'étais descendue dans la réserve !
- Retournez tous à vos postes, on ne peut pas laisser les jeunes sans surveillance.
- Bien, major. Répondit le bataillon en s'en allant.
- Sauf toi, Petra. Nous n'en avons pas fini. Ajouta le blond alors que cette dernière tenait de s'enfuir.
- Quoi encore ? J'ai dit que c'était un accident.
- Je ne peux pas te laisser t'en tirer à si bon compte. Tu es suspendue une semaine.
- Quoi ?!
- NE DISCUTE PAS, JE SUIS GENTIL DE NE TE DONNER QUE ÇA COMME PUNITION ! Cria Erwin. »
Une lueur de peur passa dans les yeux de la jeune femme, mais elle se ressaisit et elle s'en alla en râlant. Pour la première fois, le major avait perdu son sang froid.

Les deux hommes se retrouvèrent seuls. Le blond était fou de rage, mais se radoucit lorsqu'il entendit la voix de Livaï.
« Erwin... Merci de m'avoir sauvé la vie. Encore une fois.
- C'est normal de protéger les personnes qui nous sont chères.
- Oui... Le regard du caporal s'assombrit.
- Par contre, je me pose encore une question.
- C'est quoi ?
- Lorsque tu étais en train de tomber, tu ne faisais aucun mouvement pour essayer de te rattraper. En plus, quand je t'ai récupéré, tu avais les yeux fermés, comme si tu acceptais ce qui arrivait, comme si tu étais résolu à mourir.
- Oh. Eh bien, c'était peut-être le cas.
- D'accord je v- Quoi ?!
- La nuit tombe, il faut qu'on dise aux jeunes de rentrer.
- Attend Livaï ! Cria Erwin en retenant le soldat par le bras.
- Quoi ? Répondit le caporal sur un ton un peu plus froid que ce qu'il aurait voulu.
- Comment ça, tu étais prêt à mourir ?!
Le soldat aux cheveux noirs baissa la tête.
- La culpabilité. Tu connais ça aussi Erwin, non ? Alors tu peux comprendre. »
Il dégagea son bras de l'emprise du major et s'en alla, laissant le blond tellement sous le choc qu'il ne lui courut pas après.

Alors qu'il s'éloignait le plus vite possible, le caporal chef réfléchissait à toute allure. Bordel, se dit-il, j'ai encore fait de la merde. Pourquoi je raconte tout ça ? Juste parce qu'il a dit que j'étais quelqu'un d'important pour lui ? Qu'il m'a fait un câlin ? Ridicule. Je réagis comme un ado en rut.

De son côté, le major pensait aussi à ce qu'il venait de se passer. Les dernières paroles du soldat tournaient en boucle dans sa tête. La culpabilité... ce sentiment qui rongeait toute ses journées, le caporal le ressentait lui aussi. Au vu de la douleur que cela lui procurait, le fait d'imaginer que quelqu'un d'autre, qui plus est Livaï, pouvait éprouver la même souffrance le rendait affreusement triste. La seule chose qui lui apportait un peu de joie, était la sensation qu'il avait éprouvé en serrant le soldat dans ses bras. Soudainement, il eut une révélation. Il n'y avait jamais pensé avant, mais cela lui apparu comme une évidence en cet instant. Il était amoureux du caporal.

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J'ai adoré écrire ce chapitre ! Qui vient avec moi tuer Petra ? Bon sinon j'espère que ça vous aura plus et encore une fois je vous remercie de me lire ! A dans trois jours !
PS : L'histoire aura donc une fin heureuse !

Toi et moi [Eruri]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant