STILL WANT YOU

Chapitre 3

Lorsque je fis mon apparition au lycée, tous les regards se braquèrent sur moi.

« - Elle a osé... »
« - Quelle débile. »
« - C'est vrai, que croyait-elle faire... »

Je resserrai l'emprise de mes mains sur mon sac et essayer d'avoir une démarche un peu plus assurée. Pour la première fois, je levais la tête et regardais mes camarades dans les yeux.
Leurs visages se décomposèrent à la vue de ma soudaine confiance en moi. N'y prêtant pas attention, ou du moins en essayant de ne pas y prêter attention, je continuais à marcher vers mon casier de trouvant au fond du couloir. J'entendais des rires et des filles pouffer. Tant qu'elle ne viennent pas m'insulter en face, je pense pouvoir gérer la situation. Est-ce que le fait que j'aille voir la direction les a fait se calmer ? Vont-ils moins me quereller ? Je soufflai un peu soulagée. Lorsque j'arrivai à mon casier, les rires se multiplièrent. Je ne comprenais pas. Qu'avais-je fais cette fois ? M'avait-on coller quelques chose sur le dos ? Étais-je venue en pyjama ? Alors que je m'apprêtais à ouvrir mon casier, je remarquais une présence à côté de moi.

« - Salut. Me dit le garçon du toit qui ouvrait son casier se trouvant juste à la gauche du mien. Je suis content de te retrouver dans ces conditions, je voulais m'excuser pour hier. Ses lèvres s'étirèrent légèrement laissant apparaître un sourire. »

Que fait-il ici ? Je ne m'attendais pas du tout à le revoir, c'est sûrement un nouveau. J'avais cogité plusieurs heures dans mon lit hier en me remémorant ses paroles. Il sentait toujours aussi bon. Ça me soulageait un peu de le revoir, je ne savais pas pourquoi. J'osais un petit sourire et me tournais vers mon casier. Lorsque je l'ouvris, des rires se firent entendre, montant à l'infini. Je criai d'horreur et tombai en arrière apeurée. Une armée de cafard jaillirent du casier, sortant dans tous les sens et s'approchant dangereusement de mes pieds tandis que j'essayai de reculer, difficilement puisque j'étais par terre.

« - C'était trop drôle ! Vous avez filmer ! »
« - Oh non ! Hahaha ! Vous avez vu le visage de cette pouffiasse ! »

Des larmes coulaient sur mon visage sans que je puisse les contrôler. Qu'avais-je espérer ? Ça ne s'arrêtera jamais. Je me relevai et partais en courant le plus vite possible vers la sortie. J'avais honte. Honte d'avoir cru que j'aurais une chance de sortir de ce cercle vicieux. Je courrais jusqu'à en perdre haleine, je courrais le plus loin possible. Sans m'arrêter, sans regarder où j'allais. J'ai été vraiment chanceuse de ne pas me faire renverser par une voiture. Quoique, ça ne m'aurait pas déplut à ce moment là. Ma gorge me brûlait, elle me suppliait de la laisser se reposer. Je m'arrêtais un instant et me penchai, les bras appuyés sur les cuisses, tandis que j'essayais de reprendre un peu mon souffle. Je sortis mon téléphone et tapais le code à toute vitesse, me trompant sur chaque chiffre. Une fois débloqué, j'allais sur les réseaux sociaux. Les vidéos tournaient partout. J'éclatai en sanglots, ne sachant plus quoi faire. Je ne voulais pas rentrer à la maison, et c'était impensable pour moi d'aller au lycée après ça. Je me dirigeai donc vers le seul endroit qui m'apaisait, la patinoire.
Le jeune homme arriva sur la place où se trouvait Yu-Na quelques instants auparavant. Il était exténué, il parcourus toute la ville pour la retrouver. Il ne l'a connaissait pas, mais quelques chose l'obligea à lui courir après.

« - Putain de merde... souffla t'il en passant sa main dans ses cheveux »

Il hésita entre retourner au lycée ou partir à sa recherche. Son cœur battait fort sur sa cage thoracique, menaçant de s'envoler. C'est avec rage qu'il retourna au lycée. Tout le monde avait déjà oublié ce qui venait de se passer, mais elle, elle n'allait jamais l'oublier.

Je patinais le sourire au lèvres, qui contrastait avec mes yeux rouges et mes larmes qui avait séché sur mes joues maintenant rougies par le froid. Patiner pour moi, c'était comme dessiner pour certains ou alors chanter pour d'autre. Je ne pouvais pas vivre sans la patinage. J'effectuais des sauts simples puis en tentais des plus dures. Peut m'importait si je je tombais où si je réussissais la figure à la perfection ; j'étais heureuse.

« - Jeune fille ! C'est l'heure du déjeuné ! Reviens à quatorze heure si tu veux patiner. Ça ferme ! »

Je me dirigeai vers la sortie à contre coeur. Qu'allais-je faire maintenant. Je n'avais pas faim du tout. J'aperçus au loin, un petit parc. Les enfants venaient de lâcher les balançoires pour aller manger sous ordre de leurs mères qui les attendaient à la sortie. Je me dirigeai dans conviction vers la balançoire où je m'assis. Je sortis mes devoirs et révisai un peu tandis que les heures passaient. Nous étions maintenant en fin d'après-midi, le soleil avait déjà commencer à descendre. Il était assez tôt mais nous étions au milieu de l'hiver.

Il était assez tard lorsque je fermai mon cahier d'anglais. Je dormais, angoissée de devoir me rendre au lycée le lendemain.