Chapitre 6

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Je me laissai glisser le long de la porte d'entrée a peine arrivée. Que s'est-il passé ? Ai-je rêvé ? Je posai ma main glacé sur ma poitrine, sous mon t-shirt, pour essayer de calmer les battements de mon cœur devenues irréguliers.

« - Calme-toi. Calme-toi. Calme-toi. Tout va bien se passer, demain tout le monde aura oublié ce qu'il s'est passé et le monde continuera de tourner comme si de rien n'était. Donc calme-toi. Murmurai-je, Non ! Je n'arrive pas à me calmer. Voulait-il vraiment m'embrasser ? Ce n'était peut-être que le fruit de mon imagination. Continuai-je en vérifiant ma fièvre, Oui. Je n'ai pas dormis plus de cinq heures depuis des jours, je ne mange que de la mal-bouffe. C'est sûrement des effets secondaires. »

A demi satisfaite de cet explication je me dirigeai vers ma chambre prenant soin de ne pas faire de bruit puis m'allongeai dans mon lit sans prendre la peine d'allumer une lumière ou de me déshabiller. Je m'endormis directement, demain allais être, je le sens, une longue journée.

Je me réveillai à cause des rayons de soleil filtrant à travers mes rideaux. Un bras non-identifié passa sous mon aisselle pour me ramener contre un torse dur et chaud. Une respiration régulière et légère. Je me retournai doucement, je me sentais à l'aise dans ces bras.
« - Je suis au paradis ? Murmurai-je
- Non. Comment peux-tu espérer aller au Paradis après t'être suicidée. Dit Taehyung, je fronçais les sourcils mais mon visage se décomposa totalement lorsqu'il prononça sa dernière phrase. Tu es au meeting de Barbara Palvin.
- Quoi ? »

Je me réveillai brusquement et tombai du lit, entraînant avec moi ma couverture. C'était quoi ce rêve ? Je me relevai avant d'un bon et me dirigeai vers la salle de bain, l'esprit tout retourné. Je m'aspergeai le visage d'eau froide pour essayer de paraître un peu plus en bonne santé. Ma peau était pâle et des énormes cernes se creusaient sou mes yeux. Je devrais peut-être mettre un peu de maquillage pour faire bonne impression le premier jour ?  Je secouai la tête en riant. Comme si je m'étais déjà maquillé auparavant... Je m'habillai normalement avant de descendre au rai de chaussé. Pil-So et ma mère étaient déjà entrain de petit déjeuner.

« - J'ai trouvé un travail, je commence ce soir à dix-huit heure.
- D'accord. Dit ma mère en croquant dans son pain aux haricots rouge. »

Je souri. Ça pouvait être minime pour quelqu'un d'autres mais le fait que ma mère m'adresse un mot signifiait beaucoup pour pour après cette grosse dispute. Peut-être que dans quelques jours, elle me dira une phrase.

La journée passa assez vite. Je finissais mes dernières taches ménagères avant de décider que c'était l'heure de sortir.

« - Bonsoir. Dis-je en passant les portes du café
- Bonsoir. Dis le gérant en arrivant à ma hauteur, il me regarda de la tête au pied avant de continuer. Parfait, tu peux aller enfiler ta tenue de travail et commencer dès maintenant. Tu sais faire un café ?
- Oui bien sûr monsieur. Dis-je en souriant poliment
- Bien ça suffira. »

Je lui souris avant de me diriger vers les vestiaires. Ça devait être un nouveau café puisque qu'il n'y avait pas grand monde et aucun employé. J'ouvris mon casier, c'est à dire le seul où il y avait un nom. Je grimaçais en dépliant l'uniforme. Ça a l'air d'être assez court, j'aurais du préciser que je suis assez grande. Je l'enfilai avant de m'observer dans le miroir. Elle était vraiment courte. La jupe m'arrivait à peine en haut des cuisse. Impossible, je refuse de travailler dans ces conditions.

« - Tu as finis ?
- Monsieur, j'ai un petit problème. L'uniforme est trop petit pour moi.
- Non, non je suis sûr que ça ira. Dit-il en entrant dans la pièce. Oui, c'est parfait.
- Monsieur, je ne suis pas très à l'aise dans cette tenue-
- Vas travailler on en reparlera à la fin du service.
- Mais-
- Tu ne voudrais pas te faire renvoyer avant même d'avoir commencer si ?
- Non... Bien sûr, excusez-moi... Dis-je en sortant de la pièce. »

La soirée fut longue. Les commandes de jeunes hommes affluaient et c'était dur à gérer étant seule et sans expérience.

« - Mademoiselle ! Ma bière est tombée !
- Je vous en apporte une nouvelle.
- Il faudrait ramasser d'abord. Ce serait dommage si je me coupais avec un morceau de verre.
- Je- Oui excusez-moi j'arrive tout de suite. »

Je fis tout mes efforts pour me baisser sans que la jupe ne remonte trop. J'étais vraiment mal à l'aise dans cette tenue. J'en toucherais quelques mots au patron dès la fin de mon service qui d'ailleurs approchait.
Je finis de ranger le dernier verre à sa place avant de me diriger vers la table où M. Young m'attendait.

« - Merci. Tu as fais du bon travail. Tu peux rentrer chez toi.
- A propos de l'uniforme je-
- Nous en parlerons la prochaine fois. Je dois partir. »

Je le regardais s'éloigner.

« - Va te rhabiller. Tiens les clés, n'oublie pas de fermer en partant.
- Oui- »

Je me dirigeai, dépitée vers les vestiaires. Après avoir fermé je pris le bus et rentrai chez moi exténuée. Je passais dans le salon, où Pil-So et maman dînaient en regardant la télévision.

« - Noona. Ça s'est bien passé ? Dit-il en se retournant vers moi tandis que ma mère mis en pause la télévision
- Oui. Relativement.
- Relativement ?
- Mon uniforme de travail est un peu trop petit pour moi...
- Parles en à ton supérieur.
- Je l'ai fais. Il ne peux pas m'aider.
- Passe le moi, je verrais ce que je peux faire. Dit ma mère
- C'est que...
- Passe.
- Tiens. »

Le visage de ma mère se décomposa lorsqu'elle le sortit du sac.

« - Tu te fiches de moi ?
- J-Je...
- C'est ça ta tenue de travail ? Tu es sérieuse ? Démissionne dès maintenant ! Cria-t'elle
- Mais maman ! Ça a été vraiment dur de trouver ce travail ! Si je démissionne je te garantis que je n'en trouverais pas un aussi bien payée avant dans deux mois !
- Je m'en fiche ! Démissionne ! Tu t'es prise pour une prostituer ?
- Arrête de faire comme si tu t'inquiétais pour moi ! Criai-je Même si je vendais mon corps tu t'en ficherais !
- Oui ! C'est ça ! Je m'en fiche ! Va le vendre ton corps.
- Oui c'est ce que je vais faire ! Des maintenant ! Criai-je »

Je me tenais la joue. Elle m'avait gifler, je ne l'avais pas du tout vu venir celle-là. Je lui lançais un regard noir et mes yeux s'embuèrent sans que je ne puisse rien y faire. Pil-So observait la scène silencieux. Je lui arrachais les deux bouts de tissus des mains avant de me diriger en courant vers la sortie. Je voulais être seule. Je fermai la porte et m'installai juste à côté du portail, la tête dans les bras.

STILL WANT YOUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant