Partie I Chapitre 24: L'indifférence

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« Il y a pire que la haine ; il y a l'indifférence » Yvon Deveault

L'indifférence. Quel mot lourd de sens. Un mot que Drago ne connaissait que trop bien, ou qu'il avait appris à connaître plutôt. Depuis dix jours. Dix jours qu'il était devenu totalement invisible à ses yeux. Presque inexistant.

Il avait l'habitude, désormais, de leurs disputes, du fait qu'elle l'ignore quelques temps. Mais là, la situation n'était pas du tout la même. Elle faisait plus que de l'ignorer, elle l'évitait totalement.

Il lui avait semblé apercevoir sa chevelure au détour d'un couloir. Mais aucun signe réel d'elle, aucun mot de sa part. Pas le moindre sourire ni même un froncement de sourcil. Si Narcissa ne lui parlait pas de la jeune brune, chaque soir au dîner, il aurait même pu penser qu'elle n'était que le fruit de son imagination. 

Drago, lassé de cette situation, avait demandé à Beesy d'aller parler à Hermione pour lui, mais le petit elfe lui avait répondu d'un ton plein de reproches : « C'est vous qui avait fauté, alors allez régler ça vous même ». Choqué de ce ton qu'employait son elfe, il avait pensé à le punir, mais cela n'aurait fait qu'accroître  la colère d'Hermione.

Alors pour la faire réagir, il avait invité Pansy à venir passer des après-midi, et même certaines nuits. C'était une réaction enfantine, il le savait. Cependant, c'était le seul moyen de blesser la gryffondor, autant qu'elle le blessait à l'ignorer. Car si les hommes n'aiment pas être éviter, les femmes ne supportent pas d'être remplacer, se disait-il. 

En parlant de Pansy, il avait aborder avec toute franchise, leurs amitié amélioré, et ils en étaient venus tout deux à la conclusion que cela devait cesser. Pansy était prête à rencontrer quelqu'un, à trouver l'amour, et elle avait bien remarqué comment son ami regardait et cherchait sans cesse sa prisonnière, qu'il avait haït tant d'années. Un soir, alors qu'ils parlaient longuement, assis sur le lit du blond, elle lui avait posé la question de but en blanc : 

- Dis moi Drago, si tu étais amoureux, tu me l'aurais dit pas vrai ?

- Oui, pourquoi ? avait-il répondu naîvement

- Alors pourquoi tu me mens, espèce de troll ? lui avait-elle lancé, tout en lui assénant une claque derrière le crâne

- Aie ! Mais ça va pas ? criait-il

- Répond à ma question !

- Mais de quoi tu parles ?

- Mais de ta Granger voyons ! Tu ne crois pas que j'ai remarqué ton air triste quand elle t'ignore, et ta mine déconfite quand tu n'arrives pas à lui parler ? argumenta t-elle tout en l'imitant

- N'importe quoi, tu es vraiment devenu folle, dit-il dit en levant les yeux aux ciel.

- Non du tout, je suis certaine de ce que je vois. Je te connais très bien, et tu n'as jamais eu cette réaction pour aucune fille. Je suis heureuse que tu aies enfin un cœur, même si c'est pour Granger qu'il bat, se moquait-elle

- Arrête tes idioties Pansy. Et puis, tu as bien vu qu'elle m'ignore, donc cela ne sert à rien d'en parler.

- Si justement ! Si elle t'ignore c'est qu'il y a bien une raison, même si Blaise me l'a soufflé à l'oreille. Je suis d'ailleurs contente de provoquer chez cette gryffondor, une telle peur et un manque de confiance en elle  qu'elle se sentes menacée.

- Tu es vraiment une peste. Et qu'est-ce que tu veux dire ? la questionna t-il

- Mais enfin ! Si elle te fais la tête, c'est parce qu'elle est jalouse, tout simplement. Tu es vraiment dénué de toute intelligence parfois. Laisse moi lui parler, je vais régler ça.

- Mauvaise idée, elle te déteste autant que moi, si ce n'est pas plus ! la freina t-il

- Elle a réussi à t'apprécier malgré ton caractère de centaure, alors crois moi ça va être très facile. »

Cela faisait désormais deux jours, qu'il avait eu cette discussion avec la Serpentarde. Impatient, il lui avait envoyé plusieurs  lettres le matin même pour savoir quand est-ce qu'elle comptait parler à la gryffondor. Mais ces lettres étaient désormais sans réponse. C'est ce qu'il pensait jusqu'à ce que Pansy, débarque dans son bureau. 

- Pansy ? Qu'est ce que tu viens faire ici ? dit-il irrité

- Ne prend pas cet air fâché avec moi Drago Malefoy ! Tu me harcèles de lettres depuis ce matin, c'est plutôt à moi d'être en colère.

Tout en disant cela, elle enleva son long manteau noir, posa son sac à main sur le bureau du beau blond, et s'en alla en direction du couloir. 

- Mais ou va tu maintenant ? lui cria t-il

- Lui parler sombre idiot ! »

Pansy se mit alors à la quête d'Hermione, qu'elle trouva facilement dans la bibliothèque. Elle regarda un instant sa futur interlocutrice avant d'entrer faisant claquer ses talons hauts contre le parquet. Hermione, intriguée par ce bruit leva les yeux, et sentit la haine monter en elle. 

- Qu'est ce que tu veux Parkinson ? cracha t-elle en se levant, les poings serrés

- Du calme la lionne, je viens passer un bon moment entre filles. Drago est intéressant, mais il a vraiment la capacité émotionnelle d'un gobelin.

- Tout comme Ron..  ne pu s'empêcher de dire la brune

- Oui peut-être, bref. Je sais que tu me détestes, et je te rassures, je ne t'aime pas trop non plus. Mais je sais aussi, que Drago, semble t'apprécier, malgré que je ne comprennes pas trop pourquoi...

- Si c'est pour me faire des remarques sur mon physique, tu peux tout aussi bien partir.

- Bon très bien, je vais aller vite alors. Je sais pourquoi tu l'ignores, et que c'est en partie de ma faute, mais il a réellement l'air de tenir à toi. Je le connaît depuis longtemps, et je ne l'ai jamais vu aussi préoccupé par une fille. Alors si toi aussi tu tiens à lui, tu devrais lui dire, ou au moins lui parler. Nous sommes dans une époque incertaine, où l'on risque tous de mourir dans très peu de temps, alors ne gâchez pas le temps que vous avez ensemble. Je ne t'aimes pas, c'est sûre, et tu ne me supportes pas. Mais si mon ami, semble penser que tu mérites son amour, alors je lui fais confiance.

Sur ces mots, Pansy fit demi-tour, laissant Hermione plongée dans ses pensées. 

- Une dernière chose. Fit la Serpentarde. Demain aura lieu un bal masqué, que Voldemort organise. Les prisonniers, comme toi, sont aussi invités. Cette soirée sera sûrement un tournant dans cette guerre, je pense, alors ne perd pas plus de temps à réfléchir et fonce.


A quelques kilomètres de là, Neville Londubat trainait sur le Chemin de Traverse et semblait chercher quelque chose ou quelqu'un. La marque des Ténèbres flottait dans le ciel, comme un mauvais présage.  Il ne cessait de jeter des coups d'œil autour de lui, pas si serein qu'il voulait le faire croire. Quand tout à coup, il fut entouré par une troupe d'hommes, portant les masques typiques des Mangemorts. 

- Tu cherches quelque chose Londubat ? ria un homme

- Vous êtes si lâches que vous n'osez montrer votre visage ? répondit Neville

- Et toi, tu es tellement stupide que tu oses te montrer dans cette rue.

A ces mots, un sort d'Imperium fusa, sans que le résistant ne puisses rien faire. Il était désormais à la merci de ses ennemis.

Et demain, le monde sorcier saurait que Neville Londubat, l'un des piliers de l'Ordre avait été attrapé.

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