Partie I Chapitre 16: La clairière

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Narcissa Malefoy avait été une femme fidèle et aimante. Elle était tombée amoureuse jeune, peut être même trop jeune, de Lucius Malefoy. Cet homme lui avait tout appris: l'amour, le bonheur, la loyauté mais aussi la déception, la tristesse et la haine.

Et oui, lorsqu'ils étaient jeune, ils avaient vécu un amour passionnel, un amour fusionnel. Leurs premières années de couple et de mariage avait étaient un réel conte de fées. Mais le temps avait passé et l'amour s'était essoufflé. Oh bien sûr la maternité et la naissance de leurs fils avait été un vrai bonheur. Cela avait donné un élan de gaieté dans leurs quotidien, ce petit garçon qui ressemblait à un ange était arrivé au bon moment, pour ne pas que le couple vire au désastre.
Narcissa avait pensé naturellement qu'un enfant suffirait, qu'il sauverait le couple mais il avait seulement été le  lien qui réunissait les deux adultes.

Le sang a lui seul ne fait pas la famille, il faut aussi l'amour. Et chez les Malefoy, l'amour était un sentiment complexe.

Avec les années, Lucius était devenu cet homme froid et détestable qui idolâtrait le seigneur des ténèbres, incapable de voir que sa femme souffrait de son absence, il l'avait tout simplement négligé. 
Narcissa, trop gentille, était resté à ses côtés, d'abord pour son fils mais aussi pour la gloire de la famille qu'ils représentaient ensemble . N'en déplaise aux nombreuses femmes qui l'a critiquaient, elle n'était pas faible juste dévouée.
Et puis, son mari avait fini par n'être qu'un glaçon, un  homme habitait par la haine. Il avait endigué Drago dans la noirceur, l'avait forcé à grandir plus vite que les autres enfants de son âge, l'avait forcé à ne ressentir aucune émotion ou du moins à ne pas les montrer. Il avait appris à son fils à n'être qu'un soldat et non un homme.

Depuis la mort de son époux, tout avait changé. Elle avait compris qu'elle n'avait pas besoin de conte de fée, mais juste de quelqu'un avec qui elle se sentait bien. Et elle l'avait trouvé, au détour d'une rue.

C'était un homme droit et honnête, un homme fort et courageux. Un homme qui n'était  pas associé  à la magie noir, qui n'était pas obsédé par le pouvoir. Un homme bien différent de tout ce qu'elle avait toujours connu. Et elle se sentait enfin redevenir femme. Son rôle de mère lui allait parfaitement et elle adorait cela, mais elle avait oublié ce que c'était de se sentir femme, de se sentir belle.

Cependant, si elle arrivait à se sortir, peu à peu de toutes ces années de souffrance, il n'en était rien pour Drago. Il fallait qu'elle l'aide à devenir un homme bon, un homme respectable.

Assise devant son miroir, elle regardait son reflet. Narcissa était  une très belle femme, élégante et raffinée, mais le temps avait passé...
La quarantenaire fut sorties de ses pensées lorsqu'elle vit passée une petite brune devant sa porte de chambre.

« - Hermione, venez s'il vous plaît, déclara t'elle

- Oui, madame. Vous allez bien ? Vous avez besoin de quelque chose ?

- Puis-je vous poser une question ? demanda Narcissa angoissée

- Oui, bien sûr, dit-elle d'un ton rassurant

- Pensez vous qu'arrivé à un certain âge, une femme doit se sentir coupable ou l'être , si.. admettons, comment dire... elle...

- Rencontre un homme ? supposa la jeune femme

- Euh... oui... Comment avez vous deviné ? demanda t'elle honteuse

- Vous sortez beaucoup en ce moment, oh c'est une très bonne chose. Après tout ce que vous avez vécu ces dernières années, vous avez le droit d'être heureuse, sourit doucement Hermione

- Mais regardez moi, je suis comme une rose fanée et ridée !

- Ma grand-mère disait toujours que les rides sont les reflets de la vie d'une femme. Il ne faut  pas en avoir honte, elles sont une partie de vous, elles reflètent votre vie, vos peines et vos rires, répondit la lionne d'un ton rassurant

- Mais que va dire Drago de tout ça ? Me voir avec un autre homme que son père.. Il n'acceptera jamais ! Vous le connaissez, vous savez à quel point il peut être impulsif ! paniqua la blonde .

- Drago n'est pas obligé de tout savoir, enfin pas tout de suite. Profitez et vous verrez avec le temps, ajouta t-elle avec un sourire malicieux. Parfois une relation cachée se révèle être plus belle qu'une relation déjà montrée au grand jour.

- Vous avez raison. Merci Hermione. »

Oui, la jeune brune avait raison:  le temps avait passé, des rides d'inquiétude s'étaient installées au creux de ses yeux, laissant derrière elles les traces de sa vie tumultueuses et chamboulés. D'autres s'étaient créer aux coins de ses lèvres, exprimant les nombreux rires et bons moments que son fils lui avait offerts. Ses rides étaient les témoins de sa vie et de ses souvenirs.

Quelque part au milieu de l'Ecosse.

L'Écosse est un pays réputé pour ses kilomètres de terres, pour ses nombreux lacs et ruisseaux.
Au milieu d'une clairière, se tenait un jeune homme blond, droit comme un pique. Il était fier, et regardait l'horizon et le soleil éclatant. La clairière avait abrité, il y a quelques heures, une bataille sanglante entre le parti du Seigneur des ténèbres et celui de l'Ordre du Phœnix.

Les batailles étaient de plus en plus fréquentes dans le monde des sorciers. Cependant afin d'éviter d'alerter la population, déjà bien trop touchée par cette guerre, il avait été convenu que les champs de batailles seraient isolés. L'ordre avait du sûrement s'inspirer de la première guerre mondiale des moldus, et essayait de reproduire le front, les tranchés.

Drago se mit en marche.
Gisant épaules contre épaules, têtes contre pieds, des centaines de blessés étaient éparpillés sur l'ensemble de la clairière. Certains demeuraient immobile, mais une grande majorité se tordaient en gémissant. Partout on voyait du sang, sur le sol, sur les corps, sur les vêtements. Partout on entendait des hurlements, des gémissements de douleurs. L'odeur qui se dégageait de cet endroit était âcre et nauséabonde. La clairière sentait définitivement la mort, le sang, la sueur, les corps sales.

L'ancien serpentard déambulait au milieux des corps et des blessés, reconnaissant quelques anciens camarades et d'autres personnes déjà croisées, quelques mois plus tôt durant la bataille de Poudlard. Son visage restait infaillible, froid, personne n'aurait pu dire ce qu'il ressentait. Il avait tout d'un jeune homme distingué et pourtant glacial, mais à l'intérieur il hurlait.
Il se sentait sale, misérable, égoïste.

En réalité il était fatigué, épuisé de cette guerre incessante, de cette pression autour de lui, de cette haine. Il détestait sa vie, il détestait cette guerre, il détestait Voldemort pour qui il « travaillait », il détestait l'Ordre dont il devait tuer chacun des membres.

Il avait  toujours était quelqu'un de solitaire, un jeune homme qui n'avait besoin de personne, sauf si lui le décidait. Quelqu'un qui méprisait et se moquait même de ces autres congénères. Aujourd'hui il se sentait plus seul que jamais. Il ressentait le poids du monde sur ses épaules, il ressentait toute la culpabilité qui l'habitait.

De plus, depuis le fameux dîner ou Blaise l'avait surpris avec Hermione et le meurtre, il s'était évertuer à ignorer la brune. Il refusait de se rapprocher d'elle, cela ne lui était pas permis. Et puis il n'en avait tout simplement pas envie, à près tout elle n'était que sa prisonnière. Une vulgaire miss-je-sais-tout.

Drago était épuisé de cette vie qu'il n'avait pas choisi. Il n'avait toujours était que le garçon qui n'avait pas eu le choix. Celui à qui on avait imposé un père partisan des ténèbres, une famille si compliqué,  un rôle d'enfant manipulateur, une haine envers Potter et compagnie...
Et encore aujourd'hui, cela se répétait. Il y a à peine deux heures, alors que la bataille faisait rage, Voldemort l'avait contraint à faire une chose dont jamais avant ça, il ne se serait senti capable. Une chose atroce, un acte inimaginable et dénué de tout sens.

Aujourd'hui, Drago avait tué quelqu'un. Et  le souvenir de la mort qui s'empare d'un corps, le poursuivrait jusqu'à la fin de sa vie.

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