Partie I Chapitre 10: La haine

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En rentrant au Manoir, Drago n'entendit pas un bruit, tout était silencieux. Étrangement silencieux même quand on savait que Narcissa Malefoy, cette femme si bavarde et curieuse occupait les lieux.  Sur la commode de l'entrée il vit un mot écrit à la main « Je suis partie faire quelques courses sur le Chemin de Traverse. Narcissa ». Le jeune homme ravit d'avoir un peu de répit loin de sa mère en profita alors pour se servir un whisky pur feu et s'installer confortablement dans le fauteuil du salon.

Le liquide amer qui coulait dans sa gorge, lui procura une sensation de bien être, chose qu'il n'avait pas ressenti depuis un moment déjà. En prenant la place de bras droit du Seigneur des Ténèbres, Drago avait eu accès à de nombreux privilèges, mais aussi beaucoup de responsabilités et de stress. Il ne cessait de penser aux plans d'attaques, de se demander ou était caché l'Ordre du Phoenix, d'avoir peur que l'on torture sa mère à cause de ses échecs.  Si certains mangemort s'étaient enrôlé par conviction, Drago avait été contraint de rejoindre les rangs. Sa seule motivation était la sécurité de sa mère. La plus grande peur de Drago, en réalité était de ressembler à son père, si auparavant il l'idolâtrait, aujourd'hui il avait la nausée en pensant à lui. De plus le fait d'habiter aux cotés de sa mère et de cette satanée Granger n'arrangeait en rien la situation.

Granger.

Ce nom qu'il détestait depuis le début de son adolescence, cette fille qui était meilleure que lui, plus intelligente, plus courageuse. Cette fille, qui n'en étant qu'une fille de Moldus, avait su se faire apprécier de la majorité des sorciers. Cette fille qui arrivait à le mettre dans une si grande colère qu'il n'arrivait plus à se contrôler. Alors que le jeune homme réfléchissait au lien qu'il devait créer avec sa captive pour avoir des informations, Hermione entra avec hâte dans la pièce. 

« Granger que fais-tu là ? grogna Drago décidément peut enclin à la supporter

- Oh ! s'exclama t-elle surprise, je pensais être seule, je ne t'ai pas entendu. Je ne t'embête pas plus longtemps.

- Granger, au bout du couloir de l'aile ouest il y a une chambre, prend la, ce seras plus confortable que le cachot.

- Non sans façon. répondit-elle d'un ton condescendant.

- Comment ça non ? demanda Drago ahuris

- Ne crois pas pouvoir te montrer gentil et attentionné Malefoy. J'ai entendu ta dispute avec ta mère, d'ailleurs toute l'Angleterre a du l'entendre vu le niveau sonore. Je ne veux pas de ta chambre, connaissant les propos que tu utilises à mon égard et à quel point l'idée que je dorme dans une chambre te révulses. Ton numéro de gentil ne marche pas avec moi, tu essaie juste d'obéir à ta mère en parfait petit enfant gâté que tu es, cracha la jeune femme

- Oh Granger tu ne changeras jamais ! Toujours avec tes idées et principes inutiles, déjà à Poudlard tu étais chiante avec ta voix aiguë et tes leçons de moral. Mais alors là tu as le record de la femme la plus énervante. Tu ne veux pas juste pour une fois, faire ce qu'on te dit et fermer ta grande bouche?! C'est ça le problème avec toi, tu n'obéis jamais, tu es toujours là à négocier, à contredire tout le monde sous prétexte que tu as lu tous les livres possibles et inimaginables. Cela ne fais pas de toi quelqu'un d'intelligent, au contraire. Si tu étais aussi intelligente qu'on le raconte, tu accepterais sans broncher cette maudite chambre et tu saurais qu'il ne faut pas me mettre en colère !

- Je n'ai pas peur de toi. Tes menaces ne marchent pas. Tu n'es rien ! Tu n'es pas l'homme fort que tu te complais à penser. Tu n'es qu'un lâche, tu l'étais déjà à onze ans et regarde toi tu n'as toujours pas évolué. Le fait d'être le toutou en chef de Voldemort ne fait pas de toi un homme mais simplement un imbécile. 

Drago se leva d'un bond en écoutant les mots de la jeune femme, il se précipita sur elle, la colla contre le mur et lui attrapa la gorge. Sa poigne se resserra durement sur le cou pâle d'Hermione. Elle manquait d'air, se sentant étouffer, cependant elle ne baissa pas le regard et ne montra aucun signe de faiblesse. Ils se regardaient droit dans les yeux avec haine. Les deux individus étaient tout aussi têtus l'un que l'autre, Hermione ne voulant pas montrer sa faiblesse, Drago ne voulant pas perdre le contrôle et le pouvoir qu'il exerçait sur elle. Ils s'étaient tout deux engagés dans un combat où il ne pouvait avoir de gagnant, ils étaient aussi intelligents, que pugnaces et ils en étaient pleinement conscients. Le jeune blond haïssait ce comportement chez la brune, elle était trop fougueuse, trop courageuse et téméraire. Drago approcha ses lèvre près du lobe d'Hermione et chuchota :

«  Je pourrais te tuer là, maintenant. Mais ce serait te donner trop d'importance Sang-de-Bourbe ». 

Il écarta alors sa large main de la gorge de la jeune brune et partit sans un regard dans son bureau. Hermione tomba sur le sol, essayant tant bien que mal de reprendre sa respiration. Sa haine envers lui ne faisait que grandir. Il n'était qu'un lâche, se servant de la violence comme défense. Elle senti alors un sentiment de fierté, sa violence était le signe qu'elle l'avait blessé, touché dans son ego. Hermione pris cela pour une victoire, et se promit de ne pas baisser les bras, de ne pas perdre face devant lui. De ne pas oublier qui elle était. 

Une fois remise de cette entrevue, Hermione se leva et prépara le souper à l'aide de Beesy. Les deux esclaves ne se parlaient pas beaucoup sauf pour parler cuisine ou se répartir le travail durant la journée. Hermione savait que Beesy ne la portait pas dans son cœur, c'était un elfe de maison loyal et qui défendait son maître. Jamais, Beesy n'osa aborder les disputes violentes des deux ennemis.  Cependant l'elfe de maison ne se montrait pas désagréable, et appréciait même la présence de l'adolescente. Elles ne seraient jamais amies, mais Hermione espérait au fond d'elle que le jour où elle tenterait de s'enfuir, Beesy la comprendrait et l'aiderait. 

La soirée passa lentement, personne ne revit Drago qui s'était une fois de plus enfermé dans son bureau. Narcissa Malefoy rentra tard et pris son dîner seule dans la grande salle à manger, Hermione n'ayant pas la force de faire la discussion et de lui mentir au sujet de son fils, pris la direction du cachot où elle dormait. Néanmoins, une fois arrivée devant la grille, elle aperçut un lit à baldaquin semblable à ceux de Poudlard. Le bois était massif, mais les draps étaient en satin rouge. Elle trouva accroché au bois un mot, écrit à la plume : 

«  Granger, tu ne veux pas de la chambre, mais accepte au moins ce lit, tu dormiras certainement mieux. J'aimerais te parler demain, rejoins moi si tu le veux bien, devant le grand chêne au bout du parc. D.M ».

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