Chapitre 12

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Il n'a pas essayé de revenir vers moi pendant les semaines qui ont suivi. Il se contentais de me regarder tristement au début puis plus du tout depuis quelques temps. Et je crois que c'est ça qui me fait le plus de mal. Il s'en fiche de m'avoir perdue. Et moi, je l'aime encore de toutes mes forces. Ça me brûle le ventre. Il me manque. J'ai envie de le ravoir tout contre moi et de l'embrasser, mes mains dans ses cheveux. Mais lui n'en a rien à foutre. Littéralement. Maintenant, lorsque je passe près de lui dans les couloirs, il m'ignore, fait comme si je n'existais pas. J'enrage. Je le déteste de me faire ça après tout ce qu'on a vécu. Alors, je reste avec Anna, Noelle, Georgia-Rose et Carolina. Elles, au moins, elles sont là pour moi.

Mais je pleure encore tous les soirs dans mon lit. Son absence à creusé un grand vide dans mon cœur et dans ma vie. Il me manque putain. Et ça m'énerve tellement parce que j'ai l'impression de gâcher l'année dont j'ai tant rêvé pour un pauvre mec. Parce que je sais que je l'aime. Je l'aime de tout mon cœur. Et j'aurais envie d'améliorer la situation. Mais je ne sais pas comment faire.

Je marche dans les couloirs. Je suis pressée, j'ai un cours dans deux minutes à l'autre bout du lycée et j'ai pas envie d'être en retard. Un groupe de mec bouchent tout le passage. Je pâlit. Je reconnais chacun d'entre eux. Ils sont sept environ, dont Aidan. Ce sont tous les potes qu'il s'est fait en début d'année et qu'il n'a pas lâché depuis. Je donne un coup de coude dans un en demandant « pardon ». Il se retourne. C'est Bryan. Je me souviens bien de lui. C'est lui qui avait crié dans la classe le jour de la rentrée. Au début, je n'avais pas compris de qui il parlait. Maintenant, très bien.

- Tu veux passer ? me demande-t-il sarcastiquement.

Je soupire. Je sens le regard d'Aidan peser lourdement sur moi.

- Je vais me pousser la française, t'inquiètes pas pour ça.

Il pose ses deux grosses mains sur mes épaules. Je veux hurler. Je dégage ses deux mains dégueulasse et lui redonne un coup de coude avant de me tourner vers Aidan.

- Et toi, je sais pas, fais quelque chose non ? Putain !

Aidan hausse les sourcils.

- Quoi, moi ?

Je lève les yeux au ciel et part en accélérant le pas.

- Isla, attends-moi !

Aidan me rattrape bien vite. Il se met en face de moi.

- Tu m'en veux ?

- J'ai un milliard de raison de t'en vouloir.

- Qui sont ? dit-il, les sourcils levés.

- Tu t'en fou du mal que tu m'as fait, Aidan ?

- Non, je m'en fou pas. Je m'en fou absolument pas. Mais c'est toi qui m'a rayé de ta vie sans me laisser une seule chance de m'expliquer.

- Je ne voulais pas que tu partes, ok ? Je voulais que tu restes. Je savais pas quoi faire, j'étais triste et en colère. Et la seule chose que tu as trouvé à faire, c'est de réellement me laisser. Alors que j'avais besoin de toi et tu as été incapable de le voir, ça ! Tu m'as complètement ignorée, tu as fait comme si je n'existais pas, pas plus que ce qu'on à vécu.

Aidan ne répond pas. Il à la tête baissé. Il ne me regarde même pas dans les yeux.

- Et tu sais ce que je trouve le plus dur ? C'est que c'est à moi de me justifier alors que ce n'est même pas moi qui suis en tort.

Sur ces mots, je tourne les talons et m'en vais. Je suis bien trop en retard pour mon cours. J'irais à l'heure d'après. Des larmes roulent sur mes joues dans un silence glaçant.

Je repense à tout ce qu'on à fait tous les deux. A la première fois qu'on s'est embrassés, nos nuits ensemble, les musiques qu'on a écoutées. Je pensais sincèrement Aidan capable de compassion. Visiblement, ça n'est pas le cas. Il n'a su faire preuve que d'arrogance.

Je vais en cours l'heure d'après. Puis celle d'après. Puis je vais à l'athlétisme avec Georgia-Rose. Je ne lui raconte pas mon altercation avec Aidan. Puis je rentre chez moi. Ce soir, c'est les vacances de février. Alors je n'ai pas cours pendant deux semaines. Ce qui veut dire que je ne vais pas revoir Aidan et ça me soulage.

Je remonte dans ma chambre après avoir mangé et me prépare à aller me coucher quand je reçoit un message. D'Aidan. Evidemment.

For you - Aidan GallagherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant