ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 32

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Je veux voir ton monde.

Tout était parti de cette phrase prononcée un jour dans l'intimité de la grotte. Maël était allongé sur les cuisses de Leo qui ne se lassaient jamais de caresser ses mèches blondes comme les blés quand la sirène avait brisé le silence planant dans la pièce pour prononcer ces mots.

Maël n'avait trouvé aucun argument pour ne pas le faire.

C'est ainsi qu'ils s'étaient retrouvés tous les deux dans la chambre de Maël un jour particulièrement ensoleillé. Le plan comportait plusieurs étapes.

Premièrement : faire entrer en douce l'homme-sirène chez lui.

Maël avait profité que ses parents soient partis accompagnés de Noë et Nolan pour inviter son petit-ami chez lui. Enfermé (au cas où) dans la chambre de l'humain ils avaient passé en revue le contenu de l'armoire de Maël à la recherche d'une tenue adéquate à un rendez-vous.

Après de longues heures à déballer son armoire, Leo portait désormais un pantalon noir qui moulait les formes de son corps ainsi qu'un sweat blanc de Maël. Ce dernier n'avait pu s'empêcher de remarquer que Leo, comme toutes les petites amies avaient un penchant pour la subtilisation des sweats de leur petit ami.

Leo n'avait pas compris.

Mais il était vrai qu'il aimait ses vêtements larges qui dégageaient l'odeur sablée de Maël.

Maël avait quant à lui enfilé un pantalon cargo noir avec un t-shirt Under Armour moulant ses muscles sous son bombers. Après avoir récupéré son porte-monnaie et son téléphone, ils complétèrent leurs tenues de chaussures : petites Converses blanches pour Leo, Palladium noire pour Maël.

C'est main dans la main que l'humain emmena son petit-ami à la découverte de son monde.

Maël avait passé des semaines à réfléchir à ce qu'il lui montrerait et bien vite il s'était rendu compte qu'il y avait vraiment beaucoup de choses qu'il voulait lui montrer. Une seule sortie ne suffirait pas. Il avait été bien plus qu'heureux de se dire qu'ils feront d'autre sortie si tout ce passait bien.

Il avait impatience.

Pour aujourd'hui, il avait alors proposé à Maël de se promener le long de la plage, près des boutiques bordant l'océan. Leo avait été ravi par cette proposition, avouant alors à Maël qu'il aimait passer du temps à observer les humains se promener les soirs ainsi.

Main dans la main, ils prirent leurs temps pour se promener le long de la berge. Maël salua tous les habitants qui le reconnurent et il se fit la mission de raconter des anecdotes sur chacune de ces personnes à l'homme-sirène qui l'écoutait comme s'il portait la parole sainte.

Maël avait hésité à emmener Leo près du port et du marché de poisson mais dès que celui-ci sentit les délicieuses odeurs émanant de l'endroit, il avait réclamé. Contre toute attente, Leo ne s'offusqua pas contre les milliers de poissons morts étalés sur les tréteaux, ni les bacs remplis à ras-bords de petits crustacés. Sous son regard hagard, il avait même demandé à goûter une spécialité locale qui dégageait un fumet savourant.

Après avoir payé leur encas, ils s'étaient éloignés en direction du bord de la berge et avais pris place sur le petit muret face à l'océan. Leo assit tout contre lui, la tête posée sur son épaule dégustait sa brochette de poisson. Maël se sentait bien. Vraiment très bien.

Puis ils avaient repris leur balade. Maël lui avait montré tous les coins de la ville où il avait passé du temps : son lycée, la bibliothèque, le petit resto qu'il fréquentait en compagnie de ses amis. Leo était émerveillé, couvrant de son regard brillant l'humain qui luttait de plus en plus pour ne pas l'embrasser devant toutes les personnes qui le connaissaient au moins de nom.

Le chant de l'océan. Tome 2 : mor-brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant