ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 31

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« Leo ?! » L'appela Maël à peine était-il arrivé dans la grotte. Seul son écho lui répondit. Il traversa à la brasse la distance qui le séparait de l'éperon rocheux. Il s'y hissa et retira son sac à dos. De l'agitation dans l'eau attira son attention. Au moment même où il se tourna pour faire face à l'étendue bleue, la surface de celle-ci se fendit et une créature à la peau blanche apparut. Leo déposa ses lèvres dans un baiser timide sur celles de Maël qui avait instinctivement posé ses grandes mains caleuses sur les joues de l'homme-sirène pour le maintenir contre lui.

Il aimait ce genre de salutation.

« Coucou. »

« Coucou toi. » Lui répondit Maël en souriant contre ses lèvres, ses yeux pétillants d'amour.

Parce que c'était bien ça qu'il ressentait.

Un amour indicible pour Leo.

Maël relâcha le visage de son compagnon pour le laisser se hisser à son côté. Il en profita pour détailler sans vergogne les courbes de ce dernier. Les cheveux de Leo étaient plaqués contre son crâne, cachant son visage par endroit. L'humain tendit la main pour les repousser de ses yeux. Leo le regarda avec un sourire timide, rentrant légèrement sa tête dans ses épaules. Les doigts de l'humain s'attardèrent encore quelques secondes sur sa joue avant de porter son attention sur le bébé pieuvre qui dormait paisiblement sur l'épaule de la sirène.

En effet, depuis quelques jours, Leo était devenu la maman de substitution de ce céphalopode. Ce dernier, d'une légère teinte blanchâtre dormait paisiblement, ses petites tentacules fermement accrochées à la peau de la sirène. Maël souffla du nez devant l'incongruité de la situation.

Leo était la version aquatique du défenseur extrême des animaux.

Maël ne l'en trouvait que plus beau.

« Encore combien de temps ? »

« Je ne sais pas trop... Je dirais deux ou trois semaines. C'est une espèce qui ne vit pas très longtemps. »

Maël acquiesça. Leo était en train d'observer son compagnon à huit tentacules, loin dans ses songes. Maël, qui était appuyé sur ses bras en arrière, l'observa avec une douceur non feinte et ressentit l'envie d'embrasser à nouveau ses lèvres en les voyant se tordre doucement à la suite d'un mouvement du céphalopode.

« Leo ? »

« Oui ? »

« Est-ce que je peux t'embrasser ? »

La sirène rougissait, presque aussi vite que la petite pieuvre le ferait dans quelques temps, et son regard se fit fuyant alors que le blond l'attirait sur ses genoux. Il veilla à ne pas accrocher le petit animal et le laisser se reposer. Il posa sa main sur la joue écaillée et tendit les lèvres pour prendre à partie celles douces et au goût de sel. Leo agrippa son épaule. Le baiser était simple, sans prétention. C'est Maël qui s'écarta le premier et souriait à la sirène en repoussant la mèche de cheveux sombre qui avait glissée.

« Je pourrais t'embrasser encore et encore sans m'en lasser. »

« Ne dis pas des choses comme ça ! » S'agita l'homme-sirène.

« Pourquoi ? Tu n'aimes pas ? »

« Si ! Justement ! Quand tu me dis des choses comme ça j'ai un ban de poisson qui danse dans mon ventre... ça fait bizarre. »

Maël ricana et lui vola un dernier baiser surfacique.

« Que veux-tu faire ? »

« Raconte-moi ta journée avec tes frères. »

Le chant de l'océan. Tome 2 : mor-brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant