ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 49

335 52 5
                                    

Maël était allongé sur le dos, à même le sol. Leo avait la tête posée sur sa poitrine et il traçait du bout des doigts des courbes sur sa peau. La main du blond qui soutenait le corps de la sirène reposait sur sa hanche. Ils planaient encore.

Sa main rencontra une aspérité sur le côté de sa cuisse. Il se redressa, forçant son compagnon à s'allonger sur le dos. Maël s'installa confortablement sur son coude alors qu'il entreprenait de dessiner chaque ligne, chaque point qui parait sa peau imberbe.

Le long de ses bras se trouvaient des chevrons, la pointe vers le bas qui lui rappelaient des grades militaires. Sur son pectoral gauche, la vague déferlante. Maël posa sa main à plat sur la marque. Leo frissonna sous lui. Des lignes suivaient les formes de ses côtés pour se rejoindre au niveau de son sternum qui arborait des cercles parfaits. Au niveau de ses hanches, c'étaient trois lignes parallèles semblables aux branchies des requins qui étaient gravées dans sa peau. Sur le côté de ses cuisses ces écailles ressortaient plus qu'il ne s'en rappelait.

« Que signifie ces marques ? » Demanda Maël finalement.

« La preuve que j'ai validé toutes les épreuves me permettant de devenir roi. » Répondit la sirène en ramenant la main de Maël vers lui, tournant sa paume vers le ciel pour voir la marque imprégnée dans sa peau. « Je suis désormais digne de prendre la succession de mon père à la tête du royaume des sirènes. »

« Quand ? »

« Dans deux jours. »

« Et en attendant ? »

Leo tourna son regard vers l'Humain et vint enrouler sa main autour de sa nuque avant de l'attirer à lui pour l'embrasser. Maël se laissa aller à ce baiser. Il se redressa sur ses genoux, passant une jambe de chaque côté du corps de la sirène. Ils cessèrent le baiser quand ils éprouvèrent les premières difficultés à respirer.

Leo repoussa les cheveux blonds qui tombaient sur le visage de l'Humain qui ferma les yeux sous la caresse de ses mains douces contre sa peau. Il exhala un bonheur qu'il n'avait pas connu depuis de longues années et déposa un baiser dans le creux de la paume de Leo quand ce dernier caressa sa mâchoire.

« Acceptes-tu de passer ces deux jours en ma compagnie ? » Demanda la sirène sans tout autant regarder Maël dans les yeux.

« Évidemment ! » Souffla Maël en embrassant de nouveau son amant qui fondit dans son étreinte.

Maël mit pourtant fin à l'étreinte pour se redresser sur ses pieds. Leo fut tout d'abord surpris avant de comprendre les intentions du blond qui lui tendait une main pour qu'il se lève. Il fut à peine sur ses pieds qu'il décolla du sol pour finir dans les bras musclés de Maël qui le porta en direction de l'étage. Quand ils en sortirent enfin, la nuit avait laissé la place à un nouveau jour.

Ils ne leur restaient plus que vingt-quatre heures.

Maël ne se lassait pas de sentir la chaleur de la main de Leo dans la sienne. Les deux hommes marchaient côté à côté le long de la plage en contrebas de la demeure de Maël. Bien que celle-ci ne soit peu voire jamais fréquenté, Leo portait un t-shirt de Maël qui lui tombait divinement sur ses longues jambes blanches. La sirène avait natté ses longs cheveux qui retombaient sur son épaule.

Ils étaient en train de parler de leurs vies, chacun de leurs côtés. Cette vie dans laquelle l'autre n'avait pas été présent sans en être tout à fait éloigné. Quand ils arrivèrent au bout de la plage. Leo vint se mettre devant l'Humain qui fut intrigué par le changement. La sirène raffermit sa prise sur sa main, y tirant du courage.

« Tu te rappelles le pacte de ton grand-père avec mon père ? »

« Oui ? »

« Je me demandais... Est-ce que tu accepterais de le faire avec moi ? »

Le chant de l'océan. Tome 2 : mor-brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant