ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 37

378 57 5
                                    

« Tu as tout ?»

« J'ai tout. » Répéta pour la deuxième fois Maël à sa mère.

« Tu es sûr ? »

« Maman... Je ne suis pas papa. » Rigola-t-il en échappant de peu à une droite joueuse de ce dernier.

« Vu comme tu lui ressembles de plus ne plus je préfère prévenir que guérir. Je te rappelle qu'une fois au milieu de l'océan, maman ne peut pas venir t'aider. »

« Je sais. » Rigola ce dernier en prenant sa mère dans ses bras. Cette dernière paraissait minuscule contre le torse large de son fils qui la surplombait de deux bonnes têtes. « Si jamais je ne trouve pas dans mes affaires, je t'appellerais, avec tes super pouvoirs de maman je suis sûr que tu trouveras mieux l'objet disparu que moi-même. »

« Qu'est-ce que vous feriez sans moi, mes hommes... » Soupira-t-elle faussement dépitée.

« Rien du tout, ma chérie, tu sais très bien que sans toi on est perdu. » L'embrassa son père sur la tempe.

Maël rigola et salua ses petits frères qui commençaient de s'impatienter. Il salua une dernière fois ses parents puis chargea tout son barda sur le pont du navire.

Ça y est, il partait pour une nouvelle mission en mer.

Il avait impatience de renouer avec l'océan.

Quand le bateau commença de prendre le large, il salua à l'aide de grands gestes sa famille, jusqu'à ce qu'ils ne soient plus qu'un point minuscule au large. Il rejoignit ensuite l'ensemble des chercheurs qui avaient embarqués au bord du Vieux marin pour la réunion de pré-mission.

Ce n'était jamais son moment préféré.

Quand celle-ci finit enfin, ce sont les fesses douloureuses et la nuque raide qu'il se glissa dans les couloirs étriqués jusqu'au pont. Immédiatement le vent marin se glissa dans ses cheveux blonds comme une amante, lui tirant un soupir de plénitude. Il alla s'installer à tribord, prenant place sur le petit quai lambrissé qui servait aux plongées et à l'amarrage des jet-ski. Il s'assit et laissa ses pieds s'enfoncer dans l'immensité sombre. Le soleil était à son zénith et bien vite, il se délesta de son haut pour profiter des rayons du soleil.

« Tu vas finir aussi sec qu'un vieux pruneau. »

Maël ouvrit les yeux et croisa le regard rieur de son ancienne tutrice, devenue collègue et mère de substitution : Caroline. Elle se laissa tomber à son côté, imitant sa position.

« Je parfais mon bronzage. »

« Je te rassure tu auras tout le temps de le parfaire avec cette mission. »

« Dix-huit mois... »

« Tu regrettes de t'être inscrit ? »

« Non, pas du tout. C'est juste que... D'un côté je suis super excité mais de l'autre j'ai un peu peur... Je n'ai jamais passé autant de temps en mer. »

« Tu as peur que ta famille te manque ? »

« Non... Plus que j'aime tellement la plénitude que je ressens que je ne veuille plus jamais remettre pieds à terre... »

« Dans une autre vie tu as dû être un poisson. » Dit Caroline avec un sérieux qui le fit s'esclaffer. « Non mais vraiment ! J'aime l'océan, j'aime les missions et j'en ai vu des fans de l'océan et de ses merveilles mais je n'ai jamais rencontré quelqu'un aussi féru de l'océan que toi. »

« J'ai de qui tenir, mon grand-père a passé plus de temps en mer qu'auprès de ma grand-mère. »

« J'admire les personnes qui supportent les spécimens comme vous. » Déclara-t-elle avec sincérité.

Le chant de l'océan. Tome 2 : mor-brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant