ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 43

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Maël resta silencieux. Il se contentait de regarder l'homme-sirène qui se tenait dans l'ombre d'un éclairage. Malgré l'énorme curiosité qui le rongeait, c'est une certaine forme de colère qui bouillonnait dans ses veines.

Pourquoi continuait-il d'apparaître dans sa vie ?

L'homme-sirène était plutôt stoïque et inexpressif. Maël ne se priva pas de l'observer précisément. Peut-être qu'un détail ferait revenir tous ses souvenirs. Il aimerait bien, ça lui éviterait les nœuds au cerveau qui l'empêchaient de dormir depuis des mois.

« Pourquoi tu es là ? » Leo ne répondit pas. « Je ne te comprends pas. Je n'ai aucun souvenir de toi hormis ce jour où tu es venu me sauver du requin. Tout ce que je sais de toi, c'est ce que j'ai écrit dans mes carnets et ce qu'Ayden a pu me dire. Et pourtant tu es là, devant moi comme si c'était normal. » Maël prenait à peine le temps de respirer entre ses phrases mais il avait besoin d'exprimer toute la frustration qui s'entassait en lui. Il était comme une bouteille de Coca-Cola secouée. « Et puis, pourquoi me dire « Adieu » à l'hôpital si pour finir à chaque fois que je regarde quelque part je t'y vois ?!! Réponds-moi, putain ! »

« Maël... »

« J'ai besoin de comprendre. »

« Je sais mais je ne peux pas... Pas maintenant. »

« Je n'ai pas ton temps. »

Maël se redressa. Il cala le livre sous son bras et partit à l'opposé de la sirène. Ce dernier le rattrapa rapidement en passant un bras autour de ses hanches pour le soutenir. Maël essaya de le repousser mais c'était comme essayer de déplacer une montagne. Il abandonna.

« Viens avec moi quelque part. »

« Comme si j'avais vraiment le choix... » Baragouina-t-il.

Un rire cristallin passa la barrière des lèvres de la sirène alors qu'il le tirait à sa suite en direction de la sortie.

Après une marche qui parut longue pour Maël qui fatiguait encore, ils arrivèrent au pied d'une maison à l'écart du village. La maison, coquette avec ses volets bleus faisaient face à l'océan. A son pied, une plage paisible.

La maison de rêve pour Maël.

Leo l'emmena s'asseoir sur les marches du perron de la maison et s'assit à son côté.

« Pourquoi m'as-tu amené ici ? »

« C'est ici qu'on s'est vu la dernière fois. »

« Vraiment ? » Leo acquiesça. « Je... »

« Ce jour-là, on a eu une divergence d'opinions sur notre futur. Alors j'ai préféré partir et effacer ta mémoire. C'est pour ça que tu n'en as aucune trace dans tes carnets et qu'Ayden ne peut pas t'aider. Je ne t'ai pas laissé l'occasion. »

« Pourquoi reviens-tu dans ma vie dans ce cas ? »

« Parce que malgré tout ce que je peux dire, je ne peux pas m'éloigner de toi. Parce que je t'aime, Maël. Et que tu as une responsabilité vis-à-vis de moi... »

« Une responsabilité ? Tu ne vas pas me dire que tu es enceint de mon enfant quand même ?! »

Leo se figea. Maël paniqua. La sirène explosa de rire. Maël resta coi.

« C'est très cliché comme réflexion mais je te rassure, ce n'est pas le cas. Je suis un monstre de foire mais pas à ce point. » Maël expira de soulagement. « Tu as compris la signification du symbole ? »

« Je ne suis pas certain... Est-ce que tu vas me le dire ? »

« C'est un symbole d'union. »

« D'union ? Genre mariage ? »

Le chant de l'océan. Tome 2 : mor-brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant