ℭ𝔥𝔞𝔭𝔦𝔱𝔯𝔢 45

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A défaut de pouvoir plonger de nouveau, Maël allait pouvoir se reconvertir en rameur professionnel tellement il était dur pour lui de récupérer la confiance, l'amour et sa relation avec Leo. Ils accumulaient les « rendez-vous » depuis presque un an maintenant sans que Maël n'ait vraiment l'impression d'avancer : Leo refusait toute relation sentimentale.

Au cours de cette année, quelques petites choses avaient toutefois changé.

Ayden et Julie s'étaient pacsés.

Alexander l'éternel célibataire n'était plus un cœur à prendre.

Et aussi étonnant que cela puisse paraître, Saint-Malo avait trouvé quelqu'un qui supportait (encourageait même) sa puérilité.

Mais surtout, Maël pouvait de nouveau marcher, courir et même nager comme avant (ou presque).

Au cours de l'année, il avait repris son travail au sein du centre océanographique. Il n'avait toujours pas le droit ni les capacités de plonger de nouveau mais il était déjà bien assez heureux de pouvoir partir de nouveau en expédition avec Caroline et les autres ainsi que nager dans l'océan. Même si ce n'était que sur une courte distance, lui interdisant encore l'accès à son jardin secret. Une fois par semaine, il rejoignait Tiago à la piscine pour continuer les séances de rééducation qui était plus des séances de renforcement musculaire désormais.

Il avait impatience de pouvoir plonger de nouveau dans les bassins contrôlés de l'établissement aquatique.

Quelque part, le plus gros échec de son année concernait sa relation avec Leo. Il ne voyait pas le bout du tunnel. A chaque fois qu'il avait l'impression de faire un pas vers l'homme-sirène, ce dernier reculait de deux.

A ce rythme il allait faire le tour du monde à reculons.

Au bout d'un an, Maël commençait à être à court d'idées pour reconquérir le cœur de son aimée. Et c'était de plus en plus commun qu'une pensée fugace et désagréable lui traverse l'esprit.

Peut-être qu'il devrait abandonner sa quête du Graal.

Pour lui.

Mais aussi pour Leo qui semblait de plus en plus exaspéré par ses tentatives.

C'est cette pensée qui habitait son esprit ce soir-là.

La nuit était en train de tomber. Le soleil était en train de terminer sa course à l'horizon, colorant l'océan d'un camaïeu de couleurs chaudes. Ses derniers rayons caressaient son visage. Le vent chaud passait ses doigts vaporeux dans les mèches blondes échappés de son catogan. Maël était assis sur le sable de la crique au bas de sa maison. Il s'amusait à enterrer et déterrer ses pieds du sable, les genoux ramenés contre son torse nu. Son menton reposait sur ces derniers.

Ce soir-là, comme de nombreux soirs depuis quelques semaines, il réfléchissait. Tellement qu'il en avait des nœuds au cerveau.

Il devait prendre une décision.

Continuer à essayer de récupérer Leo.

Ou abandonner.

Le choix était cornélien. Disons plutôt qu'il ne voulait pas perdre Leo mais il devait bien se rendre à l'évidence que leur relation n'avançait plus et qu'à cause de sa bêtise, il l'avait perdu.

Même si, dans un cas comme dans l'autre, il aurait perdu l'homme dont il était tombé désespérément amoureux.

Il soupira bruyamment.

Que devait-il faire ?

« Pourquoi un tel soupir ? »

Maël tourna la tête en direction de la voix qui venait de troubler sa retraite silencieuse. Ayden se tenait près de lui. Le blond fut déçu qu'il ne s'agisse pas de Leo mais il le cacha rapidement derrière un sourire.

Le chant de l'océan. Tome 2 : mor-brasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant