brown like your eyes

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- t'as l'air complètement ailleurs. 
- désolé. je t'écoute, je t'assure.
- mouais. tu regardais quoi?- à quoi tu pensais? 

à quoi? à quoi je pensais? qu'est-ce que je regardais? qu'est-ce que je pourrais lui dire, moi? 

je ne pourrais pas lui dire que je regardais ses jolies et légères boucles brunes qui vacillaient doucement au gré de la brise fraîche qui soufflait sur nous, qui semblaient irréelles tant elles étaient tendres et belles et que je ne pensais qu'à passer ma main sèche et abîmée par le froid dans cette belle masse châtaigne indomptable, qu'à plonger mon nez dedans pour sentir l'odeur de son shampoing caresser mes narines et sa douceur frôler ma peau. 

je ne pourrais pas lui dire, moi, que je regardais ses mains, ses mains qui avaient l'air aussi douces, aussi fragiles et aussi délicates qu'un morceau de porcelaine brisée, précieusement enveloppée dans un tissu tendre mais déchiré : ses mitaines, des mitaines kaki trouées, qui me laissaient entrevoir sa peau gelée, et que je ne pensais qu'à les emprisonner entre les miennes pour les protéger de ce vilain froid, pour caresser cette peau pâle et frêle, pour me satisfaire de la sensation inespérée de nos doigts entrelacés. 

je ne pourrais pas lui dire, que je regardais ses yeux couleur café, qui reflétait l'infinité de la beauté que je lui trouvais et qu'il dégageait à mes yeux, qui me regardaient toujours innocemment lorsque je le dévorais du regard, qui me faisaient complétement perdre pied quand il me fixait comme il était en train de le faire, et que je ne pensais qu'à plonger mon regard glacé dans son regard brûlant, que je ne pensais qu'au jour où il me regardera comme moi, son simple meilleur ami, je le regarde, comme moi je le désire, avec mes deux petites billes bleutées. 

je ne pourrais pas lui dire, que je regardais inlassablement son cou, dénudé de son habituelle écharpe bordeaux, et presque toujours dénudé de toutes signatures d'une quelconque copine, pour mon plus grand réconfort, et que je ne pensais à cet instant qu'à me rapprocher doucement de ce fameux cou, pour me délecter de la sensation que je pourrais lui procurer s'il sentait mon souffle chaud s'écraser contre sa nuque, sa clavicule, pour le sentir frissonner face à ma bouche embrassant tendrement chaque parcelle de sa peau, pour l'unique sensation de lui laisser ma signature d'une tâche violacée, pour l'unique espoir d'entendre un gémissement rauque s'échapper de sa gorge. 

je ne pourrais jamais, absolument jamais, lui dire, que je regardais ses lèvres, ses lèvres sans aucune gerce, si douces, si tendres et que je ne pensais sans cesse qu'à les capturer dans les miennes, qu'à les caresser doucement du bout de mon pouce ou de ma langue, qu'à l'éventualité où elles se baladeraient sur mon corps entier, me rendant fou, que je ne pensais sans cesse qu'à les garder contre ma bouche ou au creux de mon cou, durant des heures, des jours, des années, le temps d'une éternité..

comment pourrais-je lui dire tout ça? comment tous ces mots pourraient-ils franchir la barrière de mes lèvres? jamais je ne pourrais lui dire, jamais je ne pourrais gâcher tous ces moments que j'ai pour l'admirer en faisant exploser notre amitié ainsi. jamais je ne pourrais prendre le risque de le perdre. 

- à toi, dis-je en riant.
- très drôle. dis moi! insista-t-il. 
- c'est pas important, thomas., je souris. c'est pas important.

    

   

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[573 mots]

  

mon prof de ses : *parle pdt 1h30*
moi : *écrit cet os et rate alégrement mon année scolaire* :D

bien à chier ce cours de ce matin mais au moins, j'ai pu écrire cet os et j'en suis presque contente so merci bien mon cher prof

vous aimez ce style? 

~ 𝐫𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬, 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐚𝐢𝐧𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant