~ 𝐫𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬, 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐚𝐢𝐧𝐤

nightmares

je savais à cet instant précis ce qu'il voulait dès que je le vis, lui et son regard pétillant. parce que je pouvais le lire dans ses yeux.

il m'arrêta dans ma course d'un geste de la main sur mon bras et je lui souris en stoppant ma marche vers ma prochaine salle de classe. ses pupilles bleutées, bordées d'un reflet blanc, celui des lumières aveuglantes du grand couloir du lycée, absorbaient mon esprit tout de suite, je n'étais concentrée plus que sur lui. ses fines lèvres gercées par l'hiver se sont étirées pour m'adresser un petit sourire rassurant.

il ne parlait pas mais il n'en avait pas besoin.

j'ai ris nerveusement et ai finalement pris timidement le petit morceau de papier plié en cinq qu'il me tendait.
  

il a sourit de plus belle.
    

puis il est parti.
  

j'ai souris et l'ai regardé rejoindre une salle de classe. le couloir était désert désormais, tout le monde était déjà entré en cours.
 

j'ai ouvert avec délicatesse le papier.

  
puis ma vision s'est troublée.

  
les lumières du couloir se sont toutes éteintes les unes après les autres.
  

et ma respiration s'est suspendu lorsque j'ai compris que les premiers mots de sa lettre étaient :
   

"Mon cher Thomas.."
  
   

et ensuite,
tout est devenu
noir.

   

mes yeux se sont ouverts subitement et je me suis redressé dans mon lit en même temps que mon coeur avait sauté de ma poitrine.

je me suis tourné vers ma lampe de chevet et ai, sans réfléchir, tout de suite chercher le bouton pour l'allumer. clic.

une fois que l'ampoule pouvait désormais dévoiler ma chambre de l'obscurité décla nuit qui y régnait, je me suis laissé tomber contre ma tête de lit.

de la sueur ruisselait sur mon front et je tremblait terriblement. des frissons parcouraient ma colone vertébrale et je tentais de dominer mon souffle saccadée en comptant dans ma tête "1, 2, 3, 1, 2, 3". j'ai posé faiblement mes doigts sur mes tempes qui me tappaient dans la tête et j'ai tenté de les masser malgré mes tremblements et mes sueurs froides qui me prenaient le corps.

mon cerveau me hantait d'images de son visage et je sentais bien que peu à peu les larmes montaient.
  

"respire Thomas, respire. c'était juste un cauchemar."
  

mes doigts, encore tremblants, se dirigèrent instinctivement vers le petit tiroir de ma table de nuit.

à l'intérieur, plein de choses personnels inintéressantes.

mais surtout,

une lettre dont les premiers mots étaitent :

  
"Mon cher Thomas.."

  
je la saisis.

et la relis.

pour la millième fois en 10ans.

10ans.

 
"Mon cher Thomas..

  
Je ne sais vraiment quand tu liras cette lettre.

Mais ce que je sais.

C'est que lorsque tu la liras.

Je serais déjà mort.

Tu sais, je t'aime plus que tout. Et je pensais que ça suffirait.

Mais ça n'a pas suffit.

Je suis désolé.

Je n'en pouvais plus. J'étais à bout.

Ne m'en veux pas, je ne pouvais juste plus.

Je suis vraiment désolé.

J'aurais tellement voulu affronter le monde avec toi mais c'était trop dur. Nous deux contre le monde, c'était parfait. Mais je n'ai pas pu.

Merci d'avoir rendu ma vie que je détestais tant un peu plus belle. Je te promets que je ne t'oublierai jamais.

À dans une autre vie.

 
Ton meilleur ami,
Damien."
   

  

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