raining in paris

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le bruit incessant des gouttes de pluie qui se fracassaient sur le parapluie noir et le bitume résonnait dans la rue si fort que l'on entendait rien d'autre.

le bruit était si violent mais la mélodie que le bouclé chantonait dans sa tête était si douce, si agréable, qu'il ne faisait plus vraiment attention à ce bruit que tout le monde avait fuit en rentrant chez eux.

il jeta son mégot sur le sol à la fin de la mélodie et l'écrasa délicatement avec son pied, tremblotant à cause du froid. puis il commença une nouvelle chanson.

il avait sorti son long manteau noir ainsi que son parapluie de la même couleur, comme tous les jours de pluie.

l'odeur de la pluie lui parvenait jusqu'aux narines et les chatouillait. elle lui aura sans douter décrocher un sourire si de grosses larmes salées ne coulaient pas sur ses joues écarlates.

la rue déserte attirait son regard. elle était calme et peu intéressante, surtout vide. mais, inexplicablement, elle le rassurait.

après quelques minutes, il cessa de regarder la rue derrière lui et dirigea son attention au paysage en face de lui.

la Seine, et toutes les minuscules gouttes d'eau de pluie qui y plongeaient toutes les secondes.

les quais vides et le fleuve, ainsi que sa tranquillité tâchées par les goutelettes, étaient l'un des paysages les plus simples, apaisants et beaux à la fois.

le bouclé ne laissait jamais de ce spectacle.

et il avait désormais le temps de mémoriser chaque détail. pour s'en souvenir. pour se rappeler de ce joli tableau idyllique lorsqu'il sera dans son lit, qu'il aura peur, qu'il angoissera à cause des monstres et qu'il ne pourrait se résoudre à fermer l'œil. il se rappellera de ça pour s'apaiser.

et il chantonnera tout doucement l'air qu'il est en train de fredonner.

mais, soudainement, la pluie se fracassa sur un deuxième parapluie non loin et fit sursauter le bouclé qui ne s'attendait pas à ce qu'il y est quelqu'un d'autre dehors par ce temps.

il regarda quelques secondes la silhouette qui vînt s'asseoir à côté de lui, sur son banc mouillé, et le détailla en train de fixer l'horizon, la Seine, tout comme lui à l'instant.

après quelques instants, l'inconnu tourna la tête vers lui et demanda simplement :

" - accepteriez vous.. que nous soyons seuls ensemble, ce soir? "

et le bouclé répondit, -avec la même simplicité- :

" - oui, pourquoi pas. "

ils se sourirent doucement, avec ce même sourire infiniment triste, ne pouvant désormais plus sourire autrement que de cette façon et portèrent de nouveau leur regards vers le fleuve, tout deux assis à une extrémité du banc.

ensemble.



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😔✌🏻

~ 𝐫𝐞𝐜𝐮𝐞𝐢𝐥 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬, 𝐭𝐞𝐫𝐫𝐚𝐢𝐧𝐤Où les histoires vivent. Découvrez maintenant