Chapitre 12

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Titus s'éclaircit la gorge avant de continuer

- Comment ça tu sais ? Tu as eu une vision ? C'est Appolon qui t'a soufflé la chose à l'oreille ? demanda-t-il

- Non, pas du tout, répondit la jeune fille.

- Alors explique toi, insista Paulus.

Ariane fit la moue. C'était comme si quelque chose la gênait et l'empêchait de parler librement. Titus perçut son malaise et comprit ce qui n'allait pas.

- On devrait peut-être se mettre en chemin, proposa l'artiste, avant d'ajouter à l'intention de Paulus : elle nous racontera tout en chemin.

- C'est hors de question, répliqua le jeune soldat. Je veux tout savoir hic et nunc avant de bouger.

Ariane soupira bruyamment.

- Le livre se trouve au port, dit-elle, un peu à contrecœur, se réprimandant d'avoir cédé à l'obstination de Paulus. Elle sentait qu'elle regretterait sa déclaration.

Paulus quant à lui regardait son amie avec un œil étrange. Elle avait l'air bizarre. Son intuition lui disait clairement que quelque chose n'allait pas, comme si la fille leur cachait quelque chose. Mais il n'arrivait pas à deviner quoi. Il l'avait suivie ces derniers mois et pouvait prétendre la connaitre presque parfaitement. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de se dire que quelque chose lui échappait.

- Et comment tu sais ça ? finit-il par demander.

- Bon ça suffit, intervint Titus. Il ne reste plus que quelques heures avant l'aube. On doit encore trouver le livre, et retourner se mettre à l'abri avant que le jour ne se pointe. Heureusement que le port n'est pas loin, conclut-il.

- Mais tu as vu les dimensions du port ? répliqua Paulus. On pourrait mettre des heures à le fouiller sans rien trouver.

- Raison de plus pour ne pas perdre de temps, répondit Titus du tac au tac.

- Mais pourquoi tu la défends ? Laisse-la parler, je veux qu'elle s'explique. Pourquoi elle ne peut pas tout raconter avant de se mettre en route ? insista Paulus. Si elle avait commencé à tout raconter, on en aurait déjà fini actuellement.

- Et toi pourquoi tu ne nous dis pas clairement la vérité ? aboya Titus à la figure du soldat.

- De quelle vérité est-ce que tu parles ? demanda Paulus en fronçant les sourcils, sur le même ton que Titus.

- Dis-le-nous que t'es jaloux que quelqu'un d'autre ait trouvé la réponse avant toi, et que tu ne fais confiance qu'à toi, et que tu ne peux pas te fier aux intuitions des autres.

Paulus accusa le coup quelques secondes, mais reprit du tonus presqu'aussitôt. Il était hors de question qu'il se laisse démonter aussi facilement par qui que ce soit. Il voulut répondre, mais Tiberius le devança.

- Je peux dire quelque chose ? intervint l'esclave.

- Non toi la ferme, pense plutôt à ce que tu dois faire une fois que tu seras chez mon père. Puis se retourna vers Titus il ajouta d'une voix ferme : Tu racontes des balivernes. Je sais faire confiance aux autres.

- Vraiment ? répondit Titus. Alors dis-moi, quand est-ce que tu as suivi un choix qui autre que le tien, depuis le début de cette aventure ?

- Mais personne n'a jamais rien proposé d'autre. Il n'y a que moi qui prenne les initiatives ici.

- Beh justement. Voici que maintenant quelqu'un d'autre te propose autre chose. Mais non monsieur n'écoute jamais personne. La preuve, regarde comment tu as à peine traité Tiberius.

Le Mal du siècle [En collaboration avec Nanton]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant