Chapitre 11

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Tiberius se pissa dessus tant les paroles de Paulus l'avaient terrorisé.

« Tu réagis comme un gamin ! » s'exclama Paulus avec du dégoût dans la voix.

« Ce n'est pas tellement sa faute non plus vu comme tu l'as menacé » intervint Ariane pour prendre la défense de l'esclave. « Je ne pense pas que tu aurais réagi différemment à sa place. »

« Mais pour qui me prends-tu ? » se défendit Paulus. « Je suis un soldat moi. J'ai passé des mois entiers à m'entraîner à faire face à tous types de situations. Ce ne sont pas de vulgaires menaces qui me feraient perdre mon sang froid. »

« Et pourtant tu utilises ces vulgaires menaces pour intimider les autres. » dit Titus.

« Mais ces autres n'ont pas la même expérience que moi. Ils n'ont pas reçu la même formation, ni acquis les mêmes compétences, et donc je peux les plier à mon gré et à ma volonté avec mes vulgaires menaces. » répondit-il en accentuant les derniers mots.

« Ils n'ont pas hérité du même ego non plus à ce que je vois. » rétorqua Titus.

« Je ne sais pas pourquoi je perds mon temps à discuter avec toi. » reprit Paulus.

« Je ne sais même pas pourquoi vous perdez simplement le temps à discuter de banalités quand nous avons d'autres priorités. » réagit Ariane. « Et puis pour être franche, j'en ai ras-le-bol de tous vos litiges enfantins. »

« C'est le prix à payer quand on se promène avec deux gamins » lança soudainement le soldat, le regard dédaigneux.

« Non mais tu t'entends... »

« SILENCE ! », coupa Ariane.

« Ouais silence passons à autre chose. De toute façon, je ne prends aucun plaisir à ces conversations stériles. » dit Paulus.

« Sur ce point-là on est d'accord » répondit Titus.

« Ah vraiment ? J'aurais pourtant juré le contraire vu comme vous vous enflammez à chaque fois. »

Paulus ignora son commentaire, et s'adressant à Tiberius « Alors écoute-moi bien » dit-il en se penchant sur l'esclave, mais il interrompit très rapidement son geste. « Non mais c'est pas vrai ! Par tous les dieux de l'Olympe ! Qu'est-ce que tu bois toi pour que ta pisse empeste autant ? » cria-t-il, dégoûté.

« Rien d'autre que ce que l'on me donne à boire à la maison. » répondit l'esclave l'air un peu idiot.

« La ferme ! Ce n'était pas une question. Et je t'interdis de juger ce que nous vous donnons à la maison. Je trouve que les esclaves de mon père sont beaucoup mieux traités que ceux que je peux voir chez d'autres nobles de mes amis. »

« Je voulais juste... »

« J'ai dit de la fermer. » le trancha Paulus furieux. « Par le poing de Mars. On ferait mieux de se dépêcher de quitter ici. Mais avant tout j'ai une mission pour toi et rappelle-toi ce qui t'attend si jamais tu me désobéis. »

Tiberius déglutit avec difficulté à l'idée du sort qui l'attendait. « D'accord, mon seigneur ! » articula-t-il avec difficulté.

« Très bien. Ce n'est rien de bien compliqué, vu que mon père veut se jouer de moi, je vais lui enseigner qu'on apprend pas au vieux singe à faire la grimace. »

« Normalement, de vous deux, c'est plutôt lui le mieux placé pour dire cette phrase, tu trouves pas ? » remarqua Titus.

« Peu importe, je vais lui rendre la monnaie de sa pièce. »

Le Mal du siècle [En collaboration avec Nanton]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant