Chapitre 17

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Je tenais toujours la main de Maoro, mais je sentais du liquide couler dans le creux de ma paume, je ne voulais pas me retourner, je ne voulais pas voir l'ampleur du dégât qu'aurait fait la blessure sur Maoro, si il me tenait toujours la main et qu'il courait derrière moi c'est qu'il était encore en vie et en assez bonne forme pour continuer de courir.

Nous étions arrivés aux escaliers, puis l'instant d'après, dans la cours voisine, je continuais de courir en direction de la sortie de la ville, j'avais tout prévue, à cotée d'une ferme, m'attendait une voiture avec assez d'argent pour aller jusqu'à Tijuana, il fallait que l'on arrive à cet endroit et on serait enfin libre.

On y étais, on avait réussi, j'avais réussi.

J'étais installée dans la voiture avec Maoro, on soufflait enfin, j'essuyais la sueur de mon front avec ma main gauche mais à cet instant une douleur me transperça.

Mon bras, mon bras était en sang, depuis le début je pensais que c'était le sang de Maoro, mais c'était le mien, avec l'adrénaline je n'ai pas senti la douleur de suite, c'était mon bras, mon sang.

C'est pour ça que Gustavo avait crié, il avait crié parce-qu'un de ses hommes m'avait blessée, il voulait quoi, me protéger ? il ne voulait pas me tuer au final ? pleins de questions en tête, je n'entendais pas Maoro qui me parlait à cotée de moi, je revins à moi seulement lorsqu'il me serra mon bras, je criais de douleur prête à l'insulter quand je vis qu'il avait fait un bandage avec son tee-shirt.

- ça va aller Rita, la balle t'as juste éraflée, il faut que tu la désinfecte le plus tôt possible.

- Merci lui dis-je d'une voix faible.

- Tu ne veux pas venir avec moi dans mon gang, je t'assure que tu y seras en sécurité..

- Comme tu as pu le constater je ne suis en sécurité nulle part Maoro, je te remercie mais je m'en vais.

Il sorti de la voiture, et avant de claquer la porte, il me dit :

- tu sais, avant de te connaitre je pensais qu'il y avait trois types d'humains sur cette terre, ceux qui ont le pouvoir et qui décide de tout, ceux qui sont pauvres et qui subissent la situation sans rien dire par crainte et peur, et ceux qui sont pauvres mais qui décide de faire évoluer la situation mais que dans leur intérêt personnel. 

Aujourd'hui j'ai reçu une belle leçon de vie Rita, tu veux savoir laquelle ?

Je fis un hochement de tête.

- Il existe une quatrième catégorie, ta catégorie Hermosa : 

La catégorie des personnes qui sont riche de l'intérieur, et qui essaye de faire le bien partout autour d'eux, pas pour leur intérêt personnel, tout simplement parce-que ce sont des belles personnes, si pauvres mais pourtant si riche.

Malgré tous ce que tu as vécu, tu restes une belle personne Rita, merci de m'avoir sauvé ce soir, je.. j'étais.. perdu.. j'ai tendance à réfléchir après, jamais je n'aurai pu rester en vie si j'étais resté à ce dernier étage, je suis chef de l'un des gangs les plus puissants et pourtant ce soir, c'est pas un membre du gang, ce n'est pas un mercenaire armé jusqu'au dent qui m'a sauvé, c'est une belle femme avec beaucoup de courage et de bravoure qui m'a sauvé.

Alors merci Rita, je te dois la vie je t'en serai éternellement reconnaissant, tu fais désormais parti de notre grande famille, prends-soin de toi, et tiens (il me tendit son numéro de téléphone sur un morceau de papier) appelle-moi si tu as le moindre problème, nous sommes partout dans le monde, quelqu'un sera toujours présent pour t'aider, je vais leur raconter ton histoire.

Prend soin de toi hermosa.

Il mit la main sur sa bouche, et la déposa contre son coeur.

Je fis de même.

Puis je parti en trombe, je regardais le visage de Maoro s'éloignait dans le rétroviseur, j'avais de nouveau un pincement au coeur, c'était une belle personne, il m'avait fait hésiter, aurais-je du rester à ses cotée ? je n'en savais rien, a vrai dire j'étais perdue, il m'avait émue, j'étais touchée, beaucoup trop, j'avais eu envie de le prendre dans mes bras après sa déclaration, mais partir aurait été trop difficile après ça.

Je savais au fond de moi que, si je restais à ses cotées, cela voulait dire que je risquais de le perdre, Gustavo n'aurait jamais lâché l'affaire et aurait finit par le tuer.

Je mis la radio et je coupa court à mes pensées, direction Tijuana. 

RITAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant