Chapitre 12

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Il me regardait ébahis par ce qu'il venait de se passer, il faut croire qu'aucune femme n'avait jamais été assez folle ou bien assez téméraire pour faire ça.

Mais moi, il me connaissait pas, il pensais que j'étais faible? être orpheline et vivre dans ce putain de quartier délabrés m'avais appris à être forte, à être respectée et surtout à frapper la première pour se faire respecter, il n'a aucune idée de ce que j'ai du endurer pour survivre, il ne sait rien.

- Tu penses vraiment que je suis folle, hein ?

Tu me crois si je te dis que je savais rien qu'en te voyant tenir l'arme, qu'elle n'était pas chargée ? tu penses avoir devant toi une petite fille, mais réveille-toi, je suis Rita, je vis dans le barrios N°4 et j'ai appris à survivre avec des gars de ton genre, tu ne me fais pas peur, plus rien ne me fait peur après ce que je viens de vivre ces dernières 48  heures avec toi.

Il me regardait toujours ébahi, la seule différence était qu'il me souriait, enfin ce que l'on peut appeler un sourire, on aurait dit plus un rictus qu'un sourire.

Il fallait que je m'échappe, j'avais remis mes vêtements juste après avoir couché avec ce coño, c'était le moment, il fallait que je profite de ma soudaine prise de parole.

Je jeta l'arme à terre, et passa devant lui, il me suivait toujours du regard, je me dirigea vers la porte, l'ouvris et passa devant 4 gorilles.

Je jetais des brefs coups d'oeil de temps en temps, il était là, il me suivait accompagné de ses gorilles, mais je continuais à marcher d'un pas déterminée, j'étais déjà devant son portail face à un autre gorille qui me bloquait le passage.

- Bouge.

- Non mademoiselle, je ne peux pas, j'ai reçu l'ordre de vous bloquer le passage par tous les moyens possible.

- Bouge s'il te plait. 

- Non mademoiselle, ne m'obligez pas à utiliser la force.

Gustavo commençait à se rapprocher de moi, il était à moins de 10mètres, c'était le moment ou jamais, je pris de l'élan, je sauta en l'air en levant ma jambe et l'abaissa d'un violent coup de pied contre le torse de ce mec, je le projetais de seulement quelques mètres, même si je savais me battre je ne faisait pas le poids contre ce mec, alors il fallait que je sois stratégique, si lui était lourd et fort, moi j'étais légère et ça allait être mon avantage.

- DIOS! tu es sérieuse? je voulais pas te blesser ma jolie, mais j'ai apparemment l'accord de mon chef pour me défendre dit-il en regardant Gustavo qui lui donnait un regard approbateur.

Il commença un enchainement tout à fait basique, que j'esquivais aisément, il était lourd et ses mouvements étaient par conséquent, lents.

Ces hommes ne savaient pas tous ce que j'avais du faire pour survivre, j'avais appris à me battre avec des membres du gang de mon barrios depuis que j'étais sortie de cette orphelinat, j'étais très forte même la plus forte de tous.

Quand on est une femme dans ce genre de quartier, il faut savoir se battre.

Au bout de 3 minutes, il était déjà épuisé, c'est à ce moment-là que je passa en mode défensive, j'enchainais mes mouvements si vite que même moi j'en fus étonnée, coup de pied, mains, et je finis pas un uppercut.

L'homme était à terre, il gémissait, et au moment où j'allais ouvrir le portail les 4 gorilles me soulevait, ils me tenaient fermement, il m'étais impossible de me dégager de leur emprise.

Ils me ramenèrent à l'intérieur, Gustavo regardait la scène le sourire aux lèvres.

Ils m'ont enfermée dans une chambre.

Une putain de chambre.

Je pense sincèrement qu'ils sont bêtes, vraiment parce-que même si la porte est fermée à clé, il y a une fenêtre qui elle, n'est pas verrouillée, j'étais déjà en train de planifier mon évasion dans ma tête lorsque Gustavo entra dans la chambre.

- Impressionnant, on dirait que j'ai trouvé une femme d'une rareté exceptionnelle.

- Tu n'as rien gagné du tout, et je suis pas ta femme.

- Tu dis ça maintenant, mais ne t'en fais pas ma belle, je vais te briser si fort que tu ne seras plus capable de me répondre sans baisser les yeux, je te l'ai dit, et je me répète, encore plus après avoir vu cette scène de combat exceptionnelle, tu es à moi.

Pour le moment tu vas rester dans cette chambre, et tu ne mangeras pas, si tu es sage demain tu auras un bon repas, si par contre tu reste insolente, tu vas commencer un jeûne.

Puis il quitta la chambre.

La nuit commençait à tomber, il n'y avait plus de temps à perdre.

J'ouvris la fenêtre doucement, je tendis l'oreille : aucun bruit.

Je regardais en contrebas, il y avait des gorilles de parts et d'autres de la propriété mais personne en dessous de ma fenêtre qui devait être de 15 mètre au dessus du sol, trop haut pour sauter sans se blesser même pour quelqu'un comme moi, il fallait que je fasse à l'ancienne.

Je pris mes draps que je nouais au pied du lit et jeta le reste du drap par la fenêtre, il ne restait plus que 7-8mètres.

J'escaladais la fenêtre, puis je descendais doucement sur les draps, quelques secondes plus tard j'étais à terre.

Je regardais autour de moi : personne, mais les gorilles ne mettraient pas longtemps à voir le draps étendu par la fenêtre même s'il faisait noir.

Il fallait que je parte le plus vite possible, je courus en direction d'un mur, je grimpais à l'arbre et je m'enfuis en sautant de l'autre coté du mur, lors de ma réception je tomba à terre.

Putain, je m'étais foulée la cheville, même si je ne ressentais pas la douleur avec l'adrénaline il fallait que je fasse pression sur ma cheville.

Je déchirais un morceau de mon tee-shirt et me fit un bandage rapidement, il ne fallait pas perdre de temps.

Je courus, aussi vite que possible pour retourner dans mon quartier.

Il ne fallait pas que j'aille chez moi, je ne pouvais pas prendre ce risque j'allais donc chez Ani qui dormait profondément déjà depuis longtemps vu l'heure avancé qu'il était dans la nuit.

Je lui racontais mon histoire tout en dévorant ce qu'elle m'avait préparée.

Je m'étais changée, et Ani m'avait fait un bandage pour ma cheville.

- Quelle histoire de folie, je suis désolée Rita, c'est à cause de moi tout ça.. si jamais je ne t'avais pas demandée d'aller apporter le matériel là-bas.

- No te preocupes Ani, je préfère que ce soit moi à toi, j'ai rien qui me retiens ici, et je sais me défendre, alors que toi tu as toute ta vie ici, et tu ne ferais pas de mal à une mouche.

Je vais partir, je ne te dirais pas où, moins tu en seras mieux ce sera pour toi.

- Non! Rita s'il te plait, je veux savoir où tu vas, tous ça c'est de ma faute, s'il te plait laisse moi savoir dans quel pays tu vas, je .. je viendrai te voir!.

- Non, je vais pas te dire, il y a de forte chance que le gang vienne te voir, donc c'est pour ta sécurité, dans quelques semaines j'enverrais une carte à Teresa, ainsi tu seras où je suis, et à ce moment-là tu viendras me voir discrètement je te laisserais toutes les indications nécessaires ok ma belle ?, non, ne pleure pas, tu n'y est pour rien ne t'en fais pas, j'en avais marre de vivre ici de toute façon.

Prends soin de toi et à bientôt ma belle, on se revoit très vite. 

RITAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant