Je disposais de peu de temps, une dizaine de minutes, peut-être même moins que ça.
Il fallait que je soit rapide, mais pas imprudente, courageuse mais pas têtue, entreprenante sans pour autant me mettre en danger, tout était une question d'équilibre.Un équilibre qui pouvait vaciller d'un instant à l'autre, un équilibre qui ne tenait qu'à un fil.
Mon regard trainait dans tout les recoins des toilettes, c'est une pièce tout à fait banale, des cabines de toilettes sur le coté gauche de la pièce et des lavabos sur le cotée droit.
La seule issue était une fenêtre assez large pour que je puisse passer à travers, elle donnait sur l'autre cotée de l'aire.Mais le problème était que Rodrigue m'attendait dans le hall à l'entrée (qui était aussi la sortie) des toilettes femmes et si il ne me voyait pas revenir, il ne ce gênerai pas pour rentrer.
Et lorsqu'il se rendra compte que je n'y suis plus, combien de temps lui faudra-t'il pour me retrouver ? Malheureusement, face à cette équation comportant trop de facteurs aléatoires, impossible d'estimer le temps que j'avais à ma disposition.
Ce que je sais, c'est que je n'aurai pas le temps de trouver quelqu'un qui veuille bien me prendre dans sa voiture sur le parking.
Il faut que je trouve une personne qui puisse m'aider ici, mais qui ?
J'étais à présent devant le miroir des lavabos, sur mon cotée gauche il y avait des jeunes filles.
Même sans le vouloir, j'entendais leurs conversations, elles semblaient se préparer pour une fête qui devait être donnée ce soir dans le coin.
L'espace d'un instant, mon esprit s'évada, comme pour me concéder un peu de temps, un peu de répit, j'avais envie de partir avec elles, de n'avoir rien de plus important à faire que m'amuser entre filles, j'aimerai que ma seule préoccupation soit uniquement le fait de savoir quelle robe j'allais porter ce soir.Un cri d'enfant me fit revenir à la réalité, sur ma droite, une maman et sa fille sortaient des toilettes et s'avançaient vers moi, enfin, vers les lavabos.
La petite fille ne semblait ne pas avoir envie de se laver les mains et des fausses larmes de crocodiles étaient en train de couler sur ses jolies petites joues, la maman à cette vision semblait vouloir lui imposer ce lavage des mains mais ce ravisa, prit une grande inspiration puis sorti un paquet de lingette pour bébé et entrepris de lui laver les mains avec, l'enfant semblait ravie de son caprice, les larmes avaient laissés place à un sourire narquois.
Je m'égare, du temps, il me faut du temps.
Il fallait que je réfléchisse, que j'ai à ma disposition plus de temps pour trouver un moyen de fuir.Ni une ni deux je prenais la direction de l'entrée des toilettes pour dire à Rodrigue que j'avais des problèmes de « femme » et qu'ainsi il fallait attendre qu'une femme me donne ce dont j'avais besoin.
- Vraiment navrée de vous retarder, mais c'est une chose à laquelle on ne peut rien faire, je vais essayer de trouver une fille qui pourra me passer des tampons, ou bien des serviettes. Par contre faut que je passe au toilettes avant, ça risque de prendre bien 10 minutes, encore désolée je me dépêche.
Il n'a rien dit, mais son regard en disait beaucoup, il semblait dégouté par ce que j'avais.
Ce n'était pas le moment de lui faire une leçon d'anatomie et de lui faire comprendre qu'il s'agit simplement du corps humain et qu'il n'y a rien de dégoutant là, mis à part son comportement, mais ce n'était ni le moment, ni l'endroit et dans tous les cas, c'était la dernière fois que je croise cette homme.
Personne, personne ne serait capable de me prendre avec eux.
Je veux que personne ne prenne de risque pour moi donc il fallait que je choisisse un autre moyen de- Salut, tu t'appelles comment ? on te voit depuis tout à l'heure avec mon amie tu as l'air d'avoir le même âge que nous.
- Salut! je m'appelle Paola, et vous ? peut-être était-ce une bonne idée de partir avec ces filles tout compte fait, jamais ils ne me trouveront dans une fête dans la même ville, ils vont penser que j'ai pris le large.
J'avais pas entendu ce qu'elles m'avaient dit, j'étais trop perdue dans mes pensées, je n'avais entendu que la fin de la phrase « si tu veux, viens avec nous à Suina, c'est à 10 minutes en voiture ».
- C'est très gentil de votre part les filles mais a vrai dire j'ai un petit service à vous demander.
Point de vue Rodrigue :
Toutes les mêmes ces putains de femmes, maintenant on prend du retard à cause de ses problèmes, mierda, le Jefe va pas être content.
Le téléphone de Rodrigue sonne.
- Pourquoi tu m'appelles ? y'a un problème avec la voiture ?
- Boss, c'est normal que la fille vienne de partir dans une autre voiture que nous ?
- Tu ? tu rigoles ? Cabron! pourquoi vous l'avez pas arrêtée MIERDA! je l'ai même pas vu passer devant moi ! venez me chercher de suite et on rattrape la voiture, RAPIDO!
J'avais réussi.
Ils avaient foncés en voiture en pensant que j'étais dans la voiture des filles, ça avait été compliqué de les convaincre mais elles avaient finalement cédée, et on avaient échangés nos vêtements avec l'une d'elles.
Elles ne sont pas en danger, on a prévu qu'à un certain moment, elles appellent la police en leur disant qu'une voiture suspecte était en train de les suivre.C'était ma chance, j'espérais que la police allait les amener au poste pour éclaircir la situation.
Mais imaginons que ce ne soit pas le cas, et qu'ils les laisse repartir, ils ne pourront pas me retrouver, je serais déjà bien loin.Aller Rita, il est temps, de construire ta vie, enfin, tu as mis du temps mais tu as réussi à te débarrasser d'eux une bonne foi pour toute.
A présent, il faut que je trouve des personnes qui soient susceptible de me prendre avec eux.
Qué Suerte!!! mon regard avait examiné les environs de l'aire et pour mon plus grand plaisir il y avait une agence de location de voiture.
15 minutes après, j'étais dans une voiture.
Seulement, je ne savais pas où aller, est-ce une bonne idée de me rendre à New york ? qu'est ce que je vais faire là-bas ? une nouvelle vie ? j'hésite.Mes racines sont ici, et pas là-bas.
Il faudrait que j'essaye de faire croire à Gustavo que j'ai quittée l'Amérique centrale et que je sois à l'heure actuelle n'importe où dans le monde.
J'étais perdue dans mes pensées, et bien que chaque minute qui passe soit déterminante quant à mon futur, il me vient une idée : Maoro.Oui! il m'a dit de l'appeler n'importe quand, qu'il y avait des succursales de son gang dans le monde entier, lui seul pourrait m'aider à faire croire à Gustavo que j'étais bel et bien partie du continent.
1heure après, je roulais en direction de Medellin, c'est ce que j'avais convenu avec Maoro, il m'attendrait là-bas et on verrait pour la suite.
J'étais tout simplement heureuse, heureuse de pouvoir enfin compter sur quelqu'un de confiance, et de pouvoir revoir une personne qui est cher à mes yeux.C'était la fin d'une affreuse mésaventure et le début d'une nouvelle aventure bien plus glorieuse et prometteuse.
Enfin, c'est ce que je pensais, j'étais loin d'imaginer ce qui allait m'arriver..
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RITA
RomanceRita vivant au quotidien les guerres entre cartel, va devoir prendre les choses en main pour ramener de l'humanité là où il n'y a que chaos. ////// DATE D'ECRITURE - 2021 ESSAI 2