Soudain, j'entends « hermosa, me encanta »
Sérieusement ?
- Qu'est ce que tu veux putain ?
- Je t'ai vu sortir de ton hall et mon coeur a raté un battement, je sais que c'est toi la femme de mi vida, fais-moi le plaisir de t'inviter à manger mi angel.
Un putain de simple coqueto (dragueur), et là toute la pression redescend.
J'ouvre la porte, le pousse de ma main pour qu'il se dégage de mon chemin et je lui dis :
tu m'as fait peur, qui tu es putain ? je suis pas intéressée.
- Je suis Giovani, je suis un simple touriste italien qui se balade à droite et à gauche, un citoyen du monde, je t'ai vu je n'ai pas résisté, si tu me le demandes je reste toute ma vie a tes cotées mi angel.
Italien dis-je, tout s'explique, je ne suis pas intéressée et arrête de m'appeler « mi angel ».
J'étais en train de marcher mais il ne voulait pas me laisser, il marchait à mes cotées tout en me proférant des paroles d'amour digne d'un mauvais film de romance en continuant de m'appeler par ce surnom ridicule.
Au bout de 20 minutes il n'avait toujours pas lâché l'affaire et j'étais arrivée devant l'orphelinat.
J'ai dévié mon regard sur lui, il devait faire 1m70, cheveux bouclés, peau bronzé sous le soleil de Medellin qui faisait ressortir ses beaux yeux vert, chemise entrouverte sur le début de son torse, quelque poils bouclés eux-aussi dépassés, et il portait un pantalon noir type smoking avec des chaussures de costume.
Cet italien ne faisait pas déshonneur aux réputations, il était très élégant.
- Très bien, tu as gagné, on se retrouve ici dans 4heures, et on va boire un verre seulement.
Ce n'est que lorsque j'ai vu son immense sourire que je me suis dit qu'au moins j'avais fait un heureux dans ce monde, je ne pouvais rien lui promettre, mais boire un verre n'engageait à rien.
Pendant les 4heures je le voyais qui m'attendait devant l'entrée de l'orphelinat, il avait même hésité à rentrer à plusieurs reprises mais s'était ravisé au dernier moment à chaque fois.
Il craignait à ce point que je lui pose un lapin ?
Bon je me dois d'être honnête, c'est vrai que j'y avais pensée, j'aurais pu sortir par l'autre cotée de la rue, mais un je ne sais quoi m'avait dit de passer un moment avec lui.
Cela faisait une éternité que je n'avais pas jouée à ce jeu de séduction alors aujourd'hui ça m'allait très bien.
Je l'avais finalement rejoint, je lui avais demandé de m'attendre en bas de mon immeuble le temps de me changer, j'avais opté pour une robe courte noire en satin et j'avais attaché mes cheveux bouclés en chignon en laissant seulement mes deux mèches de part et d'autres de ma tête.
Je n'avais pas voulu mettre des talons, il ne fallait pas en faire trop et puis cet italien était assez petit donc je ne voulais pas le mettre mal à l'aise en paraissant plus grande.
Peut-être qu'au fond de moi, j'avais envie d'avoir une relation avec lui ?
pourquoi je prendrais la peine de me changer pour lui sinon?
En temps normal, je lui aurais sans aucun regret posé un lapin comme à tous les autres qui avaient essayés de me courtiser.
J'avais eu droit à des acclamations et à au moins milles compliments sur ma tenue pendant tout le trajet, il est vrai que j'étais plutôt heureuse de ces compliments, cela apaisait mon coeur qui avec le temps était devenu dur comme une pierre.
Nous avions pris la route de mon bar et lors de mon arrivé Nina n'était pas là.
J'avais demandé à mon employé où est-ce qu'elle était partie, et il m'avait dit qu'elle était partie en compagnie d'un homme.Dieu merci je pouvais compter sur mes employés pour tenir la boutique.
Mais.
Il y avait quelque chose qui me perturbait, l'endroit était pourtant plein à craquer, tout le monde semblait passer une bonne fin de journée mais, il y avait quelque chose, un truc qui n'allait pas, Nina avait laissée un mot pour moi sur le bar, le mot "Jafira" était inscrit, elle avait des problèmes ? il s'agissait d'une blague de sa part en souvenir de notre ancien travail ? aucune idée.
Je ne sais pas pourquoi j'ai baissé ma garde alors même que tous les signes indiquaient le rouge, mais ce n'est que lorsque cet italien m'a pris ma main lorsque nous étions assis que j'ai sentis que j'étais réellement en danger, comme une intuition, un sixième sens, qui s'avère la plupart du temps être juste.
Je buvais mon cocktail et j'ai senti la main de Giovani venir caresser la mienne, doucement, tendrement.
J'ai été surprise l'espace d'un instant, et j'ai eu un déclic dès lors que j'ai croisée son doux regard.Vous savez, l'esprit humain est totalement fou et emprunt d'une telle complexité.
C'est lorsque j'ai senti une nouvelle fois ce regard de mort sur moi, que j'ai enfin compris, que j'ai véritablement réalisée, que pendant tout ce temps j'étais surveillée, que pendant ces deux ans, Gustavo avait toujours eu un oeil sur moi, mais qu'il avait préféré ne pas intervenir, pourquoi ? c'était la question sans réponse.
Peut-être qu'il voulait me laisser vivre tranquillement ?
Peut-être que tant que j'étais protégée dans ma maison par le gang de Maoro il ne pouvait rien me faire ?
Aucune idée putain, mais à présent, je n'étais plus en sécurité.
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RITA
RomanceRita vivant au quotidien les guerres entre cartel, va devoir prendre les choses en main pour ramener de l'humanité là où il n'y a que chaos. ////// DATE D'ECRITURE - 2021 ESSAI 2