Chapitre 1 - Que les vacances commencent

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(tw/cw du chapitre : PTSD, dépression, pensées suicidaires)

Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi, mais l'histoire, elle, m'appartient.

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30 juillet, Ishigaki, préfecture d'Okinawa :

La voiture des Todoroki surmonta un énième dos-d'âne et Touya se cogna la tête si fort contre la vitre où il était appuyé qu'il se réveilla. Il grimaça en portant machinalement sa main sur sa douleur, mais n'ouvrit pas ses yeux pour autant ; s'il les ouvrait, il se rendrait compte de sa position actuelle et de la route qu'il parcourait, et il préférait éviter de faire une crise d'angoisse en plein chemin. La conduite de son frère n'était pas dangereuse, au contraire, Touya était persuadé qu'il respectait les limitations de vitesse et qu'il observait avec attention chaque panneaux de signalisation, honorant ainsi son statut de jeune conducteur. Mais cela ne changeait pas le fond du problème ; Touya se trouvait de nouveau dans une voiture.

La douce voix de sa mère le convainquit d'entrouvrir ses paupières pour l'observer. Souriante, rayonnante comme un ange tombé des cieux, elle ne quittait pas son fils cadet des yeux. Natsuo quant à lui, fredonnait gaiement le thème principal du film qu'il avait regardé dans l'avion. Satisfait du merveilleux tableau qui se dessinait devant lui, Touya ferma de nouveau ses yeux en inspirant un grand coup.

Natsuo prit encore un virage ; qu'est-ce que c'était long. Ils n'avaient fait que deux heures d'avion depuis l'aéroport de Tokyo jusqu'à celui de Ishigaki, en préfecture d'Okinawa, mais il avait eu l'impression d'avoir passé des mois entier dans cet avion. Ses parents avaient proposé à Shoto, son dernier frère, d'inviter ses amis et leur famille à partir en vacances avec eux, ce qu'il avait tout de suite accepté ; Touya, lui, considérait cette initiative comme la pire des tortures. Entendre cet imbécile de Kaminari pleurer au décollage, cette brute de Bakugo lui crier de la boucler pour qu'il puisse dormir, et enfin la mère de ce dernier leur hurler de la mettre en veilleuse, avait rallongé la durée du trajet d'au moins douze heures. Et par-dessus tout cela, Rei l'avait fait placer à la pire place possible, au fond de l'avion près du couloir des stewarts, pour qu'ils puissent lui prodiguer les premiers soins au cas où. Il était déjà épuisé alors que les vacances n'avaient pas encore officiellement commencé.

Heureusement qu'ils s'étaient tous séparés pour rejoindre la station balnéaire, Touya n'aurait pas supporté d'être encore à proximité de la troupe des adolescents, et encore moins de se retrouver dans une voiture avec son père. C'était souvent comme ça qu'il se représentait l'Enfer, si jamais il en existait un : coincé dans un véhicule, avec Enji Todoroki au volant.

Cependant, même s'il avait dormi plus d'une demi-heure, Touya commençait à prendre conscience de la route qu'ils parcouraient et il sentit sa phobie et ses angoisses habituelles commencer à tordre son estomac. Il avait certes moins peur que s'il avait été au volant – cette simple pensée suffisait à le rendre malade – mais il se mît tout de même à angoisser. Quand il se força à calmer sa respiration en inspirant profondément, les agrafes au niveau de son torse le tirèrent et il étouffa une plainte, espérant que sa mère ne l'entendrait pas.

« - Tout va bien mon chéri ? » demanda tendrement sa mère, ses sourcils froncés brisant l'harmonie de son si beau visage.

Touya sourit faiblement en cherchant sa ventoline dans ses poches, médicament dont il ne pouvait plus se passer ; ses poumons étaient déjà faibles avant que l'incident n'arrive, devoir supporter des greffes de peau sur l'ensemble de son corps avait rendu leur travail encore plus difficile. Il croisa le regard inquisitif de son petit frère dans le rétroviseur ; s'il y avait bien une chose qu'il ne voulait pas commettre, c'était inquiéter sa famille.
Du moins ces deux-là, et le reste de sa fratrie.

Comme un ange dans mon enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant