Comme un ange dans mon enfer

Chapitre 18 - Jamais je n'ai

(tw/cw du chapitre : PTSD, dépression et pensées suicidaires, présence d'alcool/jeu d'alcool et mention rapide de drogue, mention de sexe et présence de scènes suggestives) 

Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi, mais l'histoire, elle, m'appartient.

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9 août, à l'appartement de Hawks :

Lorsqu'il se réveilla, Touya n'avait aucune idée ni d'où il était, ni de l'heure qu'il pouvait bien être.

La pièce où il se trouvait ne ressemblait en rien à sa chambre d'hôtel. Les murs étaient d'une autre couleur et décorés différemment, le lit paraissait moins large et l'air plus lourd.

Ne souhaitant pas que la panique l'envahisse trop vite, il s'étira de tout son long en se concentrant sur sa respiration. Soudainement, un esclaffement étouffé le fit sursauter. Soulagé, il soupira en laissant ses nerfs se détendre, tandis que son cœur continuait de battre à plein régime. Ses souvenirs s'éclaircirent ; le rire de Hawks, reconnaissable entre mille.

Dès qu'ils étaient rentrés du shooting, Touya s'était précipité sous la douche pour retirer cette désagréable sensation qui lui collait à la peau, celle d'avoir transpiré toute la journée. Touya avait apprécié chaque goutte d'eau qui s'était écoulée sur sa peau, soulageant ses muscles et toute la tension accumulée au cours de la journée. Il était parti se coucher avant même d'avoir fini de se sécher.

La fatigue avait été si forte qu'il n'avait même pas remarqué que les miroirs de Hawks n'étaient pas recouverts.

Touya s'assit pour s'étirer à nouveau et il en profita pour examiner la chambre du maître-nageur. Elle ressemblait plus à la piaule du parfait adolescent que celle du jeune mannequin qu'il était. Le papier peint des murs était fait de feuilles de cours et de poster superposés ; Touya reconnut l'affiche d'un film de la franchise Marvel qu'il avait prévu d'aller voir avec Tenko avant l'accident, mais aussi celle des Oiseaux d'Hitchcock collée près de celle du premier Pirates des caraïbes. Le moindre mouvement brusque aurait suffi à faire exploser l'armoire débordante de vêtements.

Mise à part la décoration... discutable, Touya constata avec surprise que la pièce était bien rangée. Le mannequin avait certainement besoin d'un endroit tiré à quatre épingles où décompresser de son quotidien mouvementé, pensa-t-il. Il jeta un œil vers la table de nuit où le réveil affichait vingt-trois heures trente. Déjà ?  Touya eut du mal à croire qu'il avait dormi autant. Il prit son téléphone, envoya un rapide message à sa mère pour lui donner de ses nouvelles et se leva pour rejoindre le salon.

Les pas de Touya s'arrêtèrent lorsqu'il arriva au niveau de la porte. Les photos qui y étaient accrochées présentaient un Hawks adolescent plein de vie et d'enthousiasme, accompagné de visages inconnus de Touya et, évidemment, de Mirko qui figurait sur quasiment tous les clichés. Ses lèvres s'étirèrent lorsque son regard tomba sur une photo d'Halloween où le mannequin et sa meilleure amie étaient déguisés en Nick et Judy de Zootopie.

Ce sourire se fana lorsqu'au milieu de ces portraits où Hawks paraissait plus heureux qu'il ne l'avait jamais été, Touya découvrit la figure sévère de son père.

Il resta figé un instant face à la porte. La photo n'avait rien de joyeuse ; le visage enfantin de Hawks – Keigo – était sombre, cerné, vide. Il portait un costume tiré à quatre épingles et tenait dans ses petites mains une peluche de super héros. Agenouillé à son niveau, Endeavor apparaissait aussi austère que d'habitude, sa figure fermée ne laissant transparaître aucune émotion. Mais sa main posée sur l'épaule de l'enfant avait quelque chose de rassurant, une expression d'espoir. La photo avait sans doute été prise pendant le procès du père de Keigo, conclut Touya.