Chapitre 4 - Hawks

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(tw/cw du chapitre : PTSD, dépression et pensées suicidaires, description détaillées des blessures de Touya, description de violence et mention "d'automutilation")

Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi, mais l'histoire, elle, m'appartient.

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31 juillet, toujours sur les plages d'Ishigaki :

Touya se retourna brusquement et plongea sous l'eau jusqu'à ce qu'elle recouvre la moitié de son visage, ne laissant que son nez dehors pour pouvoir respirer. Quel sentiment allait bien pouvoir prendre le dessus, la colère d'être dérangé pendant l'ataraxie ou la panique d'être entièrement observé ? Il fronça ses sourcils et plissa ses yeux azur en tentant d'apercevoir l'imbécile qui venait de mettre fin à son seul instant de calme. Du peu qu'il voyait, il ne distinguait qu'une ombre assez grande qui agitait ses bras comme un imbécile, et soudain, l'ombre attrapa ce qu'il semblait être son téléphone et se présenta sous ce nouvel halo de lumière.

Des cheveux blonds, et un sourire tout aussi illuminant.. Merde. Le maître-nageur ?

« - Le voyeurisme aussi c'est interdit. » cracha Touya en sortant le reste de sa tête, la replongeant dès qu'il eut fini de parler. L'ombre éclata de rire et se rapprocha du bord ; plus aucun doute, c'était bel et bien lui. Il avait pas autre chose à foutre que venir l'emmerder ? Juste lui, en plus. Comme si être surpris à moitié nu ne suffisait pas, il fallait que ce soit Mister Corps-Parfait qui vienne à sa rencontre ! Bordel de merde, cracha-t-il pour lui-même pendant que le blond commençait à retirer ses chaussures. Est-ce qu'il allait finir par obtenir la paix ici ?!

« - L'eau est bonne ? » s'écria le jeune homme alors que Touya réfléchissait à un plan imparable pour disparaître sans laisser de trace. Pourquoi est-ce qu'il lui demandait ça ? Cet abruti comptait pas le rejoindre en plus de ça ?! Il allait lui répondre qu'elle était glacée dans l'espoir de le faire fuir, mais à peine sortit-il de nouveau la tête de l'eau pour parler que le maître-nageur retira son t-shirt et fonça à la mer. Les yeux de Touya s'écarquillèrent et il recula d'au moins dix mètres ; il ne fallait surtout pas qu'il le voit comme ça. Pas lui, pas maintenant, ni à aucun autre moment de sa putain de vie.

Touya tenta de se rapprocher du bord pendant que le blond se déplaçait sous l'eau, mais il n'eut le temps de faire qu'un pauvre petit mouvement. Le maître-nageur était déjà arrivé à ses côtés.

Lorsqu'il sortit de l'eau en balançant sa tête vers l'arrière et que ses cheveux fougueux se plaquèrent automatiquement sur son crâne, l'envie de fuir que ressentait Touya jusqu'ici s'évanouit soudainement. Le blond s'essuya le visage de ses mains, ce qui ne servit que très peu puisque l'eau continua de perler depuis ses mèches folles, retraçant les courbes de sa peau laiteuse. Le brun fît un effort monstre pour que son regard ne continue pas sa course sur le reste de son corps, et alors que ses yeux allaient s'égarer sur cette nuque immaculée et ces épaules musclées, son nouveau camarade se tourna soudainement vers lui et plongea ses yeux dans les siens.

Son estomac se contracta et il en eut du mal à respirer convenablement, mais Touya ne bougea pas. Une fois encore leurs regards s'affrontaient, mais avec bien plus de paix que la fois précédente, comme s'ils étaient heureux de se retrouver après avoir été trop longtemps séparés.

Ils avaient une couleur si particulière, ses yeux. Et bien que Touya ne pouvait en être certain, il crût apercevoir des reflets topaze et ensoleillés éclairer ces iris qui plongeaient jusqu'au plus profond de son âme. Est-ce que ces pierres précieuses trouvaient aussi que le bleu de ses propres yeux brillait d'une intensité atypique ? Et s'ils continuaient à s'aventurer ainsi dans son esprit, est-ce qu'ils parviendraient à apercevoir sa souffrance, profondément dissimulée dans les abysses ? Touya ne savait pas, mais ni les topazes du maître-nageur, ni ses saphirs ne se quittèrent. Le brun crût que cet instant dura une éternité ; de nouveau, rien ne pouvait l'obliger à se détacher de cet échange.

Comme un ange dans mon enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant