Chapitre 9 - L'horreur

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(tw/cw du chapitre : PTSD, dépression et pensées suicidaires, description très détaillées de scènes de violences physiques/ghores, crise d'angoisse)

ALERTE SPOILERS : Utilisation de la réelle identité d'un antagoniste et maxi spoilers sur le début de Destination Finale 2. Vous allez rapidement comprendre.

Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi, mais l'histoire, elle, m'appartient.

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4 août, chambre 776 de la station balnéaire d'Ishigaki, dans l'après-midi :

Lorsque Touya baissa de nouveau la tête pour se concentrer sur son téléphone, Fuyumi n'eut d'autre choix que de tirer – délicatement – sur ses cheveux pour le faire rester droit.

Environ une fois par mois, Fuyumi s'occupait de teindre les cheveux de son frère ; une routine qu'ils avaient imposé dès que Touya était sorti de l'hôpital et qu'il était rentré chez lui. Une fois sorti du coma, après avoir assimilé l'information que tous ses amis avaient péris dans l'accident et que soixante pourcents de son corps avait été brûlé au troisième degré, il fût frappé de ce que les médecins avaient défini comme « Le syndrome de Marie-Antoinette ». Un blanchissement très rapide de la chevelure à la suite d'un violent choc émotionnel, dû à une réaction qui attaquait le système pigmentaire de ses cheveux... Touya avait oublié tout ce charabia médical. Tout ce qu'il savait, c'est que qu'il était passé d'un roux atroce à un blanc aussi cadavérique que celui de son frère. Une énième marque de son accident, la seule sur laquelle il avait un tant soit peu de pouvoir quant à sa dissimulation ; et puis, ça lui avait donné une raison d'enfin se teindre les cheveux en noir.

« - Touya, je te le répète, arrête de bouger ! » Le pinceau de teinture à la main, l'étudiante en droit désespérait pour que son frère cesse de gesticuler. « Tu vas te retrouver avec des cheveux poivre et sel...

- Ouais, et j'suis pas sûr que Hawks veuille sortir avec un vieux ! »

Touya se redressa pour envoyer à Natsuo un oreiller en pleine figure ; au lieu de le faire taire, cette action déclencha son hilarité. L'aîné s'apprêtait à insulter son cadet lorsque Fuyumi le força à ne plus bouger.

Lors du repas de la veille, ses frères et sœurs l'avaient cuisiné à toutes les sauces ; Shoto l'avait aperçu à la plage avec le maître-nageur, et n'ayant pas jugé cette information comme confidentielle, il l'avait partagé à Natsuo. Touya n'en voulait pas à son petit frère, connaissant parfaitement son caractère et sa façon d'agir. En revanche, il ne supportait plus le futur infirmier qui n'arrêtait pas de relancer le sujet « Touya va pecho le maître-nageur » dès qu'il en avait l'occasion. Ses questionnements donnaient un caractère réel à tout ce que Touya avait vécu ces derniers jours, et ce dernier refusait de mettre des mots sur ce qu'il ressentait. Non seulement, il était encore trop tôt, mais il ne voulait pas qu'on lui inflige une pression supplémentaire.

« - Natsuo, arrête de l'embêter... » sermonna Fuyumi en s'appliquant sur les cheveux de son frère. « Tu sais à quel point c'est dur pour lui, laisse-le gérer ça comme il l'entend. Il nous en parlera quand il en aura envie. »

Au-delà de définitivement faire taire Natsuo – qui adressa à sa grande sœur une moue boudeuse digne d'un enfant de maternelle – les mots de Fuyumi apaisèrent les nerfs de Touya. Sa sœur avait toujours été celle qui remotivait les troupes, qui voyait le positif dans toutes les situations. Elle savait détendre l'atmosphère comme personne, et c'était exactement ce dont le brun avait besoin ; dans sa tête et dans son cœur, c'était la panique. Il avait peur, tellement peur de s'investir pour rien, de foncer la tête dans le mur. Paradoxalement, il ne s'était jamais senti aussi bien depuis son accident. Et puis, malgré tout, Touya parvenait à relativiser un minimum ; il se disait que son amitié avec Hawks était déjà largement suffisante à son bonheur, et que s'ils devaient en rester là, cela lui conviendrait également. Il voulait juste... être en présence du blond le plus souvent possible. Il réfléchirait à ce que ça signifierait plus tard.

Comme un ange dans mon enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant