Chapitre 14 - Cinq ans

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(tw/cw du chapitre : PTSD, dépression et pensées suicidaires, mention de suicide et d'automutilation, mention de violences domestiques, violences psychologiques)

/!\ ALERTE SPOILERS concernant l'identité de certains personnages /!\

Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi, mais l'histoire, elle, m'appartient.

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8 août, de retour à la station balnéaire d'Ishigaki :

Pour la première fois depuis bien longtemps, la phobie des transports de Touya l'avait laissé tranquille quand il était monté dans le car chargé de le ramener à la station.

La journée de la veille s'était terminée sur une note terriblement positive. Le brun n'avait pas pu éviter ses frères plus longtemps, qui s'étaient jetés sur lui une fois sorti de l'eau. Aucun d'eux n'avait dit quoi que ce soit, parce que tous les mots du monde n'auraient pu exprimer à quel point ils étaient fiers de leur aîné. Même Aizawa s'était passé de commentaire ; jamais Touya n'aurait pu penser que son chirurgien soit capable de sourire autant.

L'impasse qu'ils avaient tous fait sur les phrases d'encouragements et les félicitations l'avait bien arrangé. Finalement, leur présence et leur amour valaient plus que quelques mots qu'il aurait oublié d'ici la fin de la semaine.

Le retour vers l'auberge s'était déroulé sans encombre, et bien plus calmement que celui de l'allée. Les températures avaient chuté et ils avaient été bien trop fatigués pour se plaindre. Ils avaient tout de même pris le temps de dîner ensemble une fois rentrés, mais étaient en majorité partis se coucher dès que le repas avait pris fin.

Touya n'avait jamais aussi bien dormi de sa vie. Aucun cauchemar ne l'avait dérangé. À son réveil, c'était comme s'il s'était remis de toute la fatigue accumulée au cours des cinq dernières années. Le lendemain matin, il s'était mêlé au reste du groupe et n'avait pas rechigné à discuter avec certains amis de son frère ; il avait d'ailleurs découvert que Kaminari était loin d'être aussi stupide qu'il le laissait bien croire, et que Yaoyorozu était une personne étonnamment généreuse. Et comme Hawks le lui avait assuré, personne n'avait osé dévisager ses cicatrices, ni faire aucune remarque à leur sujet.

Ça lui avait fait bizarre d'agir comme si tous ses problèmes s'étaient résolus par miracle. Comme si ses angoisses avaient été lavées par l'eau salée, et qu'elles ne pourraient plus jamais l'atteindre.

Dans le car, il était parvenu à rester éveillé. Hawks lui avait proposé une partie en ligne sur un jeu mobile qu'il adorait, et Midoriya s'était joint à eux. L'adolescent les avait battus à plate couture. À aucun instant Touya n'avait eu peur du trajet.

Ses pieds rencontrèrent le sol goudronneux du parking de la station, et il soupira en détaillant le grand immeuble qui lui faisait face. Il allait certainement avoir une longue conversation avec sa fratrie, pour raconter à Fuyumi tout ce qu'elle avait manqué pendant ce court séjour. Et il faudrait aussi qu'il explique à Natsuo l'aide que Shoto lui avait apporté, ainsi que ce qu'il s'était passé sur la plage après le repas... En bref, il n'était pas près de regagner sa chambre.

« - Votre attention tout le monde ! J'aurais quelques mots à vous dire avant que vous ne partiez. »

Touya se retourna vers Hawks qui avait fini de décharger les bagages. Il régnait en maître depuis les marches du bus d'où il était perché, et les vacanciers étaient suspendus à ses lèvres comme s'il allait annoncer une grande nouvelle. Finalement, le maître-nageur se contenta de les remercier d'avoir pris part au voyage et de l'avoir rendu si agréable. Il rajouta même que c'était la première fois que l'expédition s'était aussi bien déroulée, depuis depuis qu'il en était l'organisateur – à cet instant, il glissa un regard entendu vers Touya dont le cœur se mit à battre plus intensément. Celui-ci comprit alors comment Hawks connaissait un parcours de randonnée aussi long et une crique aussi isolée. Ce type était décidemment plein de surprises. Le brun se demandait sincèrement ce qu'il pouvait encore lui réserver.

Comme un ange dans mon enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant