Chapitre 5 - Le 7 août

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(tw/cw du chapitre : PTSD, dépression et pensées suicidaires, description détaillée des blessures de Touya, scène de violences physiques détaillées et assez ghores, mention de violences domestiques et d'alcoolisme... et il me semble que c'est tout)

ALERTE SPOILERS : Utilisation de la réelle identité d'un antagoniste. Vous êtes prévenu•e•s !

Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi, mais l'histoire, elle, m'appartient.

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1er août :

Alors qu'il était encore profondément assoupi, Touya sentit une main étrangère lui tapoter frénétiquement l'épaule.

C'était plutôt rare qu'on vienne le tirer du sommeil, du moins lorsqu'il était aussi paisible. Touya était réglé comme une horloge, il se réveillait quasiment à la même heure tous les matins. À moins d'une urgence, ou d'un cauchemar, ses frères et sœurs avaient interdiction de venir l'embêter, ordre de Rei. Et ils devaient encore moins le priver de son sommeil quand celui-ci succédait une crise d'angoisse aussi violente que celle de la veille, dont l'intensité l'avait poussé au bord du malaise vagal. Conclusion : cela ne pouvait donc être qu'un connard qui se permettait de venir le faire chier de si bonne heure. Il décida donc de ne pas y prêter attention ; il ronchonna qu'on l'ait réveillé et se tourna sur son autre flanc, espérant être laissé en paix. Si un de ses frères avait osé braver l'interdit, il allait l'entendre.

Bien qu'il ait décidé de laisser couler, lorsqu'il sentit celui qu'il supposait être un étranger lui saisir les épaules et le secouer vivement, il vrilla. Là, il allait vraiment péter un câble. Touya ouvrit ses yeux et se retourna vers cet individu sur le champ, prêt à hurler contre le salopard qui se permettait de rompre son sommeil si précieux.

Mais sa voix mourut au fond de sa gorge quand son regard se posa sur l'inconnu. Ses grandes mains posées sur ses épaules, ce n'était nul autre que Jin qui lui faisait face.

Aussi intense qu'un geyser, l'angoisse envahit le corps de Touya tout entier. La frimousse blonde de son acolyte s'agitait devant lui comme si elle était réelle, comme si Jin était de nouveau à ses côtés ; cela acheva de l'alarmer. À son tour, il se saisit les bras de ce qu'il pensait être une chimère cauchemardesque, bien trop envieux de se tirer de ce songe qu'il connaissait déjà par cœur.

Lorsque ses doigts rencontrèrent les avant-bras de Jin, ce fût le choc.

Dans ses rêves, tout était si flou, et si imperceptible. Quand Touya touchait quelque chose, il ne sentait rien, comme si n'importe quelle surface était composée d'air, et qu'il n'en ressentirait jamais le contact. Mais , sous la peau de ses doigts, Touya sentait la moindre parcelle de peau de son ami, toujours aussi rugueuse et peu soignée. Et jamais, au grand jamais, Touya n'aurait pu ressentir un tel contact dans un rêve. Intrinsèquement, sans qu'il puisse expliquer pourquoi, il en était convaincu.

Quand ses yeux se posèrent sur sa propre peau, le cœur de Touya rata un battement.

Il en retira ses mains du corps de Jin pour les approcher de son visage, ce dernier le regardant comme si son ami devenait complètement fou. Caressant ses poignets du bout de son pouce, sa peau immaculée était aussi douce que celle d'un bébé. Ses mains n'étaient pas séparées du reste de son corps par une tranchée d'agrafes.

Comme à l'époque d'avant l'accident.

Tremblotant légèrement, les doigts de Touya parvinrent jusqu'à son visage. Ici non plus, rien, aucune brûlure. Il en apprécia presque la sensation de picotements qu'il ressentit lorsqu'il frôla la naissance de sa barbe. Rien, qu'un rêve étrange bien trop réel, et un retour à la réalité des plus brutales.

Comme un ange dans mon enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant