Comme un ange dans mon enfer

Chapitre 17 - San Francisco

(tw/cw du chapitre : PTSD, dépression et pensées suicidaires, discrimination dû à l'apparence physique/au handicap d'une personne)

Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi, mais l'histoire, elle, m'appartient.

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9 août, dans les studios du shooting photo :

« - Allez, on s'active ! On a pas toute la journée devant nous non plus ! »

La puissance de la voix réveilla Touya en sursauts, qui jusqu'à présent, somnolait sur son siège. La dernière fois qu'il s'était senti aussi épuisé datait d'avant son départ en vacances. Hawks n'avait pas menti, les seize heures de décalage horaire était une réelle épreuve à surmonter, d'autant plus qu'ils n'avaient que très peu (et mal) dormi dans l'avion. Quinze minutes de sommeil dans le taxi, puis une autre quinzaine à l'appartement de Hawks qu'ils avaient rapidement rejoint pour déposer leurs affaires, puis à nouveau quinze minutes dans le taxi, bref. Touya ne rêvait que de l'instant où le shooting photo se finirait et qu'il pourrait enfin rentrer dormir. Malheureusement pour lui – et il en était parfaitement conscient –sa journée était loin d'être terminée.

C'était la première fois que Touya se rendait à San Francisco. En revanche il avait déjà voyagé plusieurs fois dans son adolescence aux États-Unis et s'il y avait bien une chose qui l'impressionnait dans ce pays, c'était à quel point tout allait toujours si vite. Sur les routes, dans les rues et les bureaux, le monde vivait à mille à l'heure, comme s'il ne lui restait que quelques brefs instants avant qu'il ne s'écroule. Les Américains s'empressaient de vivre avant que leur vie ne leur échappe, et Hawks était loin de faire exception à la règle.

Jusqu'ici, Touya n'avait connu qu'une facette de Hawks, celle du maître-nageur qui faisait des blagues à tout bout de champ et qui se la jouait détente. Depuis qu'ils avaient atterri, Hawks s'était métamorphosé en une pile électrique qui bougeait dans tous les sens. L'état de stress dans lequel il devait se trouver était évidemment légitime, Touya en avait conscience ; mais il avait si peu l'habitude de voir Hawks dans cet état que cela lui laissait une impression étrange.

En arrivant dans les studios du shooting, Touya avait cru qu'il allait faire une crise cardiaque. Ç'avait été comme regarder un film avec la vitesse fois deux : les gens gesticulaient, couraient et criaient dans tous les sens, se dépêchant d'aller il ne savait où et de faire il ne savait quoi. Heureusement pour Touya, Hawks l'avait entrainé vers sa loge avant que ses vertiges ne deviennent trop intenses. Le maître-nageur l'avait alors présenté au bout de femme le plus surprenant et le plus énergétique que Touya n'avait jamais rencontré : Mirko, la fameuse meilleure amie de Hawks qui l'avait prévenu pour le shooting, et avec qui il partageait l'affiche.

Touya avait laissé les deux amis se retrouver et s'échanger une accolade musclée – sans mauvais jeu de mots, il s'était sincèrement demandé qui gagnerait un bras de fer entre Mirko et The Rock lorsqu'il avait constaté la taille de ses bras. Mirko était aux antipodes du cliché américain de la top model, c'était une montagne de muscle dont les cuisses devaient faire au moins trois fois la taille de celles de Touya. Cela ne gâchait rien à sa beauté, ses longs cheveux blancs coiffés en un chignon affinant son visage. La jeune femme avait intimidé Touya autant qu'elle l'avait impressionné ; être autant éloigné des critères de beauté imposés, en plus d'être afro-américaine, et pourtant servir d'affiche pour une agence de mannequinat assez importante pour être repérée par Channel... Il y avait de quoi être stupéfait par son parcours.

« - Je déteste ce putain de photographe, cracha la mannequin en retirant ses talons tandis qu'elle s'asseyait près de Touya. Même quand je posais pour les calendriers, j'avais pas affaire à des mecs qui pétaient plus haut que leur cul à ce point. »