Chapitre 12 - Le voyage

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(tw/cw du chapitre : PTSD, dépression et pensées suicidaires)

Les personnages de My Hero Academia appartiennent à Kohei Horikoshi, mais l'histoire, elle, m'appartient.

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6 août, sur le parking de la station balnéaire d'Ishigaki :

Alors que le soleil projetait ses premiers rayons sur le parking, les paupières de Touya se fermèrent l'espace d'un instant. Pas loin de lui, la colonie faisait déjà un boucan digne d'une classe de maternelle ; putain, il n'était même pas encore sept heures du matin, et ces gamins gigottaient déjà dans tous les sens. Il comprenait que les adultes aient accepté de les expédier pendant deux jours ; durant leurs absences, ils pourraient profiter du calme et du silence pour se détendre. Trois notions dont Touya ignorait le sens.

Il avait terriblement mal dormi, en plus. Le fantôme de Tenko avait décidé de lui rendre visite et il avait encore du mal à se remettre de la façon dont il était sorti de son sommeil, en sursaut et en sueur. Et puis il s'était réveillé tellement tôt. Hawks ne lui avait pas menti, il s'était pointé à six heures et demie devant la porte de sa chambre pour s'assurer qu'il ne fût plus en train de dormir. Malheureusement pour lui, Touya n'était pas parvenu à se rendormir suite à son cauchemar ; par conséquent, il était tout simplement lessivé. Et accroupi devant l'immense autobus qui allait les conduire jusqu'au port, il sentait déjà la nausée lui tordre l'estomac. Entre son mal de la route, le trop plein d'énergie des adolescents et les deux... choses qui tournaient déjà autour de Hawks comme des vautours affamés, il n'était pas prêt de se reposer.

En parlant de Hawks, celui-ci semblait également être en grande forme. Il discutait avec Aizawa et une jeune fille qu'il avait déjà croisée lors de la soirée blanche ; elle devait sûrement l'aider à encadrer le voyage, nul doute que le chirurgien leur donnait également un coup de main. Tranquillement, le blond demandait aux enfants de faire moins de bruit, donnait des indications quant à leur trajet – une demi-heure de car puis vingt minutes de bateau – et rappelait les quelques consignes de sécurité à suivre. Un couple de vieux vacanciers demanda pourquoi ils devaient partir si tôt pour un trajet si court, ce à quoi Hawks répondit qu'ils mettraient à profit la moindre minute pour visiter la petite île de Taketomi. L'air enjoué sur son visage prouvait sa hâte de partir de la station, hâte que Touya aurait sûrement partagé s'il n'avait pas été aussi épuisé. À sa droite, Natsuo bailla à s'en décrocher la mâchoire ; au moins, il n'était pas le seul à manquer de sommeil.

Ils finirent par tous monter dans le bus. La colonie fonça directement vers l'arrière, et évidemment, ils se disputèrent les cinq places du fond. Natsuo et Aizawa s'assirent quelques rangs devant eux pour les surveiller. Le brun entendit le chirurgien dire à Natsuo à quel point il remerciait sa mère de veiller sur Hitoshi et Eri durant son absence, ce à quoi le futur infirmier répondit que venant d'elle, ce n'était absolument pas étonnant. Il n'entendit pas le reste de leur conversation.

Quant à lui, Touya s'avachit sur le premier siège, derrière la cabine du chauffeur. Il savait à quel point les transports de longue durée, au-delà de l'effrayer, lui retournaient l'estomac. Il se disait qu'en une demi-heure, il n'aurait certainement pas le temps de vomir ses tripes dans un virage trop serré, mais il préférait ne pas tenter le diable.

Lorsque Hawks pénétra l'intérieur du bus en dernier, Touya entendit une voix parfaitement insupportable le héler. Nerveusement, il ferma ses yeux et appuya sa tête contre la vitre sur sa gauche, parfaitement froide. Avec un peu d'espoir, le sommeil l'emporterait rapidement et il n'entendrait plus les vacancières indiquer au maître-nageur qu'il restait une place près d'elles. Qu'est-ce qu'on peut en avoir à foutre, putain. Il le pensa si fort qu'il faillit le grommeler dans sa barbe. Il avait froid, sommeil, et peur du trajet. Et au-delà de ça, il devait se farcir deux potiches qui tentaient de lui voler son seul ami ici - enfin, ami... il fallait rapidement le dire. Tout cela l'irritait, on lui en demandait déjà beaucoup trop pour une heure si matinale. S'il ne s'endormait pas d'ici les secondes qui venaient, il finirait par péter un câble.

Comme un ange dans mon enferOù les histoires vivent. Découvrez maintenant