CHAPITRE III

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PDV Kuroo : 

    « Nan, je peux pas trop te parler là. 

- Mais Kurooooo, t'es hyper distant en ce moment... Soupira Alisa.

- Oh vas-y t'as décidé d'être chiante en fait. Salut. »

     Je raccrochai et balançai mon téléphone sur mon lit. Si j'avais su que c'était si lourd d'être en couple, je ne lui aurais jamais dit oui. Alisa a 25 ans. C'est la grande sœur de Lev, un mec qui est dans ma classe. Comme lui et Bokuto jouent tous les deux au volley, c'est lors d'un match qu'on s'est rencontré. Officiellement, c'était le coup de foudre. Officieusement, je l'ai soulevé dans les toilettes du gymnase après 5 minutes de discussion. On s'est beaucoup revu, jusqu'à ce qu'elle demande à ce qu'on se mette ensemble. J'ai dit oui, sans doute sous l'effet du joint que j'avais fumé quelques minutes avant sa question. 

     Après, les trucs pompeux de « je suis amoureux », je n'ai jamais su réellement ce que c'était, et je ne le saurais sans doute jamais. Mais ce n'était pas très grave, la vie n'est pas faite pour se prendre la tête. 

     Tout à coup, mon ventre se mit à gargouiller. Peut être l'heure de grailler un morceau. Je sortis de ma chambre, en direction de la cuisine. Comme papa et maman ne rentraient qu'en décembre, ils n'avaient pas vraiment fait les courses. Papa m'avait filé un billet, pensant pouvoir remplacer leur présence par un peu d'argent. Je pris un plat tout prêt qu'il fallait juste mettre au micro-onde et j'attendis que ce soit cuit. 

     En voyant mon paquet de clope sur la table de la cuisine, je ne pus m'empêcher de rigoler en pensant à Kenma qui s'étouffait avec une latte. Pathétique. Voilà quelques jours maintenant que ça s'était produit. Je ne l'avais pas revu au lycée depuis. 

     Le micro-onde sonna, laissant la barquette en plastique faire de la fumée. Cette maison était bien silencieuse. Avec ses grands murs blancs, ternes, et son carrelage froid, cet endroit était loin d'être accueillant. L'horloge sonnant les 20 heure, je remontai dans ma chambre.

*

     « Tu vois, c'était vraiment qu'une tapette ce mec, rigola un petit roux.

- Tu crois qu'il est mort ? Répondit un mec aux cheveux noirs.

- Mais non, il a peur c'est tout. Kenma a toujours été qu'une grosse pédale. »

     A l'entente du prénom de Kenma, je m'arrêtai. Cet étage du lycée était relativement peu fréquenté. Le silence reignait. Alors c'était eux qui l'avait tabassé ? Je me retournai vers eux.

     « Oh attendez les mecs c'est vous qui avez mit sa raclée à Kenma ? Fis-je en souriant. » 

     Le roux et le grand se tournèrent, arquant tous deux un sourcil. Le plus petit se mit à sourire, tandis que l'autre m'accorda un regard méfiant. Je m'approchai d'eux et posai une main sur l'épaule des deux mecs. 

     « Ahah, ouais. Cette tantouze m'a fait sa déclaration, c'est dégueulasse non ? Rigola le rouquin. Moi, l'aimer ? J'aurais tout entendu. Hein Kageyama, c'était super drôle ?

- Ta gueule Hinata, c'était pas drôle, c'était super gênant d'assister à ça, soupira l'autre.

- Putain, franchement, bien en tout cas, j'aurais pas fait mieux, continuai-je.

- Il l'a bien mérité, confirma le fameux Hinata. »

     Ainsi, c'était à ce petit rouquin de mes deux que Kenma s'était confessé ? Entre le fait qu'il avait l'air de réfléchir avec ses pieds, et son pote Kageyama qui avait une dizaine de balais dans le cul, y'en avait pas un pour rendre crédible l'autre. Kenma avait vraiment mauvais goût.

     « Tu sais ce qui est encore plus gênant qu'être gay ? En posant cette question, je retirai ma main de l'épaule d'Hinata, la laissant tomber le long de mon corps. 

- Être Kenma Kozume ? Ria-t-il.

- Ahaha, ouais. Ouais, non. Je serrai le poing. Être un fils de pute dans ton genre. »

     Avant qu'il n'ait pu répondre, mon poing atterrit dans sa face, provoquant un gros crac. Son nez se mit aussitôt à saigner. 

     « MAIS T'ES UN GROS MALADE ? CA VA PAS ?! Hurla Hinata, se tenant le visage. 

- Refais du mal à quelqu'un dans ce lycée et la prochaine fois j'te l'enfonce à l'intérieur de ton petit cerveau. Compris ?

- Hinata, viens on s'en va. »

     Kageyama prit son pote par le bras et ils disparurent. Dès qu'ils furent hors de ma vision, je sentis mon visage se décontracter. J'avais donc été si tendu que ça ? En même temps, je supporte pas les connards de son genre, qui pensent être meilleur que tout le monde.

     Pourquoi je défendais comme ça Kenma ? Il m'avait sûrement fait pitié dans ce parc et peut être qu'inconsciemment, il me faisait penser à moi. C'est pas parce que j'étais tout le temps tout seul que je souhaitais aux autres de l'être. J'en avais certes rien à taper, mais je voulais le malheur de personnes. La vie est trop courte pour se prendre la tête. Le lycée, c'est fait pour se faire pleins de bons souvenirs, qu'on aime les hommes, les femmes, ou tout autre être humain. 

      Quelques minutes plus tard, je fus convoqué par le proviseur. 

     Une semaine d'exclusion.

***

Merci pour vos commentaires, ça m'encourage beaucoup.

Qu'en pensez vous ?

Des bisous !

BAD TASTE | KUROKEN | HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant