CHAPITRE XIV

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PDV Kuroo : 

     La question de Kenma me fit rougir. Heureusement qu'on était dans le noir. Il ne verrait rien comme ça. Par contre, j'avais déjà baissé ma fierté d'un cran quand j'avais avoué m'être inquiété, j'allais maintenant devoir dire que c'était lui que j'aimais ? Est-ce que j'avais le courage de faire ça ? Et pourquoi il me demandait ça maintenant d'ailleurs ? Mais surtout, est-ce que c'était le moment de lui dire ? Je venais tout juste de rompre avec Alisa et Lev n'avait pas hésité vingt ans avant de m'en coller une. J'avais réglé le plus gros de mes problèmes de deuil, donc ça allait mieux de ce côté là. La seule raison qui me retenait, c'était Hinata. Peut-être que même après ce qu'il avait fait, Kenma était toujours amoureux de lui. Avoir la fierté de se confesser, bon, pourquoi pas. Mais assumer le coup à l'égo du rejet, je savais pas vraiment si j'y étais prêt. 

     Les secondes se prolongeaient, et je ne savais toujours pas quoi faire. J'avais chaud. Très chaud. Je ne savais pas si c'était le corps de Kenma contre le mien qui me faisait cette impression ou si c'était mes joues bouillantes. 

     Et puis... Honnêtement. Moi. Kuroo Tetsurou. Qui en avait toujours eu rien à faire de ce que les autres pensaient de lui. Pourquoi est-ce que maintenant, j'allais me trouver toutes les excuses du monde ? Tout ce que je voulais c'était que Kenma soit à moi. 

     Alors que j'allais lui répondre, il leva la tête vers moi. Je n'eus pas trop le choix que de baisser mes yeux également sur lui. Les secondes si firent encore plus longues. J'entendais mon coeur battre comme un fou dans ma poitrine. Kenma ne pouvait-il pas l'entendre aussi ? Comme ça je n'aurais pas à lui dire ces mots un peu gênant. Il l'aurait compris tout seul. Et puis, merde, Kenma est un garçon hyper intelligent, pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas deviner ? 

     Dans l'obscurité, je pouvais voir ses yeux légèrement brillants. Et ils ne bronchaient pas. Son regard était fixé dans le mien. Moi, je n'en menais pas large, ne sachant où regarder entre ses yeux et ses lèvres. Puis tout à coup, il expira. C'était peut être rien, mais son souffle tomba sur mon menton. Je frissonnai avant même de comprendre ce qui m'arrivait. Ca sonna comme un signal dans ma tête. 

     Sans attendre plus longtemps, j'approchai doucement mon visage du sien. Délicatement, pour ne pas lui faire peur. Je lui avais déjà volé deux baisers, si je lui confessais mes sentiments comme ça, je voulais qu'il ait le droit de refuser. Mais le blond ne recula pas. A aucun moment. C'est ainsi que mes lippes rencontrèrent les siennes. 

     Si les autres fois étaient moins spectaculaires, parce que sans doute plus précipitées, là, c'était tout autre chose. J'appellerai pas ça des papillons parce que je suis pas aussi culcul la praline que ça. Mais tout le bas de mon ventre gargouillait. Mon coeur battait encore plus vite, et sans le vouloir, je retenais ma respiration comme pour figer ce baiser dans le temps. 

     Les lèvres de Kenma était incroyablement douce. J'avais déjà rapidement remarqué, mais s'attarder dessus, c'était autre chose. Toujours dans la douceur, je remontai une de mes mains jusqu'à son cou, la faisant remonter délicatement dans ses cheveux. 

     Notre échange dura encore quelques infimes secondes, jusqu'à ce que Kenma s'éloigne, essoufflé. 

    « Laisse moi respirer, marmonna-t-il en enfouissant son visage dans mon cou. »

     Je reposai mon visage sur le haut de son crâne, souriant comme un bienheureux. Peut-être parce que je l'étais. 

    « C'est moi ? Kenma murmura après une minute, son souffle s'abattant sur mes clavicules. 

- C'est toi, répondis-je simplement. »

     Mes yeux se fermèrent alors que mes joues se mirent à chauffer. D'un côté, je voulais échapper à la gêne qui pénétrait dans mon corps. De l'autre, je n'aurai échanger ma place pour rien au monde. 

     Tout à coup, Kenma se redressa, sortant de mes bras par la même occasion. Ses cheveux étaient en désordre, ses yeux un peu fermés par la fatigue, mais il ne tremblait plus.

    « Qu'est-ce qu'il y a ? Je murmurai, ne voulant pas casser l'ambiance. »

     Son regard me sonda un instant. Intrigué, je me redressai aussi, me tenant par les coudes. Je n'arrivais pas du tout à savoir à quoi il pensait. Kozume devait sans doute réfléchir à ce qu'il venait de se passer. D'ailleurs, et comme je m'en doutais, il avait deviné de qui j'étais amoureux. C'était vraiment un mec intelligent. 

     Puis tout à coup, il fondit sur mes lèvres. Je ne compris pas immédiatement, mais finalement, j'aurai pu reconnaître cette douceur entre mille. Je fermai les yeux, souriant par dessus le baiser, et enroulai mes bras autour de Kenma, le rapprochant de moi. Le baiser était plus intense, plus fort, plus fougueux, plus tout. Les mains de Kozume se perdaient dans mon cou, pour finir par s'enrouler sur ma nuque. Quant à moi, je le serrai encore plus fort dans mes bras. Si on pouvait fusionner avec la personne qu'on aimait, là tout de suite, je l'aurai fait sans même hésiter. 

     Étonnement, la langue de Kenma passa sur mes lèvres, comme pour demander un accès à plus. Vous imaginez bien, c'est sans me faire prier que j'entrouvris les lèvres. J'avais tellement des gargouillis dans le ventre que je pensais que mes intestins allaient se barrer. C'est ainsi que nos langues se mirent à danser ensemble, pendant de longues secondes. Je voulais que ce moment ne s'arrête jamais. 

    « Je t'ai dit de me laisser respirer, idiot ! Kenma s'écarta de moi, ayant posé ses mains sur mes épaules. 

- C'est pas de ma faute si t'as le souffle d'une personne âgée, je rétorquai, souriant en coin.

- Ferme la Kuro. »

     La lune passait par le rideau, éclairant juste assez le visage de Kenma. Il rougissait, ses yeux brillaient et ses lèvres étaient encore humides. Mais surtout, il souriait timidement, d'un sourire incroyablement sincère. 

     J'approchai mon visage de celui du blond une nouvelle fois, collant mon front contre le sien. 

    « Alors ? Si Kenma était assez intelligent pour deviner mes sentiments, ce n'était clairement pas mon cas. 

- Après une minute d'hésitation, il se redressa. T'embrasses super mal... Il haussa les épaules, repartant s'allonger de son côté du lit, comme si de rien n'était.

- Heu... ? Qu-

- Mais maintenant qu'on est ensemble, on va améliorer ça. »

     La célèbre fausse fierté de Kenma Kozume, tome 1. 

     Alors on était ensemble ? Rien qu'en pensant à ces mots, mes lèvres formèrent un grand sourire. Je me rallongeai, me tournant vers Kenma, qui lui regardait le mur. Je posai doucement une main sur sa hanche en rapprochant mon torse de son dos. Le nez dans ses cheveux, le sourire aux lèvres, je fermai les yeux. 

    « Bonne nuit. »

BAD TASTE | KUROKEN | HaikyuuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant