Les mains d'Elias qui parcourent mon corps me libèrent. Enfin, je lui succombe, à lui, à cette bouche qui me dévore sans retenue, à ses doigts curieux, à son regard. Mon épiderme vibre sous ses caresses, alors que mon être s'enflamme. Il descend sur mon ventre l'effleurant de ses lèvres. Et tel un pantin, je me cambre à la recherche de ce contact. Je le réclame plus fougueux, vorace presque délicieusement douloureux. Comme si la frustration en moi débordait et se déversait sur sa bouche... Tout mon corps crie à la délivrance. De mes tétons durcis à ma féminité qui s'humidifie davantage à chaque attouchement. Je sens mon cerveau se déconnecter. Ça bugge dans ma tête. J'ai l'impression de m'envoler à cent mille kilomètres quand je percute. Je suis à moitié nue devant Elias.
— Fais chier ! m'exclamé-je brusquement.
Je reviens à moi en un fragment de seconde sans comprendre. Qu'est-ce que je fiche là ? A me laisser tripoter en plus ? Dans les bras d'Elias Evans ? Rien ne va plus !
— Je dois partir ! Désolée, vraiment désolée, mais c'est urgent !
La tête brouillée, je m'empresse de me rhabiller, certaine d'avoir mal refermé mon haut. Je ne peux pas m'attarder ici un instant de plus. Elias m'observe interdit, mais je ne m'en soucie pas. J'agis comme s'il n'était pas là. Mes oreilles bourdonnent tout le temps de ma sortie et, malgré la bouffée d'air frais, je continue de planer à mi-chemin entre l'excitation et l'incompréhension de mes actes. Les cheveux en bataille et les pommettes rougies, je dois avoir l'air fine. A se demander ce que j'ai pu faire dans ce cabinet. Être sur le point de coucher avec mon avocat.
— Lya, respire ! Tout va bien se passer ! Don't panic !
Me parler à moi-même me rassure. Je ne sais pas si ça a un quelconque effet, si je peux ne pas angoisser. C'est mon seul moyen de me détendre, enfin, d'essayer. Sans que je ne le commande mes jambes me guident et, en à peine quelques minutes, j'arrive chez Maddy. Mon Dieu, que va-t-elle penser ? Moi qui jure ne rien vouloir de lui. Je peux encore rentrer chez moi, mais j'ai besoin de me confier à ma meilleure amie. Alors, peu rassurée, je sonne. Confrontée à cette porte close qui tarde à s'ouvrir, mon cœur tambourine dans ma poitrine. Je vais mourir sur place.
— Lya ? s'enquit Maddy. Tout va bien ? Qu'est-ce que tu fais là ? Ne me dis pas que vous avez perdu ?
Sa mine s'assombrit, alors que je soupire, prête à subir un interrogatoire en règle, surtout après la bombe que je m'apprête à lâcher. Je pince l'arête de mon nez en inspirant un bon coup.
— J'ai embrassé Elias...
— Tu as quoi ? Ça explique pourquoi ta chemise est mal boutonnée, constate-t-elle tandis que ses yeux sortent de leur orbite. Bon, rentre !
Sa mâchoire semble se décrocher à mon annonce. Et moi, je ne sais pas ce que je suis sensée faire, certainement pas coller ma bouche à celle de mon avocat. Mais mon corps, ce traitre, a apprécié ce moment, hors du temps, comme si ça le soulageait. C'était la suite logique de notre histoire, logique, mais improbable. Alors que je m'installe sur un tabouret de la cuisine, Maddy me tend une tasse de café fumante.
— Bien, reprenons depuis le début, me propose-t-elle d'une voix apaisante. Comment ça s'est passé au tribunal ?
Je l'observe s'installer à mes côtés avant de laisser mon regard se perdre dans ma boisson chaude. Si seulement des réponses pouvaient en sortir...
— Semé d'embuches, d'angoisses, mais Elias est parvenu au compromis : deux cents heures de travaux d'intérêts généraux, dont le samedi. Je m'arrangerai pour Clarisse...

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Seconde chance
RomansaSi Lya, mère célibataire de 27 ans, avait su que voler dans un magasin l'aurait remise sur le chemin d'Elias Evans, elle se serait abstenue. Maintenant que les dés sont lancés, elle va devoir composer avec. Mais seront-ils capables de collaborer en...