Little

Little twelve

Point de vue Noa

La tête que Lou fait en ce moment est aussi drôle que mignonne. Il a les yeux qui brillent et qui sont grands ouverts. Et c'est pareil pour sa petite bouche.

La surprise fait rapidement place à la joie lorsque je dépose enfin bébé Lou dans sa nouvelle chaise. Elle est composée d'une tablette – une sorte de plateau – sur laquelle il est possible de déposer une assiette ou un verre d'eau.

- " Tu aimes bien Sweetie ? "

- " Vii ! Beau ! " il s'écrit en tapant ses mains.

- " N'est ce pas ? "

- " Est pas ! " il répète en rigolant.

- " Tu répètes ce que les gens disent maintenant Sweetie ? " je dis juste pour le taquiner.

- " Nionn, faim Daddy ! "

- " D'accord, d'accord. On va d'abord nourrir le petit monstre. " je rigole.

Sur ce, je prends sa petite assiette en plastique et la remplie avec de la purée de pommes de terre mélangée à de la viande. Je dépose ensuite l'assiette sur la tablette de la chaise avant de nouer un bavoir jaune autour du cou de Lou.

Pendant ce temps, monsieur a tenté à plusieurs reprises de mettre ses doigts dans la nourriture. Alors, je prends rapidement la petite cuillère pour le nourrir. Et, une fois qu'il est rassasié, j'essuie doucement sa bouche pleine de purée et lui fais boire un peu d'eau dans son gobelet.

Il temps pour moi de manger. Je dépose donc bébé Lou par terre pour le laisser rejoindre le salon. Heureusement, je peux toujours garder un œil sur lui grâce à l'ouverture qui sépare le salon et la cuisine qui fait aussi office de salle à manger.

Je me dépêche tout de même de manger, de laver et de ranger les assiettes. Je ne veux pas laisser Lou seul trop longtemps. Je rejoins donc rapidement le salon où il jouait avec ses peluches, sur le tapis.

- " Tu veux regarder un peu la télé Lou ? "

- " Vii ! Bisounous ! "

- " D'accord Sweetie. Mais on ne reste pas longtemps okay ? Ce sera bientôt l'heure de dormir. " je dis en le déposant dans le canapé.

Il hoche rapidement la tête tout en mettant son pouce dans sa bouche. Je n'y porte pas trop attention. D'abord, je m'assure qu'il est bien installé et au chaud sous une couverture. L'hiver laisse peut-être sa place au printemps mais les nuits sont encore fraîches.

Alors, une fois que bébé Lou est bien emmitouflé dans une couverture, je m'autorise à me détendre auprès de lui. J'allume la télévision et met l'une des nombreuses chaînes adaptées aux enfants : Disney Junior.

Le temps passe plutôt rapidement et Lou commence à somnoler sur mon épaule. La journée a été fatigante à cause du déménagement et de sa découverte d'une nouvelle maison. Il vaut mieux qu'il se repose.

J'éteins la télévision puis je porte bébé Lou pour l'amener dans son lit. Je le couvre et lui donne sa sucette pour la nuit. Ce qui a le don de le détendre. Pourtant,  sa main ne veut toujours pas lâcher la mienne.

- " Sweetie, tu dois dormir maintenant. " je chuchote en lui caressant les cheveux.

- " Pas ! " il dit sur le point de sangloter. "

- " Chuuttt. Tu dois te reposer Sweetie. Je vais rester jusqu'à ce que tu t'endormes. "

Je lui fais un bisous sur le front et pousse la chaise de son bureau avant de m'y asseoir. Avant d'oublier, j'ouvre les quelques boutons sur son pyjama et vérifie l'indicateur d'humidité de sa couche. Elle n'est pas mouillée apparemment. J'espère qu'il n'a pas de problème à faire dedans. Si elle est encore sèche demain, je serais obligé d'en parler avec lui.

C'est sur ces pensées que je dorlote mon petit bébé jusqu'à ce que Morphée l'emporte dans le monde des rêves. Sa respiration est profonde et ses mouvements de succions plus lents. Alors, je me détache doucement et lui fait un bisous d'aurevoir. Moi aussi j'ai besoin de repos et de réfléchir.

ʕ •́؈•̀)

Point de vue de Louka

Cette fois encore, je suis réveillé par la chaude lueur des rayons de soleil sur ma peau. Je papillonne doucement des yeux pour m'adapter à la lumière avant de les ouvrir complètement. Quelle heure est-il ? Noa dort peut-être encore et je commence à avoir un peu faim. Ne voulant pas le réveiller pour rien, je descends moi-même de mon lit pour me diriger vers la cuisine. Et c'est tout heureux que je retrouve Noa dans le salon !

- " Noa ! "

- " Louka ? "

Ses yeux tombent dans les miens avant qu'il ne soupire. Il aurait besoin de me parler.

- " Noa ? Est ce que tout va bien ? " je demande inquiet.

- " Peux tu venir t'asseoir près de moi s'il te plaît ? " me dit-il sans répondre à ma question.

J'hésite quelques secondes avant de répondre à sa demande. Ma gorge se serre sous le stress que provoque cette situation. De quoi veut-il me parler ?

- " J'ai beaucoup réfléchi hier et je crois que tout est allé trop vite. " il commence.

Hein ?

- " Qu- Quoi ? Noa qu'est ce que tu- "

- " Je parle de notre relation. Je veux qu'on prenne le temps d'y réfléchir encore... Chacun de notre côté. C'est pour ça que je vais partir quelques temps et te laisser l'appartement. "

- " A- Attends. Tu m'as dit que tu m'acceptait. Tu ne peux pas partir comme ça. "

- " Je ne vais pas partir longtemps. Je vais revenir. " dit-il en se levant.

Il prend un sac posé près du canapé et qui jusque-là était passé inaperçu. Je me lève aussi précipitamment et lui attrape la main.

- " Attends Noa. Je vais arrêter tout ça si tu n'aimes pas. Ne me laisse pas seul ici s'il te plaît. " je lui dis, les larmes me montant aux yeux.

La panique me gagne lorsqu'il se détache de ma poigne et se dirige vers le couloir de l'entrée.

- " J'ai dit que j'avais besoin de réfléchir. "

- " Non ! Tu m'as dit que tout allait bien. Tu ne peux pas me laisser seul maintenant ! " Je lui reprends son bras et le tire vers moi.

- " Arrête d'agir ainsi Louka ! Si tu me retiens encore tu peux être sûr que je ne reviendrais pas ! " crache-t-il.

Il retire brusquement son bras et je tombe douloureusement sur les fesses. La porte claque puis le silence envahit la pièce. Cette fois-ci, les larmes dévalent mes jouent tandis que ma couche devient humide. Puis, mon corps se met à trembloter sous mes nombreux sanglots.

Je me retrouve encore tout seul. Pourtant tout se passait bien. Il avait dit que tout allait bien et que je pouvait être moi-même. Est ce que j'ai fait quelquechose qui l'a dégoûté ? Mon cœur se serre peu à peu, à chaque petites pensées noires qui m'assaillent.

Je n'ai plus la force de bouger. Alors, je me laisse tombé au sol, me recroquevillant sur moi-même.

ʕ •́؈•̀)