Little

Little one

                  Point de vue de Louka

Je me réveille doucement dans mon lit alors que de fins rayons de soleil caressent et réchauffent ma peau. Je suce un peu plus fort ma tétine en m'étirant paresseusement et soupire de bien-être. Ma petite peluche dans mes bras, je me laisse doucement plonger dans mon monde, celui où les responsabilités n'existent pas et dans lequel je peux être moi-même.

Cependant, comme tous les matins, je me rappelle que je ne pourrais jamais pleinement m'épanouir dans ce monde dans lequel j'aime me glisser et où je me sens si petit. C'est toujours dangereux pour un little de rester seul, sans une personne qui veille à ce qu'il ne se blesse pas lorsqu'il joue ou qu'il mange correctement, sans un caregiver.

Mon coeur se serre et comme à chaque fois, de petites larmes coulent le long de mes joues. Je finis par sangloter faiblement. Je rapproche ma peluche coccinelle de mon visage avant de la frotter contre mes joues afin de trouver un peu de réconfort.

J'ai emménager seul lorsque j'ai eu dix-neuf ans, je voulais tenter l'expérience de la vie en solitaire. Mais la réalité m'a vite rattrapé. Le changement de logement, les nouvelles responsabilités qui l'accompagnait et les cours me mettaient la pression. Mon esprit ne suivait plus, tout simplement. Puis un jour, j'ai découvert ce qu'est l'âge régression. C'était un univers qui m'était complètement inconnu, c'était nouveau mais cela me fascinait. J'y avais finalement trouvé un moyen de me détendre.

Aujourd'hui, je me sens triste parce que je suis tout seul et que personne ne s'occupe de moi — ironie du sort. J'ai envie que quelqu'un me réconforte quand je suis triste, rigole avec moi quand je suis heureux et surtout m'aide à découvrir un peu plus l'âge régression.

Alors que mes larmes continuent de couler, je ferme les yeux, replace bien ma tétine et serre ma peluche avant de penser très fort à mon meilleur ami, Noa. Dans les moments comme celui-ci, penser à lui me remonte toujours le moral. C'est donc quelques minutes plus tard que je rouvre les yeux un peu plus calme et serein. Mon alarme affiche exactement onze heures. Heureusement les cours ne reprennent que demain. J'ai encore du temps pour me préparer mentalement au prochain stress que j'allais subir.

Doucement mais sûrement, je me replonge dans mon petit monde avant de me redresser sur le lit. Mon ventre fait beaucoup de bruit. Alors c'est l'heure du :

- '' Bibi ! '' je m'exclame à travers ma tutute.

Je boire mon lait au chocolat — parce que c'est trop bon le lait au chocolat — avec mon bibi préféré ! Je saute du lit en rigolant et court préparer mon lait dans la cuisine. Je m'assois ensuite devant mon dessin animé préféré de la terre entière : Winnie l'ourson, ma petite crise en début de matinée déjà oubliée.

ʕ •́؈•̀)

- Soirée, chambre de Louka -

Je joue tranquillement avec Buggie ma peluche quand mon téléphone sonne.

- '' Noooooaaa. '' je lis. " Lo ? "

- '' Hey, Lou c'est Noa. Est-ce que je te dérange ? ''

- '' Nion, nion. ''

- '' Louka ? '' rigole Noa à travers le combiné.

Je sors brusquement de mon demi-espace en entendant mon prénom et le rire de Noa. Il ne faut pas qu'il le découvre..., du moins pas comme ca.

- '' Oui, oui ne t'inquiete pas ! Es-tu prêt pour demain ? '' réponds-je un peu trop brusquement, voulant absolument détourner son attention de ce qui vient de se passer.

- '' Oui, c'est justement pour ça que je t'appelle. Je sais que tu commences à stresser la veille de chaque rentrée, alors j'appelle pour m'assurer que tu ailles bien. ''

À l'entente de ses mots, je sens mes joues chauffer légèrement et mon coeur se serrer. Il s'inquiète pour moi.

- '' Ça... Ça va aller Noa, tant que tu es là ça ira... Merci. '' je réponds dans un souffle.

- '' À demain alors, Sweetie. ''

- " À demain... "

Ce surnom, il me l'a donné lorsqu'on s'est rencontré pour la toute première fois. C'était lorsque nous étions encore au primaire. Je pleurais dans la cours de l'école parce que j'avais perdu mon nounours. Il était venu me voir et avais ensuite essuyer mes larmes. Après il s'est ecrié joyeusement : '' Tes joues sont toutes douces ! Maintenant tu t'appelles sweeeetiiie ! ".

C'était mignon. J'avais peut-être perdu mon nounours mais j'avais crée une nouvelle amitié.

Et c'est en me remémorant cette époque que je me couche dans mon lit, sombrant dans les limbes du sommeil avec Buggie et ma précieuse tétine dans la bouche.

             ʕ •؈•̀)