Chapitre 6 - Cold

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Ma convalescence achevée, je sortis de l'hôpital pour enfin retrouver la Easy. J'avais pus sortir plus tôt car j'étais médecin et je pouvais me surveiller seule.

J'arpentais donc les couloirs pour sortir rapidement dehors. J'avais beau être infirmière cet endroit me faisait un peu froid dans le dos. Toutes ces peines, toutes ces souffrances. Cette énergie triste qui restait dans l'air. Pesante.

Je laissais Buck seul à l'hôpital, non sans une certaine inquiétude pour lui. La blessure qu'il avait subie l'avait chamboulé. Il ne voulait pas l'admettre mais je le voyais bien dans ses yeux, quoi qu'il puisse en dise.

Prends soin de toi Buck, lui avais-je dit avant de partir.

Merci Emma, répondit celui-ci avec un faible sourire.

Je déposais un baiser chaste sur son front avant de tourner les talons vers la sortie. Non sans une certaine appréhension.

Au fur et à mesure des jours je sentais une peur prendre de plus en plus de place dans mon esprit. Le premier Régiment aéroporté Britannique avait perdu huit mille hommes durant l'opération Market Garden. Et même si je sentais qu'il devait être en vie, j'étais terrifiée à l'idée d'avoir perdu Mark. Si lui tombait je ne savais pas comment réagir. J'avais beau me répété qu'il était soldat, major de surcroit, je ne pouvais m'empêcher d'avoir peur pour lui. Depuis que j'avais vu le jour j'avais vécu avec lui. Toujours. Depuis le tout début nous étions ensemble. Comme les deux doigts d'une main. Comme deux parties qui formaient ensemble un tout.

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5 octobre – Schooderlogt, Pays-Bas

Nous étions stationnés aux Pays-Bas depuis presque deux semaines, essuyant des coups, en donnant d'autres. Des petits nouveaux arrivaient pour remplacer les blessés et les morts. Face à moi ils étaient à la fois impressionnés mais aussi insistants dans leurs regards, ce qui avait le don de m'agacer. Après tout est-ce je faisais de même avec eux ? Non.

Il faudrait penser à faire un régiment de femmes un jour, pensais-je pour moi-même. Une armée entière même tient.

Voyant mon agacement Malarkey arbora un sourire et je levais les yeux au ciel. Mon grade était pourtant inscrit sur mon casque tout comme Harry ou Buck.

Soudain je sentis un regard sur moi et je me retournais vivement.

Qu'est-ce que tu regardes soldat ? demandais-je à un des nouveaux remplaçants.

Rien, fit celui-ci en baisant la tête.

Je vais finir par en menacer certains, affirmais-je en m'asseyant près de Dick qui s'occupait de ses grenades un peu plus loin.

Vous êtes une belle femme lieutenant, fit Luz

Luz, occupe-toi d'écouter les messages, ordonnais-je en croissant les bras

A vos ordres, dit Luz en collant le téléphone sur son oreille.

Luz n'a pas tort, fit Dick avec un sourire

Oh non pas toi aussi ! m'exclamais-je. Et je ne peux même pas te menacer.

J'observais d'autres nouveaux entrer dans la grange, leur jetant un regard digne de les faire tressaillir. A cet instant j'aurais bien voulu qu'ils connaissent l'étendue des talents de soldat que j'avais développé durant les deux dernières années. Pour les faire frissonner.

Les nouveaux donnent des cours de stratégie aux remplaçants, fit Talbert en venant vers nous. Et ils n'ont jamais vu un rasoir.

Oui, c'est juste des enfants, dit Dick

Into the fireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant