Traité abyssale

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Tom

« -Les 4 statues se sont alors agenouillées ! Et là, je me suis dit qu'on portait bien notre nom. On avait quand même les symboles de nos 4 maisons à nos pieds... Bon ils l'auraient peut-être fait pour n'importe qui qui aurait réveillé les gardiens. Mais passons... Après ils nous ont guidés vers la sortie. Nous sommes arrivés dans l'aile sud par une grande porte, qui a tout de suite disparu. Et alors nous avons dû faire la chose la plus dure de toute la nuit... Nous endormir ! Bon on n'a pas vérifié si cela avait vraiment marché, car apparemment ce ne serait pas drôle de faire un flash-mob avec les statues de l'école. »

Sur cette dernière évidence, Matthew finit son exposé. Le Gryffondor gigotait d'excitation sur le canapé du petit salon d'Albus Dumbledore. Morgane était sagement assise à ses côtés. Elle s'efforçait de l'empêcher de bondir à chacun des moments cruciaux de son histoire. Mo avait pu ainsi donner des indications sur ses propres choix à un directeur admiratif. Malgré son manifeste respect pour leurs actions, il avait le même air qu'un professeur normal qui écouterait le projet de ses élèves pour le spectacle de fin d'année. Cette attitude gênait beaucoup Tom. Le jeune homme regardait la scène, adossé au mur derrière ses amis. Iseult lui lança un regard complice. Le Serpentard ne savait pas ce qui l'horripilait le plus entre le directeur et la réaction de la jeune fille face à son parrain. Elle était assise sur un des rebords du canapé, couvant les deux conteurs du jour d'un regard attendri. Elle semblait vouloir les protéger.

Ils avaient dû attendre que les vacances de Noël passent, pour pouvoir faire leur compte-rendu. Ces dernières s'étaient passées très tranquillement. Le seul incident notable était l'attaque subie par Arthur Weasley. Et encore, ils n'étaient dans la confidence de cette malheureuse aventure seulement grâce à Iseult. Les vacances s'étaient alors déroulées assez normalement, entre la famille, les repas et les fêtes de fin d'année. Tom aimait cette période autant qu'elle était complexe. Lors des fêtes, il revoyait ses grands-parents moldus. Sa famille maternelle était aimante et faisait tout pour garder le lien avec lui. Mais tous étaient conscients que quelque chose les séparerait, à jamais. Sybil, la seule personne qui aurait pu leur permettre de franchir leur différence, n'était plus là. Heureusement à chaque fois que le poids du secret pesait trop lourd, ses cousins l'emmenaient à la patinoire pour une partie endiablée de hockey. Tom se perdait alors dans la sensation de glisser sur la glace, dans l'effort et dans l'objectif de victoire.

Les deux semaines finirent vite. Tom ne ressentit pourtant pas l'appréhension habituelle de la rentrée. Quand il vit Matthew arriver à la gare, portant fièrement ses cadeaux de Noël, il sut pourquoi. Le Gryffondor avait un pull très à la mode, une casquette où était écrit « je suis un alien, et vous ? » et deux énormes colliers de pâtes. Malgré la joie toujours communicative de Titi, Tom comprit vite que le cadeau que le blondinet avait offert à sa petite copine n'avait pas reçu l'accueil escompté. Ce dernier ne fit aucune remarque à ce sujet. Cela gênait un peu le Serpentard car il lui avait confirmé qu'un Boursouflet de chez les jumeaux était une très bonne idée. Il ne chercha pas à savoir ce qui s'était passé. Matthew lui avait fait promettre de ne jamais juger sa relation avec Rosalie. Donc il se taisait.

« -Je vous remercie les enfants. Voilà une bonne chose de faite ! C'était un bel esprit d'initiative. » Dit Dumbledore, les yeux brillants.
« -C'est Tom qui nous a donné le courage de le faire sans toi. » Informa Iseult, soucieuse de rétablir la vérité.
« - Merci beaucoup Tom. C'était risqué mais ainsi c'est fait. C'était très brave. »

Le jeune homme se sentit envahi par une vague de fierté. Cependant il ne se laissa pas submerger, il n'oubliait pas ses interrogations.

« -Comment se fait-il que cela n'est marché, que quand nous avons tous étaient en contact avec la baguette ? » Il sentit qu'Iseult se tendait. Il savait qu'elle n'aimait pas quand il évoquait le fait que leur amitié à tous les 4 pouvait avoir des avantages dans le «réveil de Poudlard ». Cela le désolait, surtout que personnellement il n'était plus gêné par l'idée.
« - La baguette devait servir à autre chose que lancer un sort. » Proposa Morgane encore intimidée par le directeur.
« -Très bonne remarque mademoiselle Aubry. Je pense qu'un enchantement faisait en sorte que seule une personne déterminée à protéger, aider l'école, puisse l'utiliser. Or, vous avec la fougue de la jeunesse et malgré toutes vos bonnes intentions, vous êtes loin de ces problématiques. Vous n'y avez pas encore été confrontés. Mais ensemble vos envies, buts, motivations, ont suffi.
-Mais alors l'épreuve de la baguette aurait été suffisante. » Remarqua Matthew. « Pas besoin de se faire manger par un serpent de pierre pour prouver qu'on est motivé.
-C'était une autre époque jeune Sencen. On prenait de multiples précautions pour tout ce qui touchait à la sécurité. De plus, il ne faut pas oublier que la principale personne concernée par cette protection est l'un des plus grands sorciers de tous les temps: Salazar Serpentard ! Il est fort probable que cela n'aurait donc pas été assez efficace. Le plus effrayant avec ce genre de personnes c'est qu'elles sont persuadées de faire ce qu'il faut faire. Un sort peut savoir si une personne veut faire le bien, mais aucune magie ne peut choisir ce qu'est le bien... »

Les PoudlardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant