Les Poudlards

Sauvetage de Bonbon rose

Iseult

Iseult rentra dans le bureau de Madame Chourave. Elle avait le sourire aux lèvres et était heureuse de voir la directrice de sa maison. Madame Chourave était naturellement chaleureuse. Iseult se sentait protégée par cette femme. Cependant, malgré la confiance qu'elle avait en elle, c'était l'appréhension qui pesait sur les épaules de la jeune fille. La directrice de Pousouffle avait convoqué tous les 5èmes années pour leur parler de leur avenir. Pour la sixième année, ils allaient devoir faire des choix de matières qu'ils garderaient ou qu'ils allaient abandonner. Ils devaient par la même occasion se construire un projet... Enfin c'est comme cela que les adultes appelaient se construire un avenir.

« -Bonjour Iseult. Tu vas bien?
-Ça va madame... On fait comme on peut depuis que le professeur Dumbledore est parti. »

Au sein de la maison Poufsouffle, tous étaient francs. On disait ce que l'on pensait. Jamais Madame Chourave ne dénoncerait ses élèves pour un mot de travers sur Ombrage... Au contraire, au sein de sa maison elle-même n'avait pas peur de décrier la Grande inquisitrice.

« -Oui je comprends... Mais la vie continue ! Assis toi. À la lecture de tes fiches avenir j'ai été très surprise. À la case projet professionnel, tu as laissé un blanc.
-Oui Madame... En fait... Disons... eh bien il y a le métier d'Aurore comme... »

Une vague de honte la submergea. Iseult avait toujours su faire face aux événements avec le sourire. Pour elle le bonheur se trouvait en tout ce qu'elle vivait, entendait, en tout ce qu'elle pouvait expérimenter et apprendre. Les hommes, les sorciers, les animaux étaient des sources d'apprentissage sur elle, sur ce monde tellement grand, qu'elle ne pouvait décemment ne pas s'émerveiller. Mais quand on lui parlait de son avenir, de se choisir un destin, elle était paralysée. Elle ne vivait pas au jour le jour, mais action par action. Elle faisait ce qui lui paraissait juste et bon et faisait confiance à ceux qu'elle aimait. Et juste se créer un projet professionnel ; imaginer sa propre vie en dépit de tout ce qui l'entourait ; c'était trop, c'était effrayant. Mais cette peur n'était pas le problème. Elle savait que les peurs sont faites pour être surmontées, on lui avait répété cette phrase trop souvent. Non, le problème était la honte que cette peur provoquait. La honte de ressentir un tel sentiment, pour quelque chose de normale, banale, alors même qu'un beau destin était déjà tracé pour elle.

« -Comme ton frère, ton père, ta mère, ton grand-père, ta grand-mère et toute ta famille, si je ne me trompe pas. » Finit madame Chourave avec son sourire bienveillant.
« -Oui madame tous les Crisilidis se sont illustrés entant qu'Aurore.
-Je veux bien l'entendre. Cependant je parle avec le professeur Hagrid, il me parle de ta passion pour les animaux fantastiques notamment les dragons. J'ai aussi appris que l'année dernière tu étais allée parler avec des dragonniers avant la première épreuve du tournoi des trois sorciers... Je m'interroge donc. Sais-tu que tu as les capacités pour devenir dragonologue ?
-Oui madame. Mais devenir aurore c'est plus simple. Dragonologue c'est dangereux, de plus il y a peu de gens qui réussissent. Il est plus glorieux d'être Aurore.
-Je n'en doute pas, mais tu sais comme moi que la gloire ce n'est pas ce qu'un Pousouffle cherche.
-Oui madame, je le sais. »

Sa réponse était sincère. Elle savait que cette philosophie de vie était la sienne. Cependant elle ne s'était jamais posé la question de ce que cela représentait pour elle. Comme la plupart des élèves de Poulard. On ne se pose pas la question de pourquoi on est dans une maison, on y est c'est tout.

« -tu as un sens de l'écoute impressionnant, Iseult. Quand on est avec toi, on se sent écouté, compris et on sait que toujours on sera soutenu. tu donnes sa chance à tous et tu ne doutes de personne ou de presque personne. Tu cherches en chacun la meilleure chose.
-Parce que j'aimerais qu'on fasse pareil avec moi.
-Exact. Mais toi qui écoutes tout le monde, peut-être qu'il serait important que cet été tu t'écoutes toi. Je ne me fais pas de souci pour tes résultats aux B.U.S.E. Je sais qu'ils seront excellents et que tu pourras te permettre de suivre autant une formation d'Aurore qu'une formation de chercheuse. Mais cette fois ais confiance en toi. Tu es capable de faire des miracles. Il y a 3 personnes dans cette école qui pourraient t'en témoigner. Par commencer par le jeune Tom. Il a toujours été un de mes meilleurs élèves. C'est un botaniste-né et si j'en crois le professeur Rogue, il est excellent en potion. Il nous fera des merveilles ce petit ! Mais avant il ne s'exprimait jamais. Il ne cherchait pas à briller parce qu'il n'avait personne pour qui briller. Je l'ai vu se transformer en un an et demi. Maintenant il en impose. Et le jeune Matthew! Je le trouve plus posé. Il n'est plus dans cette recherche perpétuelle de l'action et du mouvement. Il a appris la valeur des silences... Et ses notes sont montées en flèche.
-Morgane serait très heureuse de vous entendre dire cela.
-Parlons de Morgane. Elle a toujours été l'élève parfaite. Mais je désespérais de la voir sourire vraiment un jour. Aujourd'hui elle est rayonnante...
-C'est... C'est un travail de groupe, tous les quatre, ensembles, on s'apporte beaucoup de choses. On s'aide à grandir.
-Oui c'est sûr. Mais ces 3 adolescents étaient déjà à Poudlard depuis 3 ans. C'est ton arrivée qui les a réunis. Mais je te concède que tous les quatre vous formez un terreau tout particulier. Tu sais que dans la salle des professeurs on a commencé à vous appeler les Poudlards. Surtout depuis que vous avez aidé le petit Jimmy. »