Les lutins du père Noël

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Matthew

Matthew regardait Harry partir avec le livre emprunté à Hermione. L'élu était un merveilleux indicateur de problèmes. Tout le long de leur scolarité ensemble, le blondinet avait remarqué que quand Harry était nerveux c'était que quelque chose de grave allait se passer. Et Harry était nerveux. Malheureusement pour lui, il lui était impossible de cacher ses inquiétudes à ses camarades. L'internat empêchait de manière générale de dissimuler ses sentiments.

Les élèves de Poudlard avaient éprouvé la séparation avec la cellule familiale ensemble. Découvert les joies de l'adolescence en même temps. Ils partageaient leur parc, les couloirs, la table, leur salon et des fois même leur chambre. Depuis leurs 11 ans, ils vivaient, mangeaient, travaillaient, s'amusaient, chantaient, criaient, pleuraient, riaient, avec ces gens qu'ils comprenaient sans connaître. Des fois, ils ne savaient que leur nom, mais le moindre changement dans leurs émois était perçu par tous. C'est ce qui fait la difficulté et la magie de la vie en communauté. Et dans ce tourbillon il y avait les maisons. Ces lieux privilégiés, ce groupe plus resserré , permettait de se raccrocher à quelque chose et ne pas être englouti par la tempête d'émotions et d'évènements. C'était leur deuxième famille. Matt s'était très vite fait à cela. Il avait juste à transposer le fonctionnement cyclonique des Sencen à une plus grande échelle. Il était encore plus simple de se protéger ici, les gens trop contents de voir la joie dans son sourire.

Le Gryffondor essaya de se concentrer à nouveau sur le discours d'Hermione. Rosalie avait insisté pour qu'ils assistent à sa séance de sensibilisation sur la condition des elfes de maison. Ils étaient donc seuls à l'écouter dans l'une des salles de club. Loin d'être décontenancée, Hermione faisait son speech avec un grand sérieux et une grande conviction. Titi avait toujours été impressionné par la pugnacité de la jeune fille. Chaque rire qu'il lui avait arraché avait toujours été une victoire pour lui. Au final, l'armée de Dumbledore lui avait appris à apprécier son sérieux. C'est pour cela qu'il était heureux de la soutenir dans la solitude de son combat. Cependant il n'arrivait pas à se prendre d'intérêt pour ce qu'elle disait et qu'elle avait déjà répété des centaines de fois dans la salle commune. Il jouait alors machinalement avec une mèche de cheveux de Rosalie.

« -Ils sont soumis à en supprimer leurs propres convictions. Il n'y a que les ordres de leurs maîtres qui comptent. Ils peuvent leur demander de risquer leur vie, de se faire du mal ! Et si cela ne suffit pas à convaincre, on peut leur demander de faire du mal à quelqu'un. Même si cela va contre ce qu'ils pensent, ils le feront ! Nous avons, parce que cela nous arrange, supprimé leur propre identité. Car ils ne sont pas plus méchants que des humains. J'ai déjà rencontré un elfe assez odieux, mais je peux dire que je suis amie avec un qui est la plus gentille créature que je connaisse. Or ils sont tellement liés au maître de leur maison, qu'il a tout pouvoir sur eux et de manière arbitraire, même si ce maître est une personne infecte. Vous imaginez, Ombrage a été la cheffe de tous les elfes de Poudlard !
- Hermione tu es géniale ! » S'exclama Matthew dans un éclair de lucidité. « Je pourrais t'embrasser ! Mais je me ferais tuer tout de suite après ! Désolé les filles, il faut que j'aille faire quelque chose de très très important ! »

Devant leurs yeux ébahis, il embrassa Rose et partit en courant. Il sortit de sa poche la pièce que leur avait offerte Morgane et appuya une fois sur le H au milieu du blason de l'école. Matt ralentit son pas sachant qu'il devait traverser tout le château. Mais comment avaient-ils pu ne pas penser à cela ?

Quant l'excitation retomba, il remarqua qu'il n'avait pas pensé qu'il venait encore de planter Rosalie sans explication pour aller rejoindre les Poudlards. Mais c'était de bonne guerre. Elle l'avait encore ignoré alors qu'elle parlait avec Simon Heathcliff. En fait, elle ne l'avait pas vu. Mais c'était du pareil au même pour son petit cœur qui découvrait la jalousie.

Les PoudlardsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant